ET DE LA GURI0SI1E
305
Société de l'Histoire de l'Art français
Séance du 8 novembre
M. Henry Lemonnier entretient la Société du
X« Congrès international d'histoire de l'art qui
s'est tenu à Rome au mois d'octobre. Il signale les
principales communications qui y ont été faites,
et il annonce que Paris a été choisi comme siège
du prochain Congrès, fixé à l'année 1916.
M. Gaston Brièro communique quelques notes
qu'il a prises sur des tableaux français des musées
de Neuchâtel et de Bàle, entre autres sur les
quatre toiles très remarquables de Jean-François
de Troy représentant des épisodes do l'histoire
romaine, qui se trouvent au musée de Neuchâtel
et qui proviennent de la galerie de l'hôtel de
Samuel Bernard à Paris.
Séance du 6 décembre
M. Marc Furcy-Raynaud signale à la Société un
document qu'il a retrouvé dans les papiers de
J.-B. Lebrun ; il s'agit d'une liste dressée par Le-
brun des objets confisqués chez les émigrés et en-
voyés au Muséum central, liste en marge de laquelle
on relève les provenances des objets mentionnés.
M. J.-J. Marquet de Vasselot communique la
photographie d'un tableau peu connu de David,
représentant Une Repasseuse-, qui se trouve à
Saint-Hélier.
M.Paul Vitry fait une communication sur l'iden-
tification dos bustes de Henri II et de ses fils qui se
trouvent au musée du Louvre. Le buste du Louvre,
sur lequel le nom de Henri III a été gravé au xvm*
siècle, présente absolument le même type que le
buste en bronze—certainement de Germain Pilon
— représentant Charles IX, buste qui se trouve
dans la collection Wallace à Londres.
La « Colombine » de Luini
Dans son numéro de novembre, la Gazette des
Beaux-Arts a publié (p. 389) une gravure du ra-
vissant portrait de jeune fille de Luini, que l'on
désignait autrefois sous le nom do Colombine.
Ayant eu à écrire quelques pages sur cette œu-
vre pour la collection des Chefs-d'œuvre, j'avais
été intrigué par ce singulier nom de Colombine ;
et, s'il est facile de comprendre que cette char-
mante jeune fille n'a rien à voir avec la Co-
lombine de Pierrot et d'Arlequin, je no pus par-
venir toutefois à comprendre la signification d'un
tel titre. Mais, depuis lors, j'ai résolu ce petit pro-
blème, et la solution très simple intéressera peut-
être les lecteurs de la Gazette.
Le nom donné au tableau de l'Ermitage vient
d'une des petites fleurs qui y sont représentées.
Elles sont nombreuses ; en haut c'est la fausse
capillaire et la linaire cymbalaiso ; en bas, des
jasmins, des clématites et des anémones. Mais il
est une fleur qui a une place d'honneur, une fleur
que la jeune femme tient à la main et qu'elle rap-
proche de ses yeux et de ses lèvres : c'est l'ancolie,
dont le nom vulgaire est « colombine » et que les
Italiens appellent le « perfetto amore ».
Nulle, plus que l'incomparable jeune femme
peinte par un élève de Léonard, n'était digne de
porter une telle fleur.
Marcel Reymond.
REVUE DES REVUES
Le Correspondant (10 novembre). — A l'occa-
sion du quatre centième anniversaire de l'inaugu-
ration des fresques de la Chapelle Sixtine (31 oc-
tobre 1512), M. Alexandre Masseron publie une
remarquable étude, très documentée, sur l'en-
semble de cette décoration tel qu'il se présentait
lors de cotte inauguration, avant l'exécution du
Jugement dernier et avec l'Assomption de Michel-
Ange aujourd'hui disparue ainsi que d'autres fres-
ques : commencé en 1481 par GhirJandajo, le Pé-
rugin, Cosimo Rosselli, Sandro Botticelli et leurs
aides Piero di Cosimo, le Pinturicchio, Signorelli,
etc., etc., il avait été complété par Michel-Ange
de 1508 à 1512. Après avoir raconté dans quelles
conditions cette décoration se poursuivit, il montre
la diversité de conception et d'esthétique que ré-
vèlent à un quart do siècle d'intervalle les pein-
tures des vieux maîtres du quattrocento et
celles de Michel-Ange : « aux parois de la cha-
pelle, c'est une narration qui se déroule, lente
et toute chargée d'épisodes ; la voûte est un
drame », et il expose l'idée directrice et une
qui présida à l'élaboration de ce décor : l'his-
toire de la Rédemption, attendue par la race de
David, prédite à Israël par les Prophètes et aux
Gentils,_ croyait-on, par les Sibylles, préfigurée
par Moïse, accomplie par le Christ, et continuée
à travers les siècles par l'Eglise sous l'égide de la
Vierge.
Le Mois littéraire et pittoresque (novembre).
—• Joseph Vernet, par M. Alphonse Germain
(6 reprod.); — Le Cloître de Saint-Just à Lyon,
par M. O. Lavalette (10 flg.); — L'Hôtel de la
Banque de France [ancien hôtel de la Vrilliére)
et L. A. Auge de Lassus (5 fig.).
, (Décembre). — Article de M. Max Debrolle sur
l'Exposition delà Miniature à Bruxelles (9 reprod.).
La Grande Revue (10 décembre). — Notre
collaborateur M. Clément-Janin, à son tour,
donne dans cette livraison un très vivant et très
pénétrant portrait du dessinateur et graveur Ber-
nard Naudin, dont l'œuvre est actuellement ex-
posé au Musée des Arts décoratifs.
BIBLIOGRAPHIE
DieWaffen der Wartburg, vonAlfons Diener-
Schcenberg. — Berlin, Baumgrertel. Un vol.
in-folio, 195 pages, avec 78 planches.
L'histoire de l'armement vient de s'enrichir d'un
nouvel ouvrage : le catalogue raisonné de la collec-
tion d'armes de S. A. R. le prince Guillaume-
Ernest de Saxe-Weimar-Eisenach, au château de
la Wartburg, par M. Alphonse Diener-Schœnberg.
A peu près ignorée des amateurs d'armes, du
moins en dehors de l'Allemagne, cette collection,
305
Société de l'Histoire de l'Art français
Séance du 8 novembre
M. Henry Lemonnier entretient la Société du
X« Congrès international d'histoire de l'art qui
s'est tenu à Rome au mois d'octobre. Il signale les
principales communications qui y ont été faites,
et il annonce que Paris a été choisi comme siège
du prochain Congrès, fixé à l'année 1916.
M. Gaston Brièro communique quelques notes
qu'il a prises sur des tableaux français des musées
de Neuchâtel et de Bàle, entre autres sur les
quatre toiles très remarquables de Jean-François
de Troy représentant des épisodes do l'histoire
romaine, qui se trouvent au musée de Neuchâtel
et qui proviennent de la galerie de l'hôtel de
Samuel Bernard à Paris.
Séance du 6 décembre
M. Marc Furcy-Raynaud signale à la Société un
document qu'il a retrouvé dans les papiers de
J.-B. Lebrun ; il s'agit d'une liste dressée par Le-
brun des objets confisqués chez les émigrés et en-
voyés au Muséum central, liste en marge de laquelle
on relève les provenances des objets mentionnés.
M. J.-J. Marquet de Vasselot communique la
photographie d'un tableau peu connu de David,
représentant Une Repasseuse-, qui se trouve à
Saint-Hélier.
M.Paul Vitry fait une communication sur l'iden-
tification dos bustes de Henri II et de ses fils qui se
trouvent au musée du Louvre. Le buste du Louvre,
sur lequel le nom de Henri III a été gravé au xvm*
siècle, présente absolument le même type que le
buste en bronze—certainement de Germain Pilon
— représentant Charles IX, buste qui se trouve
dans la collection Wallace à Londres.
La « Colombine » de Luini
Dans son numéro de novembre, la Gazette des
Beaux-Arts a publié (p. 389) une gravure du ra-
vissant portrait de jeune fille de Luini, que l'on
désignait autrefois sous le nom do Colombine.
Ayant eu à écrire quelques pages sur cette œu-
vre pour la collection des Chefs-d'œuvre, j'avais
été intrigué par ce singulier nom de Colombine ;
et, s'il est facile de comprendre que cette char-
mante jeune fille n'a rien à voir avec la Co-
lombine de Pierrot et d'Arlequin, je no pus par-
venir toutefois à comprendre la signification d'un
tel titre. Mais, depuis lors, j'ai résolu ce petit pro-
blème, et la solution très simple intéressera peut-
être les lecteurs de la Gazette.
Le nom donné au tableau de l'Ermitage vient
d'une des petites fleurs qui y sont représentées.
Elles sont nombreuses ; en haut c'est la fausse
capillaire et la linaire cymbalaiso ; en bas, des
jasmins, des clématites et des anémones. Mais il
est une fleur qui a une place d'honneur, une fleur
que la jeune femme tient à la main et qu'elle rap-
proche de ses yeux et de ses lèvres : c'est l'ancolie,
dont le nom vulgaire est « colombine » et que les
Italiens appellent le « perfetto amore ».
Nulle, plus que l'incomparable jeune femme
peinte par un élève de Léonard, n'était digne de
porter une telle fleur.
Marcel Reymond.
REVUE DES REVUES
Le Correspondant (10 novembre). — A l'occa-
sion du quatre centième anniversaire de l'inaugu-
ration des fresques de la Chapelle Sixtine (31 oc-
tobre 1512), M. Alexandre Masseron publie une
remarquable étude, très documentée, sur l'en-
semble de cette décoration tel qu'il se présentait
lors de cotte inauguration, avant l'exécution du
Jugement dernier et avec l'Assomption de Michel-
Ange aujourd'hui disparue ainsi que d'autres fres-
ques : commencé en 1481 par GhirJandajo, le Pé-
rugin, Cosimo Rosselli, Sandro Botticelli et leurs
aides Piero di Cosimo, le Pinturicchio, Signorelli,
etc., etc., il avait été complété par Michel-Ange
de 1508 à 1512. Après avoir raconté dans quelles
conditions cette décoration se poursuivit, il montre
la diversité de conception et d'esthétique que ré-
vèlent à un quart do siècle d'intervalle les pein-
tures des vieux maîtres du quattrocento et
celles de Michel-Ange : « aux parois de la cha-
pelle, c'est une narration qui se déroule, lente
et toute chargée d'épisodes ; la voûte est un
drame », et il expose l'idée directrice et une
qui présida à l'élaboration de ce décor : l'his-
toire de la Rédemption, attendue par la race de
David, prédite à Israël par les Prophètes et aux
Gentils,_ croyait-on, par les Sibylles, préfigurée
par Moïse, accomplie par le Christ, et continuée
à travers les siècles par l'Eglise sous l'égide de la
Vierge.
Le Mois littéraire et pittoresque (novembre).
—• Joseph Vernet, par M. Alphonse Germain
(6 reprod.); — Le Cloître de Saint-Just à Lyon,
par M. O. Lavalette (10 flg.); — L'Hôtel de la
Banque de France [ancien hôtel de la Vrilliére)
et L. A. Auge de Lassus (5 fig.).
, (Décembre). — Article de M. Max Debrolle sur
l'Exposition delà Miniature à Bruxelles (9 reprod.).
La Grande Revue (10 décembre). — Notre
collaborateur M. Clément-Janin, à son tour,
donne dans cette livraison un très vivant et très
pénétrant portrait du dessinateur et graveur Ber-
nard Naudin, dont l'œuvre est actuellement ex-
posé au Musée des Arts décoratifs.
BIBLIOGRAPHIE
DieWaffen der Wartburg, vonAlfons Diener-
Schcenberg. — Berlin, Baumgrertel. Un vol.
in-folio, 195 pages, avec 78 planches.
L'histoire de l'armement vient de s'enrichir d'un
nouvel ouvrage : le catalogue raisonné de la collec-
tion d'armes de S. A. R. le prince Guillaume-
Ernest de Saxe-Weimar-Eisenach, au château de
la Wartburg, par M. Alphonse Diener-Schœnberg.
A peu près ignorée des amateurs d'armes, du
moins en dehors de l'Allemagne, cette collection,