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La chronique des arts et de la curiosité — 1913

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Nr. 4 (25 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19770#0040
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LA CHRONIQUE DES ARTS

remaniée à la fin du ïv' siècle, puis en 1631 (chœur),
en 1687 (stucs baroques), elle a été débarrassée
en 1903 de ses additions « renaissance » et pré-
sente aujourd'hui un des meilleurs spécimens de
l'architecture religieuse lombarde en brique et
pierre. Intéressante mosaïque des Douze Mois.

— (P. 368). A.-L. Frothingham,.EiKcteswr l'arc de
Constantin XÏ?L£Q,àé] à employé pour plusieurs triom-
phes (arcum triumphis insignem, dit la dédicace)
aurait été dédié en 313 par Constantin, mais non bâti
par lui. A l'origine, c'aurait été un arc de Domi-
tien (représenté de profil sur le relief des Haterii).
La technique de la construction confirme cette
date. Toutes les sculptures ont été insérées après
coup : les médaillons du soleil et de la lune l'ont
été sous Alexandre Sévère.

— (P. 465). Howard Grosby Butler, Compte rendu
des fouilles de Sardes, 3"" campagne (-1912). On
a achevé de déblayer le temple d'Artémis, dont
l'extrémité Est, préservée, par un profond enseve-
lissement, se présente actuellement sous un aspect
transfiguré. La beauté de l'appareil et de la sculp-
ture décorative (bases guillochées,.chapiteaux ioni-
ques, etc.) indique le début du iv" siècle. Le tem-
ple resté inachevé fut repris en sous-œuvre à
l'époque romaine, probablement après le tremble-
ment de terre de l'an 17. Une petite, église primitive
est logée dans l'angle S.-E. du péristyle. Les
trouvailles de statuaire sont insignifiantes ; en
revanche la récolte épigraphique comprend des
textes grecs importants (lettre d'Auguste), et des
textes lydiens dont un, accompagné d'une traduc-
tion araméenne, donne enfin la clef de la langue ly-
dienne.

— (P. 480). Florence M. Bennett, Statuette ar-
chaïque en terre cuite, trouvée à Rabbath Ammon
(Philadelphie de Syrie),actuellement au musée de
Princeton. Une femme assise, coiffée d'un bonnet
pointu, et qui n'a qu'un seul sein, le droit. Peut-
être une amazone ou une dévote de la déesse sy-
rienne : on sait qu'elles se mutilaient parfois le
sein.

— (P. 490). Clinton W. Keyes, Statue du. temps
d'Hadrien, trouvée à Oslio, représentant Minerva
Viclrix ailée (style phidiesque).

— (P. 518). T. A. Bendrat, « Pétroglyphes » de
VOrénoque : grossières- figures incisées sur pierre,
représentant le soleil, un jaguar, etc.

— (P. 535). B. H. Hill, L'ancien Parthénondétmit
par Xerxès, commencé vers 510, et dont une
marche en pierre de Kara est restée en place, avait
69 m. de long sur 26 de large ; le péristyle présen-
tait six eolonnes de front ; le naos prostyle avait
quatre colonnes aux vestibules antérieur et posté-
rieur et environ 100 pieds do long.

BIBLIOGRAPHIE

Les Vieilles églises de la Gironde, par J.-A.

Brutails. Bordeaux, Férot et fils. — Un vol. in-8°
de 302. pages, illustré do 400 gravures, dont 10
planches hors texte.

Ceux qui portent à nos vieilles églises de France
un intérêt véritable et qui les veulent défendre
contre les outrages du temps, l'indifférence ou le
vandalisme des hommes ont convoité depuis long-
temps l'établissement d'un vaste corpus qui aide-
rait à mieux connaître, à mieux aimer et à mieux

respecter ces témoignages vénérables de l'art et de
la foi des ancêtres. La réalisation d'un tel dessein
ne peut être due qu'à des initiatives provinciales
et ce nous est une raison de très virement ap-
plaudir au travail, à tous égards exemplaire, que
vient de publier M. J.-A. Brutails, correspondant
de l'Institut.

Si l'on excepte quelques monographies particu-
lières éparses dans des publications générales, les
églises de la Gironde, prises dans leur ensemble,
n'avaient guère trouvé à intéresser jusqu'ici que
la piété, le zèle ou le goût d'un Léo Drouyn, d'un
Guillaume de Castelnau, d'un Piganeau ou d'un
Charles Marionneau. Les fonctions d'inspecteur
des archives municipales ayant conduit M. Bru-
tails dans les cinq cent cinquante quatre com-
munes de la Gironde, cet excellent érudit a ajouté
aux découvertes, connues ou inédites, do ses de-
vanciers le bénéfice do ses explorations dans les
dossiers des communes et des départements et de
ses enquêtes personnelles sur place ; elles concer-
nent un millier d'églises; M. Brutails a enrichi
ses notes de croquis, de photographies ; mais il ne
faut pas lui faire moins honneur de son savoir que
de sa conviction profonde. S'il lui fut donné, après
un labeur de vingt-trois ans, de se tirer admira-
blement de cette tâche ardue, c'est que M. Bru-
tails est plein de passion pour son sujet. Il a su
ainsi rendre chers, même à ceux qui les ignorent,
tant de monuments étudiés avec une dilection fer-
vente, « depuis les mâleset robustes constructions
du Médoc, du Blayais, du Libournais, du Réolais et
de lEntre deux mers, où d'habiles maîtres d'oeuvre
ont agencé des matériaux durables, jusqu'aux
plus pauvres églises du Bazadais, si modestes et
si basses qu'elles se cachent à demi dans les
grands blés ».

L'Ameublement français sous Louis XV, par

Henri Cloczot. Vincennes, « Les Arts graphi-
ques ». — Un vol. in-4° de 110 pages, illustré de
5 planches en couleurs et de 42 figures en noir.

Sachons gré de cet ouvrage de vulgarisation à
ceux qui en conçurent l'idée et à l'écrivain qui est
parvenu à le mener à bien. Notre collaborateur
M. Henri Clouzot y donne pleine et entière la me-
sure de son tact et de son savoir. Très logique-
ment, l'auteur déduit do l'état de la société et des
mœurs, de la distribution des appartements, la
conception du mobilier et de la décoration inté-
rieure sous Louis XV. Il évoque le souvenir des
maîtres ornemanistes, d'Oppenord, de Slodtz, de
Meissonnier, « d'origine étrangère presque tous, et
qui créèrent le style le plus français que nous
ayons possédé ». Il détermine la nature des maté-
riaux préférés, le goût très vif pour les bois exoti-
ques, pour le bois doré, pour les mosaïques, poul-
ies bronzes, les laques de Chine et les vernis des
Martin qui s'en inspirent. Il classe par genre les
meubles en faveur, tables et consoles, bureaux,
marquises et bergères, sièges de toutes sortes,
garnis ou cannés. Comme il sied, le Journal de
Lazare Duvaux (que le pauvre Courajod publia à
ses débuts et à une époque où l'on ne soupçonnait
guère la vogue —peut-être excessive —promise au
style Louis XV) est interrogé, dépouillé, au profit
de l'histoire. La gloire des Borelli et des Cressent,
des ©entraux et des Caffieri, des Oeben et des
Riesener, se voit exaltée en connaissance de cause,
à renfort de preuves, sans parade d'érudition et
 
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