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La chronique des arts et de la curiosité — 1913

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Nr. 4 (25 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19770#0038
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LA CHRONIQUE DES ARTS

détail la méthode qu'il a suivie, comportant trois
opérations : 1° exécuter d'après le portrait rie Des-
cartes par Frans Hais le dessin d'un crâne s'y adap-
tant aussi exactement que possible ; 2° taire un des-
sin du crâne du Muséum placé dans la même orien-
tation à la même échelle ; 3° superposer ces deux
dessins. Cette superposition a montré une concor-
dance presque absolue. La même expérience a élé
répétée avec les antres portraits de D scartes ; la
comparaison a montré des ressemblances parfois
très frappantes, mais jamais une concordance
aussi complète que celle qui a été obtenue avec le
portrait de Frans Hais.

Académie des Inscriptions

Séance du 17 janvier

Décès. — M. le président annonce à l'Académie
la mort de M. Jules Euting, son correspondant à
Strasbourg depuis 1898, décédé le 2 courant.

Foialles de Délos. — M. Honiolle achève son
rapport à l'Académie résumant l'activité, en 1912,
de l'Ecole française d'Aihëues. Il analyse les ré-
sultais des fouilles poursuivies.à Délos; grâce à
la libéralité de M le duc de Loubat, quatre chan-
tiers ont pu y être ouverts. Depuis plus de dix
ans, on le sait, le principal effort de l'Ecole porlo
sur l'exploitation do ce site.

Société des Antiquaires de France

Séance du l décembre 1912
M. Prou communique un mémoire do M.Slûckel-
berg, professeur à Bâle, sur des statues et dos
tèt"S barbares trouvées dans des constructions du
vnr* siècle do l'église Saint-Martin à Disenlis, en
Suisse. Ces tètes, en stuc polychromé, sont remar-
quables, justement, par leur caractère primitif.
D'après M. Prou, on no connaît aucun monument
tout à fait comparable.

M. Hércn de Villefosso fait part à la Société
de l'acquisition par le musée du Louvre de l'inté-
ressant trésor d'objets on or de l'époque gauloise
trouvé à Rongères, dans l'Allier.

Séance du 11 décembre

M. H. Stein étudie un tableau conservé à Orléans
représentant un Ecce Homo et portant au revers
une inscription qui le fait considérer comme une
œuvre du peintre Jean Hay. M. Stein pense qu'il
a été exécuté à Tours.

M. Blanchereau attire l'attention de la Société
sur le danger de démolition dont est menacé le
grand cimetière d Orléans.

Séance du 18 décembre

M. Boinet décrit le retable de l'église do Fro-
moniières (Marne) qui appartient aux ateliers an-
versois du début du xvr siècle.

M. Serbat étudie un inventaire daté de 1482 de
la trésorerie du chapitre des chanoinessesde Mau-
beuge, qui donne une série de dessins à la plume
d'après les pièces principales du trésor.

M. Monceaux communique divers plombs avec
inscriptions latines trouvés à Cartilage.

M. Ton tain présente divers objets en bronze
trouvés à Alésia dans les fouilles opérées par la
Société dos Sciences de Semur.

Le Maître de Flémalle identifié (?)

Nabur Martins (Nabugodonosor, disent certains
documents) constituo certes une des figures les
plus importantes do l'école gantoise primitive.
Comme Hubert van Eyck, dont il fut très proba-
blement l'élève, il apparaît brusquement, sans
passé connu, à Gand, où il mourut en 1454 (1).

De nombreuses pièces d'archives antbent qufs
conservées à Gand jettent une vive lueur sur
les treize dernières années de son existence et
prouvent la valeur hors ligne de ce peintre. 11 y a
donc lieu do croire que de nombreuses pein-
tures faites par lui avaut 1 âge de 45 ans, furent
attribuées à toi ou tel maître inconnu, comme
le Maître de Flémalle, qui, lui auss[, continua les
traditions esthétiques d'Hubert van Eyck.

Une seulo des œuvres de Nabur Martin nous
est restée, c'est la peinture murale (à l'huile) de
l'ancienne Boucherie do Gand, ot justement la
composition représente une Nativité ou une Ado-
ration de l'Enfant Jésus, qui rappelle d'une façon
étonnante les mêmes sujets attribués au maître
de Flémalle. Elle est complète par les figures
à genoux du donateur, ainsi que celles plus
grandes do Philippe le Bon, accompagné du
comte de Cliarolais, à gauche, et do sa femme,
Isabelle do Portugal, avec Adolphe de Clèves, soi-
gneur de Ravenstoin, à droi!e.

Ces personnages sont inconnaissables à leurs
armoiries tenues par des anges, ce qui rend tout
doute sur leur identité impossible. Une inscription
du temps, en lettres gothiques, nous fournit la
date de son exécution et le nom du donateur; elle-
est ainsi conçue :

« Hreft den maken Jacob de Ketelboetere int Jaer
van OnsHeeren ah men screef MCCCCXLVIIl ».
('Jette peinture fut commandée par Jacques de-
Ketelboetere on l'an du Seigneur, telle qu'on l'écri-
vit 1448.)

Feu Henri Hymans, dont on connaît la haute
compétence, fut le premier à signaler, sans plus, la
similitude complète qui existe entre l'esthétique-
do la peinture gantoise ot les œuvres du maître de
Flémalle, qu'on a voulu identifier jusqu'ici avec
des artistes tournaisiens obscurs dont les travaux
artistiques les plus importants consistèrent en
cartons do tapisseries.

(I) Tous les renseignements d'archives nous ont
été fournis et ont été vérifiés par M. V. van der
Haegben, l'éminent archiviste de Gand, dont on
connaît le Mémoire bkn connu : Les Documents
faux de Gand (publié par l'Académie royale de
Belgique en lb99.) Dans les Documents vrais, du
mémo auteur, nous voyons que Martins (Nabur;
fut reçu dans la corporation des peintres gantois
en 1435 — probablement entre deux voyages. Ceci
nous prouve qu'il était bourgeois do Gand, car la
corporation n'admettait pas d'étrangers. Hubert
van Eyck n'en lit pas partie lors de son séjour en»
cotte ville.
 
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