La chronique des arts et de la curiosité (1909)

ET DE LA CURIOSITÉ

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pagne, dans le tableau de Berlin, le Portement de
la Croix, comme dans le tableau de Breughel de
1564 au musée de Vienne), puis toutes ces repré-
sentations de la vie populaire : la Vieille paysanne
du musée de Lille ; la Marchande de volailles de
Brunswick; la Fête rustique de Vienne; Y Inté-
rieur' de boucherie, de la galerie de l’Université
d’Upsal; la Danse des œufs d’Amsterdam; la
Cuisinière du musée de Bruxelles, YIntérieur de
cuisine de Copenhague, bien d'autres encore, où
le peintre se complaît à amonceler les victuailles
et les ustensiles de toute espèce et où — qualité
principale — il sait conserver, en dépit des influen-
ces italiennes ambiantes, son caractère national et
se montre savoureux observateur de la réalité qui
l’entoure. Des notes sur ses dessins, sur les gravu-
res exécutées d’après ses tableaux, sur les œuvres
qui lui sont faussement attribuées ou celles, au
contraire, qui semblent devoir lui être données,
complètent cette étude approfondie qu’illustrent
35 reproductions en phototypie, réparties sur 32
planches hors texte.

Non moins soucieux de réalisme est, dans sa for-
mule archaïque, Holbein le vieux : il annonce les
temps modernes et fut parmi les esprits directeurs
de son époque. Dans le volume important qu’il lui
consacre, M. Curt Glaser, après avoir esquissé sa
vie, étudie dans une sorte de catalogue critique, une
par une, chronologiquement, les vingt-deux œuvres
qu’il lui reconnaît : les beaux panneaux de l’autel
Weingartner à la cathédrale d’Augsbourg, les ta-
bleaux de la Basilique de Sainte-Marie-Majeure et
de la Basilique de Saint-Paul au musée de cette
ville, les Scènes de laPassion deDonaueschingen,
l’autel de Francfort, la Mort de Marie à Bâle, le
célèbre rettble de Kaisheim et celui de Saint
Sébastien à la Pinacothèque de Munich, sans doute
ses œuvres maîtresses, avec la Fontaine de Vie du
château royal de Lisbonne, etc. Viennent ensuite
les dessins, parmi lesquels nous citerons seulement
les merveilleux portraits à la pointe d’argent des
musées de Bâle et de Berlin, sans compter le sien
propre à Chantilly. Un chapitre sur les carac-
tères de l’art du peintre, où toute l’histoire de son
développement est retracée,, enfin des appendices
ayant trait aux gravures d'Israhel van Meckenem
imitées de Holbein, aux dessins de Holbein d’après
des œuvres étrangères, à la question de la collabo-
ration de son frère Sigmund, aux tableaux d’imita-
teurs, enfin la liste de ses dessins et un index par
noms de lieu de toutes ses œuvres, complètent
cette savante et très claire monographie, qu’on
peut considérer comme définitive.

A. M.

NECROLOGIE

Lundi dernier est mort à Paris M. Jules Ro-
ques, directeur du Courrier Français, où il avait
accueilli quantité d’écrivains et d’artistes dont il
avait favorisé les débuts, tel, entre autres, le des-
sinateur et peintre Willette.

Une artiste de talent, qui s’était fait une noto-
riété dans la peinture des chats, Mra9 Henriette
Ronner, est décédée à Bruxelles la semaine der-
nière. Fille du peintre hollandais Knip, elle était
née à Amsterdam, le 31 mai 1821, et avait reçu de

son père ses premières leçons de peinture. Ayant
épousé un Belge, M. Ronner, elle se fixa à Bruxel-
les il y a une cinquantaine d’années et ne cessa
de produire avec beaucoup de succès, prenant part
souvent à nos Salons et à nos Expositions univer-
selles.

On annonce également la mort, à Gand, à l’âge
de 86 ans, de M. Jules Guignier, vice-consul hono-
raire de France, le doyen des critiques d’art de
Belgique, auteur de plusieurs comédies et livrets
cl’opéras.

Le l81'février dernier est mort à Njeschins (Russie),
à l’âge de soixante-dix ans, le professeur Julius
Ferdders, peintre-paysagiste, originaire du Cau-
case. Il comptait parmi les meilleurs paysagistes
de la vieille école pétersbourgeoise.

MOUVEMENT DES ARTS

Objets d’art, Porcelaines

Vente faite à l’Hôtel Drouot, salle 6, le 4 février,
par M* Henri Baudoin et MM. Mannheim.

Objets variés. — 4. Deux panneaux décoratifs, à
sujets mythologiques, xvm* siècle : 1.420.

Porcelaines d’Allemagne. —25. Groupe Saxe :
la Toilette : 1.350.— 27. Groupe : Sujet galant de
la comédie italienne : 1.450. — 34. Groupe Saxe :
Jeune femme et galant : 2.320. — 35. Deux sta-
tuettes Saxe : Personnage oriental debout, jouant
du luth, et .Jeune Femme : 5.000. — 33. Deux
vases Saxe, à fleurs et fruits et Amours costumés :
1.650 francs.

40. Deux vases Saxe, à réserves, sujets galants
encadrés de fleurs : 2.423. — 4L Théière, forme
fontaine, pot à lait, flacon à thé, sucrier, deux
tasses et deux soucoupes Saxe, à réserves à sujets
galants : 4 80(3. — 42. Pendule, socle, Saxe, à
fleurs et personnages ; 1.330. — 43. Statuette
Frankenthal : Diane nue, assise- et endormie :
2.700. — 51. Groupe Saxe : Deux amours tressant
des guirlandes de fleurs : LOGO.

Porcelaines variées. — 60. Plat Chine, époque
Kang-shi, fond bleu fouetté, ustensiles polychro-
mes : 1.050. — 63. Cornet Chine, ép. Kien-lung,
fond noir, branches de fleurs et de fruits : 2.900.
— 64. Vase-balustre Chine, scènes familiales et
branches fleuries : 3.100.

69. Tasse-trembleuse avec présentoir en ancienne
porcelaine tendre de Sèvres, fond bleu de roi, ré-
serves, attributs, fleurs et animaux : 1.950. — 70.

1 ’.abaret Sèvres, vases et corbeilles de fruits et de
fleurs, fond bleu de roi : 4.550. — 72. Plateau,
théière et sucrier, et pot à lait Sèvres, à bandes :
1.720 francs.

78. Groupe Tournay : l’Oiseau envolé1 : T.200.—
79. Deux petits vases ancienne porcelaine tendre
blanche de Tournay, fillette et adolescent; et .80.
Groupe Tournay : l’Automne : 5.510.

Bronzes, pendules. — 81. Horloge de table
octogone en cuivre ciselé et doré du xvir siècle.
Signée : Matheus Erhart : 1.105. — 84. Pendule
bronze ciselé, fleurs, rocailles et dragons. Cadran
signé : Lenoir. Ép. L. XV : 1,580. — 86. Paire de