Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1912

DOI Heft:
Nr. 38 (21 Décembre)
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.19769#0316
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
306

LA CHRONIQUE DUS ARTS

•qui compte 148 numéros d'armures et demi-armu-
res, mérite certes d'être mieux connue, et l'ouvrage
de M. Diener-Schcenberg ne peut manquer d'at-
tirer l'attention sur elle. Copieusement illustré,
ce catalogue reproduit dans ses 78 planches 231
<les principales pièces do l'Armerie.

Après un historique do la collection, l'auteur
débute par la série des cottes de mailles, et cette
partie, trop souvent négligée dans les ouvrages
sur l'armement, fait l'objet d'une étude spéciale.
La distinction, toujours si difficile, dos mailles
plus ou moins anciennes, comme aussi le départ
des mailles orientales et des mailles européennes,
seront facilités désormais par une série de plan-
ches dans lesquelles sont groupées les pièces de
mailles dont une particularité quelconque a permis
d'établir la date ou l'origine.

Si l'Armerie de la Wartburg ne possède qu'un
seul exemplaire — malheureusement incomplet —
de ces belles armures gothiques du xv> siècle, elle
est riche en armures maximiliennes, dont l'une
sort de l'atelier de Mathrcus Frawenbrys le vieux,
Je célèbre plattner d'Augsbourg qui travailla
pour François I", Charles-Quint et Philippe II.

Elle compte également do nombreuses armures
de tous les types du xvr siècle, parmi lesquelles
il en est de signées par cet Anton Peffenhauser
qui comptait dans sa clientèle l'empereur Maxi-
milien II et les rois Philippe II d'Espagne et
Sébastien de Portugal.

L'armure la plus riche do la collection est celle
de Bernard de Saxe-Woimar, le compagnon d'ar-
mes de Gustave-Adolphe. Entièrement décorée au
repoussé sur fond d'or, elle fait honneur à l'art
des maîtres allemands ; on ne peut guère lui repro-
cher que la surcharge dans le décor, qui fut tou-
jours leur principal défaut, et un alourdissement
de lignes qui lui est commun avec toutes les ar-
mures de l'extrême fin du xvii" siècle.

Plus intéressant encore pour nous est un ma-
gnifique harnois gravé et doré qui a appartenu à
Henri II et dont nous avons entretenu les lecteurs
de la Gazette (1). Ce harnois représente dignement
l'art français dans cette collection surtout alle-
mande.

La série des casques est non moins remarquable
•et montre, dans ses 99 numéros, tous les types
si variés de l'armure de tête au xvi° et au xvii"
siècle. Aucun d'eux, il est vrai, n'est antérieur à
1500, mais cette infériorité relative est largement
compensée d'autre part. Dans la série des bou-
cliers nous trouvons, en effet, une suite remar-
quable de targes et de pavois, dont quelques-uns,
notamment un grand bouclier peint aux armes de
Winterthur, remontent jusqu'à l'extrême fin du
xni" siècle. Et, à défaut do boucliers d'acier repous-
sé, il s'y rencontre, à côté de nombreuses ronda-
ches gravées, deux rondaches en cuir bouilli re-
poussé et ciselé du meilleur art italien du xvi° siècle.

Les armes offensives, bien que nombreuses, no
paraissent pas avoir dans cette Armerieune impor-
tance proportionnée à celle des armes défensives.
Nous avons remarqué semblable chose dans plu-
sieurs anciennes collections allemandes qui ont été
jadis partiellement pillées par les paysans, dési-
reux de se procurer les armes qui leur faisaient
défaut, soit pour résister à un envahisseur, soit
pour prendre part à une guerre locale. Peut-être
le château de la Wartburg a-t-il eu le même sort?

(1) V. livraison de novembre 1912, p. 897.

Quoi qu'il en soit, il est," parmi les armes offen-
sives qui lui restent, des pièces historiques que
peuvent lui envier les grands musées. Citons, no-
tamment, l'épée de Gustave-Adolphe, recueillie par
Bernard de Saxe-Weimar sur le champ de bataille
de Lutzen, où il sut gardera l'armée suédoise la
victoire que la -mort du roi semblait devoir donner
aux Impériaux.

L'ouvrage de M. Diencr Schonberg est terminé
par trois tables très étendues, l'une des objets,
l'autre des personnes, la troisième des poinçons
relevés sur les armes et armures ; ces poinçons,
dont un grand nombre sont inédits, sont tous soi-
gneusement reproduits en grandeur naturelle. Il
est inutile de faire ressortir l'importance de ce
dernier travail, qui fournira de sûres références
aux conservateurs de musées et aux collection-
neurs.

Ch. Butti.x.

NÉCROLOGIE

Nous apprenons avec regret la mort do M. Jules
Comte, membre de l'Institut, écrivain et historien
d'art. M. Jules Comte, né en 1846, était entré très
jeune à l'administration des Beaux-Arts, où il fit
une brillante carrière. Inspecteur général des
écoles des beaux-arts et d'art décoratif en 1881, il
occupa, de 1885 à 1897, les fonctions de directeur
des bâtiments civils et des palais nationaux, et y
rendit les services les plus sérieux. Jules Comte
prit une retraite prématurée en 1900. Il avait créé
en 1880 la « Bibliothèque de l'enseignement des
beaux-arts » qui fut en son temps une initiative
des plus heureuses et où parurent d'excellents ma-
nuels, et il avait fondé en avril 1897 la Renie de
l'Art ancien et moderne, puis la collection de
monographies des « Maîtres de l'art ». Il avait lui-
même écrit, outre de nombreux articles de critique,
un travail sur La Tapisserie de Bayeux (18"8) et
avait donné la traduction de l'ouvrage de Comyns
Carr, L'Art en France (18S'Î).

En 1909, Jules Comte avait été élu membre libre
de l'Académie des Beaux-Arts. Il était comman-
deur de la Légion d'honneur.

Le 14 décembre est morte à Paris, à l'âge de
vingt-cinq ans, M11' Hemmler, artiste lyrique.
Après avoir obtenu au Conservatoire le premier
prix de chant et le premier prix d'opéra, elle avait
débuté le 14 décembre 1911 à l'Opéra dans Faust
où elle tenait le rôle de Marguerite.

MOUVEMENT DES ARTS

Collection Henri Rouart

(2" vente)

Vente de pastels, aquarelles, dessins et eaux-
fortes anciens et modernes, faite à la galerie Manzi-
Joyant, 15, rue do la VilleTÉvêque, les 16,17 et 18
décembre, par M" Lair-Dubreuil et Henri Bau-
doin, MM. Durand-Ruel et fils et Brame.

Barye (A.-L.). — 1. Panthère noire. Aquarelle :
14.500. (Adjugée 710 fr. à la vente Barye ) — 2.
Tigre. Aquarelle : 12.000. (Adjugée 510 fr. â la
vente Barye.)
 
Annotationen