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La chronique des arts et de la curiosité — 1912

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Nr. 12 (23 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19769#0103
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ET DE LA CURIOSITÉ

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Gravure en taille douce (par ordre do mérite).
— MM. Bouchery (élève de MM. J. Jacquet et
Cormon), Godard (élève de MM. Waltner, Gabriel
Ferrier et Sulpis), Desgranges (élève de MM.
Waltner et Cormon), Manchon (élève de MM.
Waltner et Ferrier), Kamm (élève de MM. Walt-
ner et Dezarrois), Berthaud (élève de MM. Walt-
ner, J. Jacquet et Ferrier), Maillard (élève de MM.
Waltner et Ferrier), Guillez (élève de MM. J. Jac-
quet, Léon Bonnat, Luc-Olivier Merson et Raphaël
Gollin).

Notice. — La dernière partie de la séance a été
consacrée à la lecture faite par M. Formigé fils
d'une étude sur la ville antique d'Arles et son
théâtre.

Académie des Inscriptions

Séance du 15 mars

Direction de VEcole d'Athènes. — M. Georges
Perrot, secrétaire perpétuel, donne lecture d'une
lettre par laquelle M. Homolle, récemment nommé
à la direction de l'Ecole française d'Athènes, re-
mercie ses confrères du vote unanime qui l'a pro-
posé pour ces hautes fonctions. Cette marque d'es-
time, dit-il, est venue le réconforter « dans un
moment de disgrâce aussi douloureuse qu'immé-
ritée ». Tous ses efforts tendront à justifier la con-
fiance de l'Académie.

Prix. — Sur le prix Bordin (de la valeur de
3.000 francs : travaux relatifs au Moyen âge), la
commission décerne une récompense de 500 francs
à dom Antonio Staerk, pour son livre Les Manus-
crits latins du v* au xnr siècle conservés à la
Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg.

La commission du prix Duchalais (numismati-
que ; 1.000 francs) partage cette récompense entre
M. Jules Sambon pour son ouvrage intitulé Ré-
pertoria générale délie monete coniate in ltalia
(1™ partie), et M. Antoine Sabatier, pour sa Sigil-
lographie historique des administrations fiscales,
communautés ouvrières et institutions diverses :
Plombs historiés de la Saône.

Les bas-reliefs de Laussel. — Le docteur La
lanne, de Bordeaux, présente à l'Académie trois
bas-reliefs provenant de ses fouilles de Laussel
(Dordogne). Dans ce gisement, des couches remon-
tant aux plus anciens âges de pierre se sont accu-
mulées durant de longs millénaires. C'est dans
l'une d'elles, remontant au plus ancien âge du
renne (époque aurignacienne supérieure), que ces
bas-reliefs ont été rencontrés. Ils figurent doux
femmes et un homme. Le plus important de ces
documents représente une femme de 46 centimètres
de haut, sculptée en haut-relief avec des traces de
peinture rouge qui indiquent qu'elle était entière-
ment peinte. La tête n'est malheureusement pas
détaillée, mais le corps dénote de la part do l'ar-
tiste un très grand sentiment du réalisme des
formes et une très grande habileté sculpturale.
Cette femme est entièrement nue et figurée de face.
Le bras droit relevé tient une corne de bison ornée
d'entailles symétriques, et sans doute destinée à
boire ou à faire des libations. L'autre bras est
replié légèrement, la main ramenée sur l'épigastre.

M. Salomon Reinach trouve cette sculpture fort
intéressante; elle est particulièrement curieuse à
cause d'un détail — la corne tenue par la main

droite levée — qui se retrouve dans les sculptures
de l'Europe du Nord. En présence d'une analogie
aussi frappante, il y a trois hypothèses possibles :
1" une rencontre exceptionnelle tout à fait singu-
lière ; 2° une obscure survivance de l'art quater-
naire dans le Nord de l'Europe ; 3° la non-authen-
ticité de la nouvelle statue, ou du moins, de la
partie de la figure tenant la corne.

Fouilles d'Hadrumète.— M. Héron de Villefosse
informe l'Académie que M. le chanoine Leynaud,
curé de Sousse, grâce à une subvention de la So-
ciété financière des fouilles et à la générosité du
duc de Loubat, est en mesure de reprendre l'explo-
ration des grandes catacombes d'Hadrumète.

Il annonce aussi que ce zélé archéologue vient
de découvrir une plaque de marbre blanc portant
l'épitaphe d'un centurion de la 11e légion parthi-
que. Le tombeau de ce centurion a été ouvert le
2 mars dernier, en présence de six officiers de la
garnison de Sousse. Il était creusé dans la paroi
d'une galerie. On rencontra tout d'abord un petit
mur en pierre; derrière le mur se trouvait une
sorte d'auge creusée dans le tuf et profonde de
0 m. 30. Au fond de l'auge était le corps du défunt
recouvert d'une couche de plâtre très blanc ; aucun
objet n'avait été placé près du corps.

CHRONIQUE MUSICALE

Concerts Colonne. — Le Roman de la Momie,
tableaux symphoniques d'après le roman de
Théophile Gautier, musique de M. E. Fanelli.
Le public a fait à M. Fanelli la plus belle, la
plus touchante des ovations. Et, quoi qu'on ait dit,
c'était justice. Qu'il y ait disproportion entre cet
accueil triomphal et la valeur d'ailleurs très réelle
de la musique, il se peut. Mais la disproportion
éclate, cent fois pire, entre la vie effacée et difficile
de M. Fanelli et son incontestable talent. Ce futun
irrésistible besoin de réparation qui entraîna la
sympathie et l'admiration du public au delà des
bornes admisss par les gens « raisonnables » et
froidement lucides. Ceux-ci n'ont pas toujours
raison... Si ces applaudissements peuvent récon-
forter et soutenir M. Fanelli, l'aider à découvrir
un édileur dévoué (qui, par la même occasion, se
révélera fort intelligent), lui assurer l'appui de
tous les concerts symphoniques, donner à son nom
l'autorité qu'il mérite, n'est-ce pas tant mieux ? On
prétend qu'il sera grisé par ce premier succès.
C'est douteux; il semble modeste et sincère, il
n'est plus un jeune homme, il doit savoir ce qu'il
veut, ce qu'il peut, et qu'un artiste a toujours à
lutter, à apprendre, à chercher, à trouver. Quant
à décider s'il y a, ou non, du génie dans ces Ta-
bleaux symphoniques, n'attendez point cela de
moi. Ce sera l'affaire des siècles à venir. Tout ce
que je puis dire, c'est que j'ai beaucoup aimé ces
trois pièces, et que j'admire infiniment la simpli-
cité, la vérité, la force même avec lesquelles sont
exprimés l'accablement des jours torrides, l'éter-
nité grandiose de cette terre immuable, et la puis-
sance cruelle du Pharaon vainqueur. Il y a bien
des compositeurs « de talent » dont les œuvres ne
valent point celle-là...

Dans cette appréciation, c'est à dessein que j'ai
laissé de côté, que M. Fanelli fut une sorte de pré-
curseur. Le fait d'avoir découvert tel procédé, tel
 
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