ET DE LA CURIOSITE
31
pour l'enseignement de tous. M. Clouzot suggère
l'idée d'une période signalétique dans l'histoire du
mobilier français, période dont l'importance se
mesure à l'influence inégalable qu'elle put exercer
sur l'esthétique industrielle en Europe, durant
tout le cours du xviir* siècle — et même au delà.
Botticelli. par A.-Paul Oppé. Paris, Hachette
et G". — Un vol. in-8°, illustré de 95 planches
en couleurs.
Tout ce qu'il y a de distingué, d'élégant, de
mièvre et aussi de personnel, d'étrange et de ten-
dremement passionné clans l'œuvre de Botticelli
a évoqué de ï>rofonds échos dans l'âme troublée et
chercheuse des artistes de nos jours, en particulier
des préraphaélistes.
A ces titres ce maître i-are méritait qu'on étu-
diât, dans son détail, sa physionomie et son talent
et qu'on offrit aux amateurs, ayee un commentaire
net et précis, des reproductions choisies de ses
tableaux. Le dommage est qu'ici la chromotypo-
gravure n'ait pas toujours conservé aux originaux
les vifs attraits dont ils sont doués. Après les pages
d'une si rare séduction do forme qu'a consacrées à
Botticelli notre collaborateur René Schneider on
trouvera, dans la monographie de M. Oppé, plus
d'un enseignement et plus d'une révélation sur cet
art singulier qui ne livre qu'après de longues scru-
tations le secret de son charme mystérieux et tour-
menté.
Les Papiers posthumes du Pickwick-Club,
par Ch. Dickens. Paris, Hachette et O. — Un
volume in-8° illustré par Cecil Aldin.
1.'intérêt do cette réédition du roman célèbre do
Dickens est dans l'appropriation parfaite des
images au texte. M. Gecil Aldin y a rendu visible,
sensible, tout ce qu'il y a de fantaisie pittoresque,
de bonhomie flegmatique, de verve et d'humour
dans l'affabulation mi-sérieuse, mi-railleuse de
Dickens. Ici vraiment le talent de l'artiste ajoute
à l'œuvre du littérateur ou plutôt la complète.
Bien de plus prenant que ce comique intense tiré
des situations les plus simples, les plus natu-
relles, et rien de plus précieux pour nous, Fran-
çais, que l'originalité de cette imagerie, qui con-
serve, en toutes ses parties,, la marque et les
attraits caractéristiques de l'indigénat.
J.-B. Walters. — Church bells of England.
Oxford, H. Frowde, 1912. — In-8°, xx-iOO p. av.
geav.
Malgré la copieuse bibliographie qui s'est accu-
mulée sur les cloches d'église en Angleterre, il n'exis-
tait encore aucun manuel vraiment à jour sur ce
sujet. L'ouvrage de M. Walters, fondé sur vingt
années d'études, vient combler cette lacune. Dans
un ordre et un style parfaitement clairs, l'auteur,
après un historique résumé, traite d'abord des pro-
cédés techniques, de la construction des tours et
des beffrois ; viennent ensuite sonneurs et sonne-
ries,poids et dimensions des cloches,carillons,etc.,
usages et coutumes (dimanches, fêtes, obsèques,
etc.), fondeurs et fonderies, dédicace et décor
des cloches, inscriptions campaniques, perte et
destruction des cloches; un dernier chapitre es-
quisse l'objet et la méthode de la campanologie.
L'appendice donne une liste alphabétique des fon-
deurs de cloches anglais depuis le xnr siècle jus-
qu'à nos jours. Dans cet exposé si complet, un seul
côté du sujet nous a paru un peu sacrifié: c'est le
côté musical, auquel M. Saint-Saèns a consacré
des expériences si curieuses. Les quelques pages
qui s'occupent de « l'accord des cloches » (p. 47
et suiv.) ne sont pas suffisantes.
L'illustration, tantôt originale, tantôt empruntée
àdes publications plus ancienne», est abondante et
d'une belle venue.
T. R,
NÉCROLOGIE
Nous avons le regret d'apprendre la mort à
Paris, à l'âge de soixante-dix ans, de M. Charles-
Eugène Revillout, professeur à l'Institut catho-
lique de Paris, conservateur honoraire au musée
du Louvre, professeur honoraire à l'Ecole du
Louvre, où il avait créé la chaire de démo-
tique, directeur de la Revue égyptologique, doc-
teur honoris causa des Universités de Louvain et
d'Utrecht, chevalier de la Légion d'honneur.
Au mois de décembre dernier est mort à Paris
le statuaire Henri Peinte, membre de la Société
des Artistes français. Né à Cambrai en juillet
1845, il fut élève de Duret, de Guillaume et de
Cavelier, et exposa au Salon de 1877 une sta-
tue en bronze de Sarpédon qui obtint le
« prix du Salon » et commença sa réputation. Son
œuvre la plus marquante est son Orphée char-
mant Cerbère, qui orne le jardin public de Cam-
brai. Il avait obtenu une médaille de 3" classe et
le prix du Salon en 1877, une médaille de 2° classe
en 1887 et un grand-prix à l'Exposition Univer-
selle de 1889. Il avait été nommé en 1889 chevalier
de la Légion d'honneur.
On annonce également la mort, le 16 décembre
dernier, à Valladolid, de Don José Marti y
Monsô, directeur du Musée provincial et de l'Ecole
des Beaux-Arts de cette ville. C'était un éminent
connaisseur de l'art de l'ancienne Gastillo, et on
lui doit sur l'histoire de l'art à Valladolid de
nombreux travaux réunis dans ses Estudios his-
torico-artisticos.
MOUVEMENT DES ARTS
Succession de Jean Orth
Objets d'ameublement et collections provenant
des diverses résidences de Varchiduc Jean-Sal-
vator, dit Jean Orth.
Vente faite à Berlin, du 11 au 18 novembre 1912,
par les soins de MM. Heilbronn frères.
Principaux prix en francs
Meubles. — 30. Armoire baroque de Dantzig, à
colonnes et ornements sculptés. Vers 1600: 2.437 50.
— 32. Armoire à ornements d'architecture profilés
et sculptés. Allemagne du Sud, xvrr siècle : 3.250.
— 33. Autre, même genre : 2.500. — 34. Armoire au-
trichienne, chêne, ornée d'incrustations variées,
xviv siècle : 1.812 50. — 35. Autre, semblable à la
précédente : 2.012 50.— 46. Quatre fauteuils sculp-
31
pour l'enseignement de tous. M. Clouzot suggère
l'idée d'une période signalétique dans l'histoire du
mobilier français, période dont l'importance se
mesure à l'influence inégalable qu'elle put exercer
sur l'esthétique industrielle en Europe, durant
tout le cours du xviir* siècle — et même au delà.
Botticelli. par A.-Paul Oppé. Paris, Hachette
et G". — Un vol. in-8°, illustré de 95 planches
en couleurs.
Tout ce qu'il y a de distingué, d'élégant, de
mièvre et aussi de personnel, d'étrange et de ten-
dremement passionné clans l'œuvre de Botticelli
a évoqué de ï>rofonds échos dans l'âme troublée et
chercheuse des artistes de nos jours, en particulier
des préraphaélistes.
A ces titres ce maître i-are méritait qu'on étu-
diât, dans son détail, sa physionomie et son talent
et qu'on offrit aux amateurs, ayee un commentaire
net et précis, des reproductions choisies de ses
tableaux. Le dommage est qu'ici la chromotypo-
gravure n'ait pas toujours conservé aux originaux
les vifs attraits dont ils sont doués. Après les pages
d'une si rare séduction do forme qu'a consacrées à
Botticelli notre collaborateur René Schneider on
trouvera, dans la monographie de M. Oppé, plus
d'un enseignement et plus d'une révélation sur cet
art singulier qui ne livre qu'après de longues scru-
tations le secret de son charme mystérieux et tour-
menté.
Les Papiers posthumes du Pickwick-Club,
par Ch. Dickens. Paris, Hachette et O. — Un
volume in-8° illustré par Cecil Aldin.
1.'intérêt do cette réédition du roman célèbre do
Dickens est dans l'appropriation parfaite des
images au texte. M. Gecil Aldin y a rendu visible,
sensible, tout ce qu'il y a de fantaisie pittoresque,
de bonhomie flegmatique, de verve et d'humour
dans l'affabulation mi-sérieuse, mi-railleuse de
Dickens. Ici vraiment le talent de l'artiste ajoute
à l'œuvre du littérateur ou plutôt la complète.
Bien de plus prenant que ce comique intense tiré
des situations les plus simples, les plus natu-
relles, et rien de plus précieux pour nous, Fran-
çais, que l'originalité de cette imagerie, qui con-
serve, en toutes ses parties,, la marque et les
attraits caractéristiques de l'indigénat.
J.-B. Walters. — Church bells of England.
Oxford, H. Frowde, 1912. — In-8°, xx-iOO p. av.
geav.
Malgré la copieuse bibliographie qui s'est accu-
mulée sur les cloches d'église en Angleterre, il n'exis-
tait encore aucun manuel vraiment à jour sur ce
sujet. L'ouvrage de M. Walters, fondé sur vingt
années d'études, vient combler cette lacune. Dans
un ordre et un style parfaitement clairs, l'auteur,
après un historique résumé, traite d'abord des pro-
cédés techniques, de la construction des tours et
des beffrois ; viennent ensuite sonneurs et sonne-
ries,poids et dimensions des cloches,carillons,etc.,
usages et coutumes (dimanches, fêtes, obsèques,
etc.), fondeurs et fonderies, dédicace et décor
des cloches, inscriptions campaniques, perte et
destruction des cloches; un dernier chapitre es-
quisse l'objet et la méthode de la campanologie.
L'appendice donne une liste alphabétique des fon-
deurs de cloches anglais depuis le xnr siècle jus-
qu'à nos jours. Dans cet exposé si complet, un seul
côté du sujet nous a paru un peu sacrifié: c'est le
côté musical, auquel M. Saint-Saèns a consacré
des expériences si curieuses. Les quelques pages
qui s'occupent de « l'accord des cloches » (p. 47
et suiv.) ne sont pas suffisantes.
L'illustration, tantôt originale, tantôt empruntée
àdes publications plus ancienne», est abondante et
d'une belle venue.
T. R,
NÉCROLOGIE
Nous avons le regret d'apprendre la mort à
Paris, à l'âge de soixante-dix ans, de M. Charles-
Eugène Revillout, professeur à l'Institut catho-
lique de Paris, conservateur honoraire au musée
du Louvre, professeur honoraire à l'Ecole du
Louvre, où il avait créé la chaire de démo-
tique, directeur de la Revue égyptologique, doc-
teur honoris causa des Universités de Louvain et
d'Utrecht, chevalier de la Légion d'honneur.
Au mois de décembre dernier est mort à Paris
le statuaire Henri Peinte, membre de la Société
des Artistes français. Né à Cambrai en juillet
1845, il fut élève de Duret, de Guillaume et de
Cavelier, et exposa au Salon de 1877 une sta-
tue en bronze de Sarpédon qui obtint le
« prix du Salon » et commença sa réputation. Son
œuvre la plus marquante est son Orphée char-
mant Cerbère, qui orne le jardin public de Cam-
brai. Il avait obtenu une médaille de 3" classe et
le prix du Salon en 1877, une médaille de 2° classe
en 1887 et un grand-prix à l'Exposition Univer-
selle de 1889. Il avait été nommé en 1889 chevalier
de la Légion d'honneur.
On annonce également la mort, le 16 décembre
dernier, à Valladolid, de Don José Marti y
Monsô, directeur du Musée provincial et de l'Ecole
des Beaux-Arts de cette ville. C'était un éminent
connaisseur de l'art de l'ancienne Gastillo, et on
lui doit sur l'histoire de l'art à Valladolid de
nombreux travaux réunis dans ses Estudios his-
torico-artisticos.
MOUVEMENT DES ARTS
Succession de Jean Orth
Objets d'ameublement et collections provenant
des diverses résidences de Varchiduc Jean-Sal-
vator, dit Jean Orth.
Vente faite à Berlin, du 11 au 18 novembre 1912,
par les soins de MM. Heilbronn frères.
Principaux prix en francs
Meubles. — 30. Armoire baroque de Dantzig, à
colonnes et ornements sculptés. Vers 1600: 2.437 50.
— 32. Armoire à ornements d'architecture profilés
et sculptés. Allemagne du Sud, xvrr siècle : 3.250.
— 33. Autre, même genre : 2.500. — 34. Armoire au-
trichienne, chêne, ornée d'incrustations variées,
xviv siècle : 1.812 50. — 35. Autre, semblable à la
précédente : 2.012 50.— 46. Quatre fauteuils sculp-