ET DE LA CURIOSITÉ
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etc., etc. (20 fig.); — de M. A. Walcher vonMoltheim
sur deux pièces uniques de céramique allemande :
un plat peint au xviii6 siècle dans le caractère des
productions de Kreussen, offrant une vue du châ-
teau de Hohen Aschau (colh Franz von Werner), et
une canette en grès de Siegburg de dimensic ns
extraordinaires,appartenant au comte Rudolf Fer-
dinand Kmsky (reprod.) ; — de M. Hartwig Fischel
sur le nouveaumusée d’art industriel de Stockholm,
dit « Musée septentrional » (plan et 9 vues).
(Fasc. 10). — Articles de M. Hartwig Fischel sur
les escaliers et les maisons à perrons dans l'his-
toire de l’architecture (41 fig.) ; — de M. E.-W.
Braun sur les débuts de la sculpture de figures
dans la porcelaine de Iiœchst (22 reprod.) ; — de
M. K. Ghytil sur l’Exposition industrielle jubilaire
de l’an dernier à Prague.
(Fasc.ll). —Articlesde M.A.Rath suiTexposition
jubilaire des artisans de Styrie (6 reprod.); — de
M. A. Walcher von Moltheim sur les faïences de
Wels, sorties delà fabrique de Johann Kizberger
(xvie-xvm” siècles) (5 reprod.); — de M. A. Eisa
sur le verre dans l’antiquité (nombi euses figures);
— de M. Hermann von Trenkwald sur une belle
croix processionnelle, œuvre française du xii* siè-
cle, provenant de la collection Boy et acquise à la
vente de cette collection à Paris, en 1905, par le
musée de Francfort (3 fig.).
(Fasc. 12). — Important travail de M. Moritz
Dreger sur un magnifique parement d’autel, ac-
compagné d’une chape, d’une chasuble et de dal-
matiques non moins précieuses, du xme siècle,
provenant du couvent de Goess (Styrie) (nom-
breuses reproductions, dont 2 planches en cou-
leurs).
— Article de M. A. Rœsler sur trois beaux por-
traits peints par le peintre viennois F.-G. Wald-
müller (reprod.).
— Des chroniques sur la vie artistique à Vienne,
par M. L. Ilevesi, et des nouvelles du Musée au-
trichien d’art industrie], complètent toutes ces
livraisons.
BIBLIOGRAPHIE
L'Orfèvrerie fiançaise aux XVIIIe et XIXe siè-
cles, par Henri Bouili-iet, orfèvre. T. I : Le
xvme sicc’e. Paris, Laurcns, 1908, in-8°, 279 pa-
ges et nombreuses illustrations.
Rien n’cst plus intéressant qu'un livre écrit par
un artiste sur le métier qu’il a pratiqué toute sa
vie, pour peu que cet artiste ne se perde pas en
phrases vaines. Et, certes, un tel reproche ne
pourra s’adresser à M. Bouilhet : il a suivi les
bonnes méthodes historiques, et, en même temps,
on sent dans son travail l’homme qui « a mis la
main à la pâte ». Chargé, à la suite de l’Exposi-
tion de 1SOO, du rapport sur l’orfèvrerie, il a jugé
que l’art contemporain était inséparable de celui
des deux derniers siècles et il a entrepris d’en re-
tracer le tableau. Après un chapitre sur l'époque
Louis XIV, où il a montré l’art de Le Brun appliqué
dan3 les ateliers d’orfèvres, il suit le développe
ment progressif des formes, sages encore pendant
la Régence, avec Thomas Germain, plus tourmen-
tées et d’un naturalisme parfois inquiècant sous
l’inlluence de Meissonnier, revenant enfin à l'antique
avec les modes de la seconde moitié du siècle.
II faudrait de longues pages pour relater les
observations ingénieuses et toujours précises de
M. Bouilhet sur l’exécution admirable des rares
pièces que la fonte à la monnaie de Louis XIV,
de Louis XV ou de la Révolution n’a pas anéan-
ties, et des illustrations empruntées aux riches
séries de l’Exposition rétrospective de l’orfèvrerie
en facilitent l’intelligence. Le premier volume
s’arrête à la fin du xvme siècle; espérons que nous
n'attendrons pas trop longtemps le second, où les
souvenirs personnels amassés durant la longue
carrière de l’auteur nous fourniront des renseigne-
ments que sans doute lui seul aujourd’hui est à
même de réunir.
R. K.
La Chapelle de Kermaria - Nisquit et sa
« Danse des Morts », par Lucien Bégule. Paris,
H. Champion, 1909. Un vol in-4°, 54 pages
av. 32 gvav.
« La Bretagne, dit M. Bégule, est de toutes les
provinces de notre vieille France la plus riche en
édifices religieux du Moyen âge et de la Renais-
sance », et il aurait pu ajouter : une des plus con-
nues. C’est un de ces joyaux qu’il nous fait con-
naître en nous conduisant à la chapelle de
Kermaria-Nisquit, qui, entre autres richesses,
possède une des œuvres les plus précieuses de la
peinture française : c’est une Danse macabre qui
remonte à 1450 environ et qui est peut-être la plus
ancienne Danse macabre qui soit parvenue jusqu'à
nous. M. Bégule reproduit les peintures de Ker-
maria, qui constituent un long défilé où 47
figures se tiennent par la main, une momie dé-
charnée alternant avec un personnage vivant. Ce
petit livre, tiré à 175 exemplaires, est une pré-
cieuse contribution à l’histoire de notre art na-
tional.
L'excellent recueil de documents De r For-
menschatz (L’Art pratique) édité à Munich par
M. Georg Hirth sous la direction de M. E. Basser-
mann Jordan, vient d’achever sa trente-deuxième
année. Si étonnante que puisse paraître la consta-
tation, après la publication de près de 5.500 œuvres
d’art, les 144 planches contenues dans les douze
fascicules de l’année qui vient de s’écouler ne le
cèdent pas en intérêt à celles des volumes précé-
dents : les éditeurs ont su trouver dans les collec-
tions publiques ou privées nombre de pièces de
valeur et dont plusieurs étaient inédites : peintures,
émaux, miniatures, tapisseries, sculptures, céra-
miques, ouvrages d’art appliqué de toute espèce,
gravures, etc., toutes excellemment reproduites,
accompagnées, comme d’habitude, de notices
précises, et qui, s’ajoutant à la moisson précédente,
constituent pour les travailleurs le plus riche
répertoire de documents figurés qui existe.
---
NECROLOGIE
Nous avons le vif regret d'apprendre la mort, à
Asnières, à l’âge desoixante t tonze ans, deM. Alfred
de Lostalot-Bachoué, qui fut pendant de lon-
gues années secrétaire de la rédaction, puis, quel-
que temps, rédacteur en chef, de notre Gazette des
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etc., etc. (20 fig.); — de M. A. Walcher vonMoltheim
sur deux pièces uniques de céramique allemande :
un plat peint au xviii6 siècle dans le caractère des
productions de Kreussen, offrant une vue du châ-
teau de Hohen Aschau (colh Franz von Werner), et
une canette en grès de Siegburg de dimensic ns
extraordinaires,appartenant au comte Rudolf Fer-
dinand Kmsky (reprod.) ; — de M. Hartwig Fischel
sur le nouveaumusée d’art industriel de Stockholm,
dit « Musée septentrional » (plan et 9 vues).
(Fasc. 10). — Articles de M. Hartwig Fischel sur
les escaliers et les maisons à perrons dans l'his-
toire de l’architecture (41 fig.) ; — de M. E.-W.
Braun sur les débuts de la sculpture de figures
dans la porcelaine de Iiœchst (22 reprod.) ; — de
M. K. Ghytil sur l’Exposition industrielle jubilaire
de l’an dernier à Prague.
(Fasc.ll). —Articlesde M.A.Rath suiTexposition
jubilaire des artisans de Styrie (6 reprod.); — de
M. A. Walcher von Moltheim sur les faïences de
Wels, sorties delà fabrique de Johann Kizberger
(xvie-xvm” siècles) (5 reprod.); — de M. A. Eisa
sur le verre dans l’antiquité (nombi euses figures);
— de M. Hermann von Trenkwald sur une belle
croix processionnelle, œuvre française du xii* siè-
cle, provenant de la collection Boy et acquise à la
vente de cette collection à Paris, en 1905, par le
musée de Francfort (3 fig.).
(Fasc. 12). — Important travail de M. Moritz
Dreger sur un magnifique parement d’autel, ac-
compagné d’une chape, d’une chasuble et de dal-
matiques non moins précieuses, du xme siècle,
provenant du couvent de Goess (Styrie) (nom-
breuses reproductions, dont 2 planches en cou-
leurs).
— Article de M. A. Rœsler sur trois beaux por-
traits peints par le peintre viennois F.-G. Wald-
müller (reprod.).
— Des chroniques sur la vie artistique à Vienne,
par M. L. Ilevesi, et des nouvelles du Musée au-
trichien d’art industrie], complètent toutes ces
livraisons.
BIBLIOGRAPHIE
L'Orfèvrerie fiançaise aux XVIIIe et XIXe siè-
cles, par Henri Bouili-iet, orfèvre. T. I : Le
xvme sicc’e. Paris, Laurcns, 1908, in-8°, 279 pa-
ges et nombreuses illustrations.
Rien n’cst plus intéressant qu'un livre écrit par
un artiste sur le métier qu’il a pratiqué toute sa
vie, pour peu que cet artiste ne se perde pas en
phrases vaines. Et, certes, un tel reproche ne
pourra s’adresser à M. Bouilhet : il a suivi les
bonnes méthodes historiques, et, en même temps,
on sent dans son travail l’homme qui « a mis la
main à la pâte ». Chargé, à la suite de l’Exposi-
tion de 1SOO, du rapport sur l’orfèvrerie, il a jugé
que l’art contemporain était inséparable de celui
des deux derniers siècles et il a entrepris d’en re-
tracer le tableau. Après un chapitre sur l'époque
Louis XIV, où il a montré l’art de Le Brun appliqué
dan3 les ateliers d’orfèvres, il suit le développe
ment progressif des formes, sages encore pendant
la Régence, avec Thomas Germain, plus tourmen-
tées et d’un naturalisme parfois inquiècant sous
l’inlluence de Meissonnier, revenant enfin à l'antique
avec les modes de la seconde moitié du siècle.
II faudrait de longues pages pour relater les
observations ingénieuses et toujours précises de
M. Bouilhet sur l’exécution admirable des rares
pièces que la fonte à la monnaie de Louis XIV,
de Louis XV ou de la Révolution n’a pas anéan-
ties, et des illustrations empruntées aux riches
séries de l’Exposition rétrospective de l’orfèvrerie
en facilitent l’intelligence. Le premier volume
s’arrête à la fin du xvme siècle; espérons que nous
n'attendrons pas trop longtemps le second, où les
souvenirs personnels amassés durant la longue
carrière de l’auteur nous fourniront des renseigne-
ments que sans doute lui seul aujourd’hui est à
même de réunir.
R. K.
La Chapelle de Kermaria - Nisquit et sa
« Danse des Morts », par Lucien Bégule. Paris,
H. Champion, 1909. Un vol in-4°, 54 pages
av. 32 gvav.
« La Bretagne, dit M. Bégule, est de toutes les
provinces de notre vieille France la plus riche en
édifices religieux du Moyen âge et de la Renais-
sance », et il aurait pu ajouter : une des plus con-
nues. C’est un de ces joyaux qu’il nous fait con-
naître en nous conduisant à la chapelle de
Kermaria-Nisquit, qui, entre autres richesses,
possède une des œuvres les plus précieuses de la
peinture française : c’est une Danse macabre qui
remonte à 1450 environ et qui est peut-être la plus
ancienne Danse macabre qui soit parvenue jusqu'à
nous. M. Bégule reproduit les peintures de Ker-
maria, qui constituent un long défilé où 47
figures se tiennent par la main, une momie dé-
charnée alternant avec un personnage vivant. Ce
petit livre, tiré à 175 exemplaires, est une pré-
cieuse contribution à l’histoire de notre art na-
tional.
L'excellent recueil de documents De r For-
menschatz (L’Art pratique) édité à Munich par
M. Georg Hirth sous la direction de M. E. Basser-
mann Jordan, vient d’achever sa trente-deuxième
année. Si étonnante que puisse paraître la consta-
tation, après la publication de près de 5.500 œuvres
d’art, les 144 planches contenues dans les douze
fascicules de l’année qui vient de s’écouler ne le
cèdent pas en intérêt à celles des volumes précé-
dents : les éditeurs ont su trouver dans les collec-
tions publiques ou privées nombre de pièces de
valeur et dont plusieurs étaient inédites : peintures,
émaux, miniatures, tapisseries, sculptures, céra-
miques, ouvrages d’art appliqué de toute espèce,
gravures, etc., toutes excellemment reproduites,
accompagnées, comme d’habitude, de notices
précises, et qui, s’ajoutant à la moisson précédente,
constituent pour les travailleurs le plus riche
répertoire de documents figurés qui existe.
---
NECROLOGIE
Nous avons le vif regret d'apprendre la mort, à
Asnières, à l’âge desoixante t tonze ans, deM. Alfred
de Lostalot-Bachoué, qui fut pendant de lon-
gues années secrétaire de la rédaction, puis, quel-
que temps, rédacteur en chef, de notre Gazette des