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La chronique des arts et de la curiosité — 1909

DOI issue:
Nr. 39 (25 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19766#0324
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LA CHRONIQUE DES ARTS

parc Monceau ne devant plus recevoir de
nouvelles statues.

*** La Société libre des Artistes français
vient de procéder à la nomination de son
bureau. On été élus : président, M. Loiseau-
Rousseau ; vice-présidents : MM. Débat Pon-
san et Pallez; secrétaire général, M. Franc
Lamy ; trésorier, M. Mouren ; secrétaires,
MM.H. Lucas, Max Faivre, Tisné, Deschamps
et Mathieu.

*** Le comité de l’œuvre du monument
français de Wissembourg, dont l’inauguration
a eu lieu récemment, vient de faire frapper
une médaille en souvenir de cette inaugura-
tion. Cette médaille, due au burin du sculp-
teur strasbourgeois Albert Schultz, auquel on
doit le monument lui-même, a été frappée
avec le bronze d’anciens canons français.

*** M. et Mme Drucker viennent d’offrir au
musée d’Amsterdam une belle collection des
œuvres des peintres hollandais contempo-
rains, parmi lesquelles des toiles de Théophile
de Rock et de Josef Israëls, plus un tableau
du peintre anglais Swan : Lion et lionceaux.

PETITES EXPOSITIONS

Société Coloniale des Artistes Français
(Galerie Bernheim jeune)

Le but de cette Société est de grouper les ar-
tistes, littérateurs et archéologues qui s’intéressent
au domaine colonial français et qui « veulent en
faire connaître et rendre populaires les aspects,
les mœurs, les coutumes et les richesses artisti-
ques ». Quant aux artistes, ils n'ont point, ce me
semble, à se proposer un but de vulgarisation
sous peine — et c’est ce qui arrive souvent ici —
d'exécuter des ouvrages qui semblent des illus-
trations pour ces guides ou souvenirs de touristes
que nous valent les caravanes Cook. M. Bes-
nard nous donne, lui, quelque chose de plus libre,
des croquis d’une virtuosité supérieure enlevés
au café maure, au marché aux chevaux. Il
est orientaliste par nature. Les cocasses lupanars
de M. blesse sont au moins un Orient dont les
peintres ne nous ont pas encore rassasiés. Le
chasseur indien de M. Aimé Morot ressemble, en
bronze, aux cavaliers de Fromentin. Les figurines
de M.de Mellanville ont parfois — surtout ses Orien-
taux accroupis — des attitudes bien observées.

Dessins et Aquarelles de divers artistes
Céramiques de M. Mkthey
(Galerie E. Druet)

Ces dessins, œuvres d’élèves de Gustave Moreau
et, autour d’eux, des principaux exposants du
Salon d’Automne, s’ils accusent parfois des fai-
blesses, montrent aussi le plus souvent la saine
ambition d’être logiques et d’être simples.

Aussi faut-il se réjouir d’une occasion offerte
de mieux saisir leur méthode ou leurs recherches
d’une méthode et ne point se demander trop sévère-
ment ce que Watteau et M.Iogres auraient pensé
de cette exposition, eux qui ne se permirent jamais

de leur vivant de montrer leurs croquis au public.
Je désigne rapidement : les sobres et robustes
aquarelles de M. J. Flandrin, les fières esquisses
de Mraa Marvalet les savants cartons de M. Mau-
rice Denis, les vraies études d’un modeste et ma-
gistral étudiant, M. Buy, celles de M. Vallotton,
les brouillons de M. Desvallières, un artiste qui
aime à remettre sur le métier, les trois coups de
pinceau à la Hokousaï de M. Marquet, les essais de
simplification de M. Francis Jourdain, et aussi les
académies nerveuses deM.Rouault, les expériences
de M. Matisse, les charges un peu grosses où
M. van Dongen continue d’occuper son talent.

En même temps on admire chez M. Druet les
céramiques de M. Methey dont le Musée Galbera
présente aussi un ensemble important. Nous en
reparlerons.

Exposition A. Lunois
(Galerie Allard)

M. Lunois évoque l’Espagne des rues, des tau-
romachies, des maisons de danses, et enfin des
intérieurs populaires. Peintures, eaux-fortes, litho-
graphies en couleurs, ses œuvres sont inégales
dans l’ensemble et dans le détail. Il n’en est guère
pourtant qui n’aient par quelque côté, soit par la
composition, soit par l’exécution, une saveur qui
est le résultat d’une recherche multiple, ramifiée,
précieuse. Il semble qu’il y ait entre cet artiste et
le peuple qu’il aime à peindre une certaine ressem-
blance, un même passage soudain de la noncha-
lance à l’exubérance brillanle.

Exposition de Mm” Ida Bidoli-Salvagnini
(Galerie de l’Art décoratif)

Cités italiennes, nuits à Rome, figures en plein
air : toiles effleurées d’une brosse nerveuse, impa-
tiente, peinture qui ressemble à du pastel, comme
prête à s’évanouir, à retourner à l’impalpable.

Exposition Boyer
(Galerie Georges Bernheim)

A l’instar de Segantini, M. Boyer n’a pas craint
de gravir des montagnes, sans doute fort élevées,
pour contempler de près les sommets neigeux,
parfois balayés par la tourmente. La montagne est
rude à peindre : M. Boyer l’a-t-il senti?

J.-F. Sciixerb.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 18 décembre

Candidatures. — La Commission chargée du
classement des candidats au fauteuil de M. Gruyer,
décédé, a présenté: en première ligne,M. de Selves;
en deuxième ligne, M. Augé de Lassus; en troi-
sième ligne, M. Vachon; en quatrième ligne, M. de
Fourcaud; en cinquième ligne, M. Albert Carré,

L’Académie a ajoutèàces noms celui cleM. Mou-
net-Sully. M. Charles Normand avait écrit pour
retirer sa candidature.

Bureau. — I.I. Cormon est élu vice-président de
l’Académie pour 1910, et M. Massenet, vice-prési-
dent actuel, passe de droit à la présidence et sera,
de plus, président de l’Institut pour 1910.
 
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