ET DE LA CURIOSITÉ
139
Membre du comité des quatre-vingt-dix de la So-
ciété des Artistes français, membre du jury de
gravure, il fut plusieurs fois président de ce jury
et de celui des Arts décoratifs.
M. Alfred Robaut, artiste lithographe et écri-
vain d’art, est mort le 8 avril à Fontenay-sous-
Bois, dans sa soixante-dix-neuvième année.
Alfred Robaut s’était, comme on sait, voué avec
une infatigable passion à la gloire de Delacroix et
de Corot. IL avait dressé (en collaboration avec
Ernest Chesneau pour l’œuvre de Eugène Dela-
croix et avec M. Moreau-Nélaton pour l’œuvre de
Corot) le catalogue complet de l’œuvre de ces deux
maîtres, illustré d’un nombre incalculable de re-
productions. C’est lui aussi qui, le premier, eut
l’idée de faire élever par souscription un monu-
ment à Delacroix dans le jardin du Luxembourg,
et c’est à sa persévérance et à son dévouement qu’on
en doit l’érection.
Le 23 mars est mort à Bonn, dans sa quatre-
vingtième année, un érudit célèbre dans le monde
de l’archéologie, le professeur Ernst aus’mW erth.
Né à Bonn, il avait grandi dans la société intel-
lectuelle de cette ville et avait accompagné en
Italie le peintre Peter von Cornélius, puis avait
voyagé en Allemagne et à l’étranger, étudiant
principalement les monuments de l’art du Moyen
âge. Il en acquit rapidement une connaissance
approfondie dont il donna la preuve dans son ou-
vrage capital, commencé en 1857 : Les Monuments
de l’art du Moyen âge chrétien dans les pays
rhénans, puis dans un second livre publié après
1870 : Les Peintures murales clés pays rhénans,
livres où, pour la première fois, se trouvaient
étudiés méthodiquement et publiés (en planches
grand in-folio) les monuments de cette province.
On lui doit également quantité de monographies
sur des œuvres d’art isolées. Il s’était plus particu-
lièrement adonné à l’étude de l’époque romaine et
des débuts du Moyen âge et avait dirigé de nom-
breuses fouilles à Xanten, Bonn, Andernach, etc.,
et sur l’emplacement d’anciennes cités romaines du
pays rhénan. L’empereur Napoléon III avait
fait appel à son érudition pour la grande publica-
tion qu’il préparait sur les campagnes de Jules
César. Il était lié avec les principaux érudits fran-
çais : Darcel, Ch. de Linas, etc. Président delà So-
ciété des Amis des monuments anciens des provinces
rhénanes, il fonda le Musée provincial de Bonn.
Malheureusement de nombreux revers, depuis
vingt-cinq ans, no lui avaient paspennis de déve-
lopper davantage son activité : plusieurs grandes
publications projetées — sur les fouilles franques
d Andernach, sur les émaux rhénans, sur les
ivoires, dont il voulait donner un corpus complet,
pour lequel quantité de planches avaient été pré-
parées — sont îœstées inachevées.
On annonce également la mort à La Haye, le 20
mars, de Mme Sientje Mesdag van Houten,
femme du peintre bien connu Hendrik Willem
Mesdag. Née le 23 décembre 1834 à Groningue,
elle avait été élève do Mesdag, et avait peint
d’abord des paysages, puis et surtout des natures
mortes — fruits et fleurs — pleines de talent, dont
plusieurs figurent au Musée Mesdag, à La Haye.
MOUVEMENT DES ARTS
Ancienne collection de feu M. X...
Vente de tableaux, objets d’art et de curiosité,
faite à l’Hôtel Drouot, salle 10, le 27 mars, par
M0 Henri Baudoin, MM. Mannheim, Durel et
Féral.
Tableaux. — 16. École allemande (xvie siècle).
Portrait de Charles-Quint : 2.500. — 24. École fla-
mande, xvie siècle. L’Apparition du Christ : 3.500.
Manuscrits. — 27. Horæ Beatæ Mariæ Virginis.
In-4° de 136 if. sur vélin; maroq. noir, ornem. à
froid. (Simier, rel. du Roi). Manuscrit du xiva siè-
cle, orné de 10 grandes miniatures et de 24petites:
2.850. — 29. Horæ. In-4°, veau fauve. (Reliure du
xvie siècle.). Manuscrit de ' l’école française du
xive siècle, sur vélin écrit en lettres gothiques
noires et rouges, enrichi de 15 miniatures sur fond
d’or et guilloché : 4.405. — 32. Horæ Bsatæ Mai’iæ
Virginis. In-32 de 186 if., maroq. l’ouge. Manuscrit
sur vélin calligraphié en rouge, noir et bleu, du
xvi“ siècle, contenant 54 peintures de la grandeur
de la page; initiales, lettres ornées, etc.; armoiries
de la famille de Clermont-Tonnerre : 7.200.
Faïences. —■ 80. Plat creux, Faenza. Écusson po-
lychrome d’azur à la fasce d’or et couronne d’en-
trelacs en bleu : 1.980. — 81. Coupe, Faenza, fleurs
dans des médaillons et compartiments alternés en
jaune et bleu, à rinceaux. Revers à imbrications :
2.720. — 83. Plat creux, Deruta, décor bleu et à
reflets métalliques : Hercule et l’Hydre de Lerne.
Marli à feuillages : 3.500. — 84. Coupe, Gubbio,
décor en bleu et à reflets métalliques; Amour et
fruits : 1.900. — 91. Grand plat en ancienne faïence
hispano-mauresque, feuilles à reflets métalliques
et écusson armorié au fond : 5,310.
Produit total : 62.708 francs.
Collection de feu M. Ch. Drouet
Vente de peintures et dessins, faite à l’Hôtel
Drouot, salle 11, le 3 avril, par Me Lair-Dubreuil
et M. Loys-Delteil.
8. Boucher (Fr.). Apollon. Au crayon noir: 270.
— 12. Boucher (École de). Jeune Femme assise à
terre, arrangeant des fleurs. Aux trois crayons :
280. — 48. Fantin-Latour (H.). Nature morte :
chrysanthèmes dans un vase, et raisins débordant
d’une bourriche renversée. Peinture signée et datée
(1875) : 4.000. — 49. Fragonard (H.). Le Temple
de la Sibylle — A la pierre d’Italie : 500. — 57.
Greuze (J.-B.). Buste de jeune homme, exprimant
l’effroi. A la sanguine : 305. — 65. Huet (J.-B.).
La Cour de Ferme, avec étang et puits. Au crayon
noir, rehaussé d’aquarelle : 780. — 75. Lhermitte
(Léon). L’Ouvrière en filets. Fusain : 900. — 80.
Moreau le jeune (attr. à J. M.). Cortège de la Reine
Marie-Antoinette se rendant à l’Hôtel-de-Ville, à
l’occasion des fêtes données en l’honneur de la
naissance du Dauphin. A l’encre de chine : 550.
— 87. Robert (Hubert). Intérieur d’un palais. A la
plume, lavé de bistre : 1.350. — 99. Watteau(attr.
à Ant.). Études de draperies pour une Femme
jouant de la guitare. Aux trois crayons : 535.
103. Bronze de Barye. Aigle et Héron : 300.
Produit total : 22.193 francs.
139
Membre du comité des quatre-vingt-dix de la So-
ciété des Artistes français, membre du jury de
gravure, il fut plusieurs fois président de ce jury
et de celui des Arts décoratifs.
M. Alfred Robaut, artiste lithographe et écri-
vain d’art, est mort le 8 avril à Fontenay-sous-
Bois, dans sa soixante-dix-neuvième année.
Alfred Robaut s’était, comme on sait, voué avec
une infatigable passion à la gloire de Delacroix et
de Corot. IL avait dressé (en collaboration avec
Ernest Chesneau pour l’œuvre de Eugène Dela-
croix et avec M. Moreau-Nélaton pour l’œuvre de
Corot) le catalogue complet de l’œuvre de ces deux
maîtres, illustré d’un nombre incalculable de re-
productions. C’est lui aussi qui, le premier, eut
l’idée de faire élever par souscription un monu-
ment à Delacroix dans le jardin du Luxembourg,
et c’est à sa persévérance et à son dévouement qu’on
en doit l’érection.
Le 23 mars est mort à Bonn, dans sa quatre-
vingtième année, un érudit célèbre dans le monde
de l’archéologie, le professeur Ernst aus’mW erth.
Né à Bonn, il avait grandi dans la société intel-
lectuelle de cette ville et avait accompagné en
Italie le peintre Peter von Cornélius, puis avait
voyagé en Allemagne et à l’étranger, étudiant
principalement les monuments de l’art du Moyen
âge. Il en acquit rapidement une connaissance
approfondie dont il donna la preuve dans son ou-
vrage capital, commencé en 1857 : Les Monuments
de l’art du Moyen âge chrétien dans les pays
rhénans, puis dans un second livre publié après
1870 : Les Peintures murales clés pays rhénans,
livres où, pour la première fois, se trouvaient
étudiés méthodiquement et publiés (en planches
grand in-folio) les monuments de cette province.
On lui doit également quantité de monographies
sur des œuvres d’art isolées. Il s’était plus particu-
lièrement adonné à l’étude de l’époque romaine et
des débuts du Moyen âge et avait dirigé de nom-
breuses fouilles à Xanten, Bonn, Andernach, etc.,
et sur l’emplacement d’anciennes cités romaines du
pays rhénan. L’empereur Napoléon III avait
fait appel à son érudition pour la grande publica-
tion qu’il préparait sur les campagnes de Jules
César. Il était lié avec les principaux érudits fran-
çais : Darcel, Ch. de Linas, etc. Président delà So-
ciété des Amis des monuments anciens des provinces
rhénanes, il fonda le Musée provincial de Bonn.
Malheureusement de nombreux revers, depuis
vingt-cinq ans, no lui avaient paspennis de déve-
lopper davantage son activité : plusieurs grandes
publications projetées — sur les fouilles franques
d Andernach, sur les émaux rhénans, sur les
ivoires, dont il voulait donner un corpus complet,
pour lequel quantité de planches avaient été pré-
parées — sont îœstées inachevées.
On annonce également la mort à La Haye, le 20
mars, de Mme Sientje Mesdag van Houten,
femme du peintre bien connu Hendrik Willem
Mesdag. Née le 23 décembre 1834 à Groningue,
elle avait été élève do Mesdag, et avait peint
d’abord des paysages, puis et surtout des natures
mortes — fruits et fleurs — pleines de talent, dont
plusieurs figurent au Musée Mesdag, à La Haye.
MOUVEMENT DES ARTS
Ancienne collection de feu M. X...
Vente de tableaux, objets d’art et de curiosité,
faite à l’Hôtel Drouot, salle 10, le 27 mars, par
M0 Henri Baudoin, MM. Mannheim, Durel et
Féral.
Tableaux. — 16. École allemande (xvie siècle).
Portrait de Charles-Quint : 2.500. — 24. École fla-
mande, xvie siècle. L’Apparition du Christ : 3.500.
Manuscrits. — 27. Horæ Beatæ Mariæ Virginis.
In-4° de 136 if. sur vélin; maroq. noir, ornem. à
froid. (Simier, rel. du Roi). Manuscrit du xiva siè-
cle, orné de 10 grandes miniatures et de 24petites:
2.850. — 29. Horæ. In-4°, veau fauve. (Reliure du
xvie siècle.). Manuscrit de ' l’école française du
xive siècle, sur vélin écrit en lettres gothiques
noires et rouges, enrichi de 15 miniatures sur fond
d’or et guilloché : 4.405. — 32. Horæ Bsatæ Mai’iæ
Virginis. In-32 de 186 if., maroq. l’ouge. Manuscrit
sur vélin calligraphié en rouge, noir et bleu, du
xvi“ siècle, contenant 54 peintures de la grandeur
de la page; initiales, lettres ornées, etc.; armoiries
de la famille de Clermont-Tonnerre : 7.200.
Faïences. —■ 80. Plat creux, Faenza. Écusson po-
lychrome d’azur à la fasce d’or et couronne d’en-
trelacs en bleu : 1.980. — 81. Coupe, Faenza, fleurs
dans des médaillons et compartiments alternés en
jaune et bleu, à rinceaux. Revers à imbrications :
2.720. — 83. Plat creux, Deruta, décor bleu et à
reflets métalliques : Hercule et l’Hydre de Lerne.
Marli à feuillages : 3.500. — 84. Coupe, Gubbio,
décor en bleu et à reflets métalliques; Amour et
fruits : 1.900. — 91. Grand plat en ancienne faïence
hispano-mauresque, feuilles à reflets métalliques
et écusson armorié au fond : 5,310.
Produit total : 62.708 francs.
Collection de feu M. Ch. Drouet
Vente de peintures et dessins, faite à l’Hôtel
Drouot, salle 11, le 3 avril, par Me Lair-Dubreuil
et M. Loys-Delteil.
8. Boucher (Fr.). Apollon. Au crayon noir: 270.
— 12. Boucher (École de). Jeune Femme assise à
terre, arrangeant des fleurs. Aux trois crayons :
280. — 48. Fantin-Latour (H.). Nature morte :
chrysanthèmes dans un vase, et raisins débordant
d’une bourriche renversée. Peinture signée et datée
(1875) : 4.000. — 49. Fragonard (H.). Le Temple
de la Sibylle — A la pierre d’Italie : 500. — 57.
Greuze (J.-B.). Buste de jeune homme, exprimant
l’effroi. A la sanguine : 305. — 65. Huet (J.-B.).
La Cour de Ferme, avec étang et puits. Au crayon
noir, rehaussé d’aquarelle : 780. — 75. Lhermitte
(Léon). L’Ouvrière en filets. Fusain : 900. — 80.
Moreau le jeune (attr. à J. M.). Cortège de la Reine
Marie-Antoinette se rendant à l’Hôtel-de-Ville, à
l’occasion des fêtes données en l’honneur de la
naissance du Dauphin. A l’encre de chine : 550.
— 87. Robert (Hubert). Intérieur d’un palais. A la
plume, lavé de bistre : 1.350. — 99. Watteau(attr.
à Ant.). Études de draperies pour une Femme
jouant de la guitare. Aux trois crayons : 535.
103. Bronze de Barye. Aigle et Héron : 300.
Produit total : 22.193 francs.