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La chronique des arts et de la curiosité — 1912

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Nr. 12 (23 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19769#0102
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&2

LA CHRONIQUE DES ARTS

réalités auxquelles la sensibilité du poète latin prê-
tait une mélancolique vie latente ; on s'instruirait à
observer et à noter comment l'optique, la technique
se sont variées en face des mêmes thèmes d'étude,
passagers et éternels. Et que d'enseignements pré-
cieux encore à recueillir pour qui voudrait étudier
l'évolution d'un genre ! La peinture dos mœurs con-
temporaines (1) où se confinaient hier non sans ex-
clusivisme les activités, tombe en discrédit ; los plus
libres d'entre les novateurs reviennent à ces repré-
sentations allégoriques, mythologiques, qu'on taxait
naguère de poncives et de surannées. Docilement,
les artistes étrangers (2) continuent à prendre chez
nous le mot d'ordre ; et plus d'un les aime pour
l'orgueil qu'ils nous donnent de retrouver dans leurs
ouvrages la trace do nos propres enseignements ; à la
vérité, la tradition 110 les embarrasse point ; pour
beaucoup d'entre eux, l'histoire de l'art commence
à van Gogh et à M. Matisse ; c'est une faiblesse et
c'est un avantage ; par là s'explique qu'ils se mon-
trent si sensibles à nos innovations, si aptes à les
comprendre et si prompts à les imiter.

R. M.

PETITES EXPOSITIONS

Exposition Marthe Gallard
(Galerie Hessèle)
Les peintures et les dessins de M"« Marthe
Gallard confessent le plaisir prime-sautier d'une
artiste à qui toute belle couleur et toute jolie ligne
est prétexte à enthousiasme. Qu'il s'agisse do ces
compositions où le goût le plus délicat unit le
rythme des figures au rythme des paysages, qu'il
s'agisse de ces études aux deux crayons dans les-
quelles le souvenir des mignardises du xvirr siècle
s'unit à un sentiment très personnel do la grâce et
dos souplesses féminines, ou de ces natures mortes
où tremblent les pétales dans leur fraîche traaslu-
cidité, on lit partout la joie d'une femme heureuse
d'exprimer sa pensée dans ses œuvres et de char-
mer par une originalité piquante et ingénuement
naïve.

Exposition de Benito Barrueta-Asteinsa
(Galerie Druet)

M. Barrueta est un portraitiste de valeur qui
reproduit, avec une acuité mêlée de tendresse, les
traits de ses modèles et qui, dans le seul dessein
do retracer avec humilité la vérité extérieure,
pénètre plus avant et exprime avec une âme
d'artiste toute la passion et tout lo caractère. H
saisit de même le sens des paysages, et peu ont dit
comme lui le calme dos coins montmartrois sur
quoi, certains jours, pèse le soleil.

Sans doute est-il difficile à nos contemporains
d'oublier le sillon profond creusé par Cézanne.
M. Barrueta, pas plus qu'un autre, n'échappe à cette
influence, mais il plonge au delà dans les racines

(1) MM. Rasetti, Verdilhan, Dignemont, Ger-
Blanchot, Pichot, Eilloy, Hourtal, Delfosse, Pierre
Roy, Lederer, M11» Garvallo.

(2) MM. de Hatvany (Nu), Wright (Portrait),
Gardozo, Otto Ho fer, Salicath, Maegui, M'"" Des-
morr, Wesselovsky, Hoppe, Centnerswer, Sunder-
land. — A part M. Gabriel Sue, les meilleurs
tableaux dont les sujets s'empruntent à la faune
sont dus à des étrangers : MM. Gizaletti, Bolliger,
M11" Guinness.

de sa race, et Velazquez, et Goello qu'il a copié,
reconnaîtraient en lui un descendant de leur
pensée.

Exposition Marie-Paule Garpentier
(Galerie Georges Petit)
M11* Marie-Paulo Garpentier a un tempérament
de décorateur. Elle élargit les horizons, synthétise
les masses pour donner la large et vivifiante im-
pression d'un paysage où l'on respire à l'aise.
Voici des notes de Versailles et des croquis de
Trianon, coins de palais et coins de parc, la magie
des pierres et des arbres ; voici des visions de
paysages montagneux et boisés ; tous tracés selon
la même technique, d'un crayon noir réchauffé
d'aquarelle par un peintre qui n'a cherché devant
la nature qu'un prétexte à dire la joie qu'elle avait
à découvrir quelque aspect de l'immortelle beauté.

Exposition Jules Cayron
(Galerie Georges Petit)
Elles ont toutes un identique sourire, leur bouche
est pareillement rouge et dessinée d'un arc sem-
blable, leurs cheveux se massent selon deux ou
trois formules admises et leurs bras nus s'accou-
dent avec même désinvolture. Ce sont les élégants
modèles de M. Jules Gayron. Jolies ? Certes, selon
l'esthétique courant ; très sœurs dans ce rappro-
chement d'une exposition où tout évolue dans le
bon ton, la politesse et la banalité. Rien à redire,
rien à reprendre ; il faut regarder, s'incliner et
passer. 11 y a là « la meilleure société de Paris et
d'ailleurs ». Avec éloquence, dans la préface, M.
Marcel Prévost nous en avise.

Exposition Fernand Salkin
(Galerie G. Petit)
Exposition Sanielevici
(Galerie Hessèle)
Petit maître gracieux qui s'égara dans maint
coin provençal, M. Salkin a peint, au cours de ses
routes fantaisistes, ses impressions joyeuses dans
l'air allégé et devant les campagnes libres. Aussi
a-t-on plaisir à regarder ces pages, sans grande
envergure peut-être, mais qui sont sincères et
« auréolées d'émotion ».

Calme et assidu, M. Sanielevici a reproduit
les aspects divers de la campagne qu'il habite.
Avec une probité objective, il retrace la douceur
de l'Ile-de-France, ses plaines, ses vallons et ses
arbres, sans nous faire sentir ou espérer un grand
élan ou un bel essor.

René Jean.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 1G mars

Concours de Rome. — Lecture est donnée de la-
liste des candidats admis à entrer en loge pour les
concours de Rome d'architecture et de gravure en,
taille douce.

Architecture (par ordre de mérite). — MM. Fer-
ran (élève de M. Laloux), Grégoire (élève de
M. Paulin), Djlaitre (élève do M. Deglane), Paul
Morice (élève de M. Laloux), Camuzat (élève de
M. Pascal), Debat-Ponsan (élève de M. Laloux),
Félix Dumail (élève de M. Louis Bernier), René
Barré (élève de MM. Daumet et Jaussely), Lebout
(élève de M. Deglane), Expert (élève de M. Redon).
 
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