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LA CHRONIQUE DES ARTS
La Gazelle publiera prochainement une
étude sur cette belle œuvre.
#*# Un amateur dont nous avons eu sou-
vent l'occasion de mentionner les libéralités,
M. Tenaille, vient de faire don à l'Etat fran-
çais d'un des plus beaux châteaux que la Re-
naissance ait élevés sur notre sol : le château
de Montai, dans le Lot. Pour assurer l'entre-
tien du château, M. Fenaille donne, en outre,
à l'Etat un capital de 100.000 francs, et à la
Caisse des musées nationaux une somme de
50.000 francs.
Dépouillé maintes fois au cours des siècles
par des mains avides, Montai est aujourd'hui
privé d'une partie de ses richesses ornemen-
tales. M. Fenaille, qui a recherché avec pa-
tience la trace des fragments d'architecture,
de sculpture ou de décoration aliénés par les
propriétaires successifs du château, a obtenu
que, du moins, ceux de ces fragments qui
appartiennent à nos établissements publics
reprissent à Montai leur place originale : le
Louvre restituera trois hauts-reliefs acquis
en 1881 et en 1903, qui offrent les bustes de
Dordet de Montai, Nine de Montai et Robert
de Balzac, et le Musée des Arts décoratifs une
longue frise sculptée et une lucarne de la fa-
çade achetées en 1903. Le buste do Jehanne
de Balzac est aujourd'hui au musée de Berlin;
deux portes historiées, au musée de New-
York, et une lucarne avec la devise « Plus
d'espoir », au musée de South Kensington à
Londres.
*** M. Léon Bérard, sous-secrétaire d'Etat
des Beaux-Arts, vient de pourvoir, par tout
un ensemble de commandes, â l'achèvement
de la décoration intérieure du Panthéon.
M. Desbois est chargé d'un monument des-
tiné à glorifier le souvenir de La Bataille de
Valmy ; M. Bouchard, d'un monument Aux
Héros inconnus; M. Terroir, d'un Monument
à Diderot; M.Jean Boucher, d'un Monument
à Condorcet ; M. Marqueste, d'un Monument
aux grands hommes de 4S30 et de 1848 ;
M. Àutonin Mercié, d'un Monument aux
grands généraux de la Révolution. En même
temps, M. Sicard est chargé de l'exécution
définitive en pierre du Monument à la Con-
vention et à ses grands hommes, dont le plâtre
décore actuellement le fond de l'abside.
*** Dans une de ses dernières séances, le
Sénat a voté la vente au profit de l'Etat des
copies de tableaux exécutées dans les musées
nationaux et abandonnées par leurs auteurs.
*** Les chapelles de Saint-Bruno et de
Notre-Dame de Gasalibus, dépendant de l'an-
cien monastère de la Grande-Chartreuse et
appartenant à l'Etat, sont affectées à l'admi-
nistration des Beaux-Arts par un récent dé-
cret.
*** Le Garde-Meuble vient d'être autorisé
à se dessaisir, pour quelques mois, en faveur
du Petit-Palais, d'une de ses plus belles suites
de tapisseries des Gobelins, la tenture dite
« de la galerie de Saint-Cloud », tissée à la fin
du dix-septième siècle.
En 1677, Pierre Mignard avait exécuté pour
le plafond de la galerie d'Apollon du château
de Saint-Cloud, récemment acheté au contrô-
leur dTLrvart, par Monsieur, duc d'Orléans,
frère du roi, une série de tableaux représen-
tant les Saisons et l'Olympe. Quelques an-
nées plus tard, en 1685, sur l'ordre de Lou-
vois, les tableaux de Mignard furent repro-
duits en tapisserie par les Gobelins. De là la
dénomination donnée à cette tenture de « ga-
lerie de Saint-Cloud ». Elle comporte six
pièces : le Printemps, ['Eté, l'Automne, l'Hiver,
le Parnasse et Latone.
M. Léon Bérard, sous-secrétaire d'Etat
des Beaux-Arts, après un échange de vues
avec M. Eugène d'Harcourt au sujet de la
transformation du Jeu de Paume en salle de
concerts populaires (1), a écarté l'idée d'une
salle souterraine, qu'on avait envisagée à un
certain moment, et adopté le projet présenté
par M. d'Harcourt.
*** M. Georges Lecomte, homme de lettres
et critique d'art, vient d'être nommé par le
préfet de la Seine directeur de l'Ecole muni-
cipale Estienne (Ecole des Arts du Livre), en
remplacement de M. Fontaine, admis à la
retraite.
#*# La maison portant le numéro 24 de la
rue Berton, à Passy, vient d'être classée
parmi les monuments historiques : c'est un
modeste pavillon environné de grands arbres
par les jardins qui l'avoisinent, et où Balzac
a demeuré en 1843 ; il aurait écrit là les
Paysans, la Cousine Bette, le Cousin Pons et
Béalrix.
*** L'Administration des Beaux-Arts vient
de classer parmi les monuments historiques,
pour la sauver de la destruction qui la me-
naçait, la jolie « porte des Gendarmes » si-
tuée à Versailles, avenue de Paris, près de
l'hôtel de ville. Cepavillon, qui passe pour une
oeuvre de Mansart, faisait partie d'un hôtel
construit en 1070 pour le maréchal de Belle-
fond et qui, en 1732, entra dans le domaine
royal pour servir de résidence aux gendarmes
de la garde. Il est occupé actuellement par
les services du recrutement et du génie mili-
taires.
:::** Un décret du président de la Républi-
que en date du 30 mai vient de rejeter une
demande du Conseil municipal de Saint-Ger-
main-Laval (Loire) tendant au déclassement
de quatre panneaux en tapisserie d'Aubusson
du xvne siècle représentant des scènes de vé-
nerie et conservés à la mairie de cette loca-
lité.
*** La statue en bronze de Claus Sluter
par le sculpteur Bouchard, qu'on a admirée
au dernier Salon, va être placée à Dijon
dans la cour Est de l'ancien palais ducal :
elle sera adossée au contrefort de la tour dite
de Bar, la partie la plus ancienne du palais.
#** Sous la présidence de M. Henri Maré-
chal, inspecteur de l'enseignement musical,
(1) V. la Chronique des Arts du 5 juillet, p. 194.
LA CHRONIQUE DES ARTS
La Gazelle publiera prochainement une
étude sur cette belle œuvre.
#*# Un amateur dont nous avons eu sou-
vent l'occasion de mentionner les libéralités,
M. Tenaille, vient de faire don à l'Etat fran-
çais d'un des plus beaux châteaux que la Re-
naissance ait élevés sur notre sol : le château
de Montai, dans le Lot. Pour assurer l'entre-
tien du château, M. Fenaille donne, en outre,
à l'Etat un capital de 100.000 francs, et à la
Caisse des musées nationaux une somme de
50.000 francs.
Dépouillé maintes fois au cours des siècles
par des mains avides, Montai est aujourd'hui
privé d'une partie de ses richesses ornemen-
tales. M. Fenaille, qui a recherché avec pa-
tience la trace des fragments d'architecture,
de sculpture ou de décoration aliénés par les
propriétaires successifs du château, a obtenu
que, du moins, ceux de ces fragments qui
appartiennent à nos établissements publics
reprissent à Montai leur place originale : le
Louvre restituera trois hauts-reliefs acquis
en 1881 et en 1903, qui offrent les bustes de
Dordet de Montai, Nine de Montai et Robert
de Balzac, et le Musée des Arts décoratifs une
longue frise sculptée et une lucarne de la fa-
çade achetées en 1903. Le buste do Jehanne
de Balzac est aujourd'hui au musée de Berlin;
deux portes historiées, au musée de New-
York, et une lucarne avec la devise « Plus
d'espoir », au musée de South Kensington à
Londres.
*** M. Léon Bérard, sous-secrétaire d'Etat
des Beaux-Arts, vient de pourvoir, par tout
un ensemble de commandes, â l'achèvement
de la décoration intérieure du Panthéon.
M. Desbois est chargé d'un monument des-
tiné à glorifier le souvenir de La Bataille de
Valmy ; M. Bouchard, d'un monument Aux
Héros inconnus; M. Terroir, d'un Monument
à Diderot; M.Jean Boucher, d'un Monument
à Condorcet ; M. Marqueste, d'un Monument
aux grands hommes de 4S30 et de 1848 ;
M. Àutonin Mercié, d'un Monument aux
grands généraux de la Révolution. En même
temps, M. Sicard est chargé de l'exécution
définitive en pierre du Monument à la Con-
vention et à ses grands hommes, dont le plâtre
décore actuellement le fond de l'abside.
*** Dans une de ses dernières séances, le
Sénat a voté la vente au profit de l'Etat des
copies de tableaux exécutées dans les musées
nationaux et abandonnées par leurs auteurs.
*** Les chapelles de Saint-Bruno et de
Notre-Dame de Gasalibus, dépendant de l'an-
cien monastère de la Grande-Chartreuse et
appartenant à l'Etat, sont affectées à l'admi-
nistration des Beaux-Arts par un récent dé-
cret.
*** Le Garde-Meuble vient d'être autorisé
à se dessaisir, pour quelques mois, en faveur
du Petit-Palais, d'une de ses plus belles suites
de tapisseries des Gobelins, la tenture dite
« de la galerie de Saint-Cloud », tissée à la fin
du dix-septième siècle.
En 1677, Pierre Mignard avait exécuté pour
le plafond de la galerie d'Apollon du château
de Saint-Cloud, récemment acheté au contrô-
leur dTLrvart, par Monsieur, duc d'Orléans,
frère du roi, une série de tableaux représen-
tant les Saisons et l'Olympe. Quelques an-
nées plus tard, en 1685, sur l'ordre de Lou-
vois, les tableaux de Mignard furent repro-
duits en tapisserie par les Gobelins. De là la
dénomination donnée à cette tenture de « ga-
lerie de Saint-Cloud ». Elle comporte six
pièces : le Printemps, ['Eté, l'Automne, l'Hiver,
le Parnasse et Latone.
M. Léon Bérard, sous-secrétaire d'Etat
des Beaux-Arts, après un échange de vues
avec M. Eugène d'Harcourt au sujet de la
transformation du Jeu de Paume en salle de
concerts populaires (1), a écarté l'idée d'une
salle souterraine, qu'on avait envisagée à un
certain moment, et adopté le projet présenté
par M. d'Harcourt.
*** M. Georges Lecomte, homme de lettres
et critique d'art, vient d'être nommé par le
préfet de la Seine directeur de l'Ecole muni-
cipale Estienne (Ecole des Arts du Livre), en
remplacement de M. Fontaine, admis à la
retraite.
#*# La maison portant le numéro 24 de la
rue Berton, à Passy, vient d'être classée
parmi les monuments historiques : c'est un
modeste pavillon environné de grands arbres
par les jardins qui l'avoisinent, et où Balzac
a demeuré en 1843 ; il aurait écrit là les
Paysans, la Cousine Bette, le Cousin Pons et
Béalrix.
*** L'Administration des Beaux-Arts vient
de classer parmi les monuments historiques,
pour la sauver de la destruction qui la me-
naçait, la jolie « porte des Gendarmes » si-
tuée à Versailles, avenue de Paris, près de
l'hôtel de ville. Cepavillon, qui passe pour une
oeuvre de Mansart, faisait partie d'un hôtel
construit en 1070 pour le maréchal de Belle-
fond et qui, en 1732, entra dans le domaine
royal pour servir de résidence aux gendarmes
de la garde. Il est occupé actuellement par
les services du recrutement et du génie mili-
taires.
:::** Un décret du président de la Républi-
que en date du 30 mai vient de rejeter une
demande du Conseil municipal de Saint-Ger-
main-Laval (Loire) tendant au déclassement
de quatre panneaux en tapisserie d'Aubusson
du xvne siècle représentant des scènes de vé-
nerie et conservés à la mairie de cette loca-
lité.
*** La statue en bronze de Claus Sluter
par le sculpteur Bouchard, qu'on a admirée
au dernier Salon, va être placée à Dijon
dans la cour Est de l'ancien palais ducal :
elle sera adossée au contrefort de la tour dite
de Bar, la partie la plus ancienne du palais.
#** Sous la présidence de M. Henri Maré-
chal, inspecteur de l'enseignement musical,
(1) V. la Chronique des Arts du 5 juillet, p. 194.