DOI issue:
Nr. 4 (25 Janvier)
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LA CHRONIQUE DES ARTS
sur socle de marbre rouge, représentant, d'un
côté, le buste du duc d'Aumale, de profil,
gravé sur ivoire par Chaplain, et, de l'autre,
une vue du château de Chantilly.
*** M. Julien Tiersot, bibliothécaire du
Conservatoire, vient d'être mis en possession
des autographes musicaux de la collection
Charles Malherbe, légués au Conservatoire
par le regretté bibliothécaire de l'Opéra. Cette
importante collection, en venant s'ajouter à
celle qui s'était formée antérieurement dans
notre grande école de musique, durant les
cent vingt années de son existence, achève de
faire de ce dépôt un trésor inestimable et
certainement unique au monde. Le classe-
ment en a été commencé immédiatement par
les soins de M. J. Tiersot, et l'on peut espé-
rer que d'ici peu de temps ce fonds nouveau
pourra être mis à la disposition du public.
De son côté, la bibliothèque de l'Opéra,
conformément aux termes du testament, a
reçu les livres et imprimés de même prove-
nance que possède déjà la bibliothèque du
Conservatoire.
*** En exécutant récemment des travaux
de voirie, rue Gay-Lussac, on a mis à jour,
en face du n° 6, à 1 m. 50 de profondeur, un
mur et un caniveau dallé. D'après d'anciens
plans que l'on a consultés, on a reconnu que
ces restes de constructions se trouvaient sur
l'emplacement d'une des anciennes villas de
l'époque gallo-romaine qui couvraient autre-
fois le versant méridional de la Montagne
Sainte Geneviève.
*** Dimanche prochain, 26 janvier, à
2 h. 1/2, aura lieu à la Société de Géographie,
184, boulevard Saint-Germain, une confé-
rence, avec projections, de M. Georges de
Récy sur La Flore ornementale dans la sculp-
ture religieuse du Moyen âge.
Le jeudi 30 janvier, à 9 h. du soir, aura
lieu à la Sorbonne (amphithéâtre Richelieu),
sous les auspices de la Société des Amis de
l'Université de Paris, une conférence, avec
projections, de M. Emile Rertaux sur L'Art
« mudëjar » ; les survivances de l'art musul-
man dans l'art chrétien de l'Espagne.
*** Sous la présidence de M. Jules Guifl'roy,
de l'Institut, administrateur honoraire de la
manufaciure des Gobelins, une. Commission
formée de délégués des Sociétés d'histoire de
Paris organise un Congrès qui se tiendra à
Paris le 11 février 1918 sous la présidence
de M. Delanney, préfet de la Seine. Ce
Congrès s'adresse à tous les membres des
Sociétés suivantes : Société de l'histoire de
Paris et del'Ile-de-France; Sociétés historiques
des 3° et 4e arrondissements (la Cité), 5e etl3e
;laMontagne-Sainte-Geneviève et ses abords),
0°, 7«, 8° et 1",°, 9e et 18e (le Vieux-Montmar-
tre) et 16° (Auteuil-Passy) ; Société d'icono-
graphie parisienne ; Société Jules Cousin ou
des Amis de la bibliothèque de la Ville de
Paris. Le Congrès se divisera en deux sec-
tions : Histoire; Archéologie et Eeaux-Arts.
Voici les principales questions qui sfl-
ront examinées : contributions, par arron-
dissements, à l'élaboration d'une Bibliogra-
phie parisienne, d'une Eiographie parisienne
et d'un Guide historique et archéologique de
Paris; monographies historiques et archéolo-
giques de rues ; études sur les cimetières,
marchés et foires disparus, sur les jardins
disparus; noms de rues, etc.
*** Par décret rendu en exécution des lois
sur la séparation des Eglises et de l'Etat et
de la dévolution des biens ecclésiastiques est
attribuée à l'Etat une somme de 400.000 fr. à
prélever sur le produit d'un legs fait au cha-
pitre métropolitain de Toulouse par Mme veuve
Lignières, née Deffès. Cette somme s'ajoutera
à celle que produira la loterie autorisée en
vue de couvrir lesdépenscs occasionnées pour
l'achèvement de la cathédrale de Toulouse.
**;sNous avons annoncé que lebuste d'Henri
Regnault, par Barrias, érigé à Buzenval à
l'endroit où le jeune peintre avait été tué en
1871, avait été enlevé dernièrement par des
malfaiteurs restés inconnus. Dimanche der-
nier, 19 janvier, anniversaire de la mort de
l'artiste, un nouveau buste, réplique du pre-
mier, a été érigé sur le piédestal resté vide.
PETITES EXPOSITIONS
Exposition d'estampes' japonaises
(Musée des Arts décoratifs)
C'est la cinquième exposition organisée par
l'Union centrale dos Arts décoratifs pour montrer
en un cycle complet l'évolution de l'estampe au
Japon. Hokousaï en forme le contre, comme Ou-
tamaro formait le centre du groupement de l'an
passé, et, comme l'an passé, grâce au concours bé-
névole des plus belles collections parisiennes, un
des plus grands maîtres du Japon se montre dans
la plénitude de son œuvre. Nid, plus qu'Hokousaï,
n'a mis plus de passion dans ce qu'il a dépeint,
nul ne s'est attardé avec plus d'amour à exprimer
la complexité de la vie, n'a peint avec plus de
sublime « folie de dessin » les remous d'une foule
grouillante, attentive ou gouailleuse, et cette extra-
ordinaire série de la Mangwa, qu'il exécuta de
1813 à 1849, constitue une comédie humaine d'une
ampleur et d'une intensité sans exemple.
Su fantaisie débordante s'unit à un naturalisme
pittoresque, à une vision attendrie toujours ou-
verte sur la nature, soit qu'il glorifie, dans la suite
célèbre des Trente-six vues du Fujï-Yama, les dé-
cors renouvelés de la cime de la montagne sacrée
ou que, épris de la beauté fragiledes fleurs, il nous
la dépeigne avec noblesse et gravité.
A cheval sur deux siècles, dernier représenlant
de l'art du vieux Japon, Hokousaï a eu sur l'art
contemporain occidental une influence qu'on ne.
conteste pas. Exposer son œuvre est donc, à double
titie, d'un intérêt puissant. L'admiration et la
gratitude dictaient à la fois cet acte.
Exposition J.-L. Fobaix
(Musée des Arts décoratifs)
Doit-on dire que cette exposition, organisée avec
tant de goût par MM. Beurdeley, Marcel truérin
et Lucien Henraux, ouvre sur l'art de M. J.-L. Fo-
rain des perspectives nouvelles ? Il serait difficile
LA CHRONIQUE DES ARTS
sur socle de marbre rouge, représentant, d'un
côté, le buste du duc d'Aumale, de profil,
gravé sur ivoire par Chaplain, et, de l'autre,
une vue du château de Chantilly.
*** M. Julien Tiersot, bibliothécaire du
Conservatoire, vient d'être mis en possession
des autographes musicaux de la collection
Charles Malherbe, légués au Conservatoire
par le regretté bibliothécaire de l'Opéra. Cette
importante collection, en venant s'ajouter à
celle qui s'était formée antérieurement dans
notre grande école de musique, durant les
cent vingt années de son existence, achève de
faire de ce dépôt un trésor inestimable et
certainement unique au monde. Le classe-
ment en a été commencé immédiatement par
les soins de M. J. Tiersot, et l'on peut espé-
rer que d'ici peu de temps ce fonds nouveau
pourra être mis à la disposition du public.
De son côté, la bibliothèque de l'Opéra,
conformément aux termes du testament, a
reçu les livres et imprimés de même prove-
nance que possède déjà la bibliothèque du
Conservatoire.
*** En exécutant récemment des travaux
de voirie, rue Gay-Lussac, on a mis à jour,
en face du n° 6, à 1 m. 50 de profondeur, un
mur et un caniveau dallé. D'après d'anciens
plans que l'on a consultés, on a reconnu que
ces restes de constructions se trouvaient sur
l'emplacement d'une des anciennes villas de
l'époque gallo-romaine qui couvraient autre-
fois le versant méridional de la Montagne
Sainte Geneviève.
*** Dimanche prochain, 26 janvier, à
2 h. 1/2, aura lieu à la Société de Géographie,
184, boulevard Saint-Germain, une confé-
rence, avec projections, de M. Georges de
Récy sur La Flore ornementale dans la sculp-
ture religieuse du Moyen âge.
Le jeudi 30 janvier, à 9 h. du soir, aura
lieu à la Sorbonne (amphithéâtre Richelieu),
sous les auspices de la Société des Amis de
l'Université de Paris, une conférence, avec
projections, de M. Emile Rertaux sur L'Art
« mudëjar » ; les survivances de l'art musul-
man dans l'art chrétien de l'Espagne.
*** Sous la présidence de M. Jules Guifl'roy,
de l'Institut, administrateur honoraire de la
manufaciure des Gobelins, une. Commission
formée de délégués des Sociétés d'histoire de
Paris organise un Congrès qui se tiendra à
Paris le 11 février 1918 sous la présidence
de M. Delanney, préfet de la Seine. Ce
Congrès s'adresse à tous les membres des
Sociétés suivantes : Société de l'histoire de
Paris et del'Ile-de-France; Sociétés historiques
des 3° et 4e arrondissements (la Cité), 5e etl3e
;laMontagne-Sainte-Geneviève et ses abords),
0°, 7«, 8° et 1",°, 9e et 18e (le Vieux-Montmar-
tre) et 16° (Auteuil-Passy) ; Société d'icono-
graphie parisienne ; Société Jules Cousin ou
des Amis de la bibliothèque de la Ville de
Paris. Le Congrès se divisera en deux sec-
tions : Histoire; Archéologie et Eeaux-Arts.
Voici les principales questions qui sfl-
ront examinées : contributions, par arron-
dissements, à l'élaboration d'une Bibliogra-
phie parisienne, d'une Eiographie parisienne
et d'un Guide historique et archéologique de
Paris; monographies historiques et archéolo-
giques de rues ; études sur les cimetières,
marchés et foires disparus, sur les jardins
disparus; noms de rues, etc.
*** Par décret rendu en exécution des lois
sur la séparation des Eglises et de l'Etat et
de la dévolution des biens ecclésiastiques est
attribuée à l'Etat une somme de 400.000 fr. à
prélever sur le produit d'un legs fait au cha-
pitre métropolitain de Toulouse par Mme veuve
Lignières, née Deffès. Cette somme s'ajoutera
à celle que produira la loterie autorisée en
vue de couvrir lesdépenscs occasionnées pour
l'achèvement de la cathédrale de Toulouse.
**;sNous avons annoncé que lebuste d'Henri
Regnault, par Barrias, érigé à Buzenval à
l'endroit où le jeune peintre avait été tué en
1871, avait été enlevé dernièrement par des
malfaiteurs restés inconnus. Dimanche der-
nier, 19 janvier, anniversaire de la mort de
l'artiste, un nouveau buste, réplique du pre-
mier, a été érigé sur le piédestal resté vide.
PETITES EXPOSITIONS
Exposition d'estampes' japonaises
(Musée des Arts décoratifs)
C'est la cinquième exposition organisée par
l'Union centrale dos Arts décoratifs pour montrer
en un cycle complet l'évolution de l'estampe au
Japon. Hokousaï en forme le contre, comme Ou-
tamaro formait le centre du groupement de l'an
passé, et, comme l'an passé, grâce au concours bé-
névole des plus belles collections parisiennes, un
des plus grands maîtres du Japon se montre dans
la plénitude de son œuvre. Nid, plus qu'Hokousaï,
n'a mis plus de passion dans ce qu'il a dépeint,
nul ne s'est attardé avec plus d'amour à exprimer
la complexité de la vie, n'a peint avec plus de
sublime « folie de dessin » les remous d'une foule
grouillante, attentive ou gouailleuse, et cette extra-
ordinaire série de la Mangwa, qu'il exécuta de
1813 à 1849, constitue une comédie humaine d'une
ampleur et d'une intensité sans exemple.
Su fantaisie débordante s'unit à un naturalisme
pittoresque, à une vision attendrie toujours ou-
verte sur la nature, soit qu'il glorifie, dans la suite
célèbre des Trente-six vues du Fujï-Yama, les dé-
cors renouvelés de la cime de la montagne sacrée
ou que, épris de la beauté fragiledes fleurs, il nous
la dépeigne avec noblesse et gravité.
A cheval sur deux siècles, dernier représenlant
de l'art du vieux Japon, Hokousaï a eu sur l'art
contemporain occidental une influence qu'on ne.
conteste pas. Exposer son œuvre est donc, à double
titie, d'un intérêt puissant. L'admiration et la
gratitude dictaient à la fois cet acte.
Exposition J.-L. Fobaix
(Musée des Arts décoratifs)
Doit-on dire que cette exposition, organisée avec
tant de goût par MM. Beurdeley, Marcel truérin
et Lucien Henraux, ouvre sur l'art de M. J.-L. Fo-
rain des perspectives nouvelles ? Il serait difficile