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La chronique des arts et de la curiosité — 1914(1916)

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Nr. 5 (31 Janvier 1914)
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LA CHRONIQUE DES ARTS

Le Portrait d’homme (n° 278), exposé à Düssel-
dorf en 1904,acquis en 1905 par le musée de Bruxel-
les, avait été attribué à Simon de Vos. M. Wau-
ters, après comparaison avec le Jean Vermeer
(n° 1535) du musée de Dresde, croit devoir le ren-
dre à ce maître.

Autre problème intéressant. L'Étude d'acces-
soires, entrée au musée sous le nom deD. Teniers
en 1907, puis rangée parmi les « inconnus » serait
vraiment une .œuvre peinte par Téniers en vue
d’un tableau du Musée Staedel : Médecin dans son
cabinet (n° 157A) où l’on voit, d’après M. Wauters,
les mêmes accessoires, et qui est signé : « d. té-
niers p. ». Ayant vu nous-même le globe dans
divers ouvrages de Rembrandt, nous ne pouvons
que laisser la question en suspens jusqu’à un pro-
chain voyage à Francfort.

En somme, on ne peut que féliciter M. Wauters
des efforts continus qu’il fait pour tenir son cata-
logue au courant de la science moderne.

E. Durand-Gréville.

G. Beritens. — Aberraciones del Greco cientifi-

camente considerados. — Madrid, Fernando Fe.

Un vol. petit in-18, 53 pages.

Les historiens d'art ne manquent pas d’être sur-
pris par les nombreux paradoxes do proportion et
de perspective que l’on peut trouver dans les œu-
vres de la seconde période du Greco. Ces erreurs,
qui consistent en un allongement et on une asymé-
trie des figures, M. G. Beritens croit pouvoir les at-
tribuer à une maladie de la vue surtout sensible
à la fin de la carrière du Greco. L’astigmatisme
permet également d’expliquer la nature du coloris,
le mode de pointure par taches, qui marquent les
dernières œuvres de l’auteur des Funérailles du
comte d’Orgaz. M. Beritens apporte à ses théo-
ries une démonstration fort suggestive. S'aidant
de verres, il a pu rectifier artificiellement les dé-
formations visuelles du peintre. Ce livre curieux
montre une fois de plus la valeur de certaines
observations médicales appliquées à l’histoire de
l’art. M. N.

-» uift _p-

NÉCROLOGIE

Nous avons le très vif regret d'annoncer la mort
de notre excellent collaborateur E. Durand-Gré-
ville, décédé à Paris, le 20 janvier. Emile-Alix
Durand était né à Montpellier, le 13 avril 1838,
et, dès son enfance, manifesta cette intelligence
extraordinairement curieuse et active qui toute
sa vie le poussa à s’intéresser simultanément, et
avec succès, aux études les plus diverses. Après
avoir préparé des examens de sciences, il était
parti comme précepteur en Russie et, l’éducation
de son élève terminée, avait concouru avec succès
pour une chaire de littérature française au gym-
nase Marie à Saint-Pétersbourg, où il joignit un
cours d’esthétique à son cours de littérature. C’est
pendant ce séjour à Saint-Pétersbourg qu’il se
maria avec la fille d'un de ses collègues, Alice
Fleury, qui devait devenir célèbre comme roman-
cière sous le nom de Henry Gréville, — d’où le se-
cond vocable ajouté au nom de son mari. De retour
à Paris après la guerre de 1870, Emile Durand
commença alors cette vie de labeur acharné qui
devait être la sienne jusqu’à la fin et qui ne tarda
pas d’ailleurs à lui apporter le succès en bien des

domaines. Il s’intéresse à la fois aux questions
d’esthétique, de philosophie, d’histoire de l’art, de
météorologie (où il devint rapidement une autorité
et fit des découvertes importantes) ; un moment
même, il pensa faire de la peinture et passa quel-
que temps dans l’atelier de M. Bonnat ; mais il dut
y renoncer pour raisons de santé. Il avait été lié
à Montpellier avec le peintre et musicien Joseph-
Bonaventure Laurens (sur lequel il a écrit une
étude parue en 1891 dans Y Artiste), et il devait
fréquenter de même à Paris chez nombre d’artistes,
Cabanel, A. Thomas, Saint-Saëns et surtout Hen-
ner, auquel l’unissait une étroite amitié, et dont
il avait noté minutieusement les conversations en
vue d’un livre qui est resté à l’état de manuscrit.
Il voyageait aussi pour parfaire son éducation
artistique, visitait les musées d’Europe et même
ceux des Etats-Unis, s’intéressait tour à tour à
l’école hollandaise et à Rembrandt en particulier
(c’est lui qui révéla dans notre Gazette, en 1885, la
mutilation dont avait été l’objet la Ronde de Nuit),
puis aux Primitifs, aux Van Eyck, à Thierry
Bouts, et, en ces derniers temps, à Raphaël et à
la question des œuvres de jeunesse du maître, ne
reculant pas, malgré son âge déjà avancé, devant
les fatigues d’un long voyage pour aller revoir
et étudier un tableau dans un musée lointain. Il
collabora à de nombreuses revues d’art françaises
et étrangères : VArtiste, la Revue Encyclopédique,
Les Arts, Les Arts anciens de Flandre, Oud Rol-
land, enfin notre Gazette, où il a publié, notam-
ment, la lettre, dont nous parlons plus haut, sur
la mutilation de la Ronde de nuit (1885), des cor-
respondances des Etats-Unis sur la vie artistique
et les collections privées en Amérique (1886-1887),
Nouveaux documents hollandais sur la « Ronde
de nuit » de Rembrandt (1887), Le Nettoyage de
la « Ronde de nuit » (1889), Rembrandt à Leyde
(1896), et des Notes sur les Primitifs néerlandais
de la National Gallery et ceux du Louvre (1908 et
1913), sans compter nombre de communications et
de bibliographies insérées dans cette Chronique (et
dont une paraît encore aujourd’hui). On lui doit
également un ouvrage luxueux et très importantsur
Hubert et Jean van Eyck (1910), des brochures,
signalées ici, sur Les mutilations et transforma-
tions des tableaux de gardes civiques, sur les
changements de la couleur dans les tableaux des
vieux maîtres ; nombre de communications à des
Congrès internationaux (sa collaboration au der-
nier Congrès de Gand lui avait valu d’être nommé
membre correspondant de l’Académie royale d’ar-
chéologie de Belgique), etc. Travailleur aussi mo-
deste qu’infatigable, il n’avait cependant jamais
brigué aucun honneur, et aucun ne lui vint. Outre
tous ces mérites, il faut louer, enfin, l’agrément de
son commerce, ses qualités d’affabilité et do cour-
toisie qui l’avaient fait aimer de tous ceux qui le
connaissaient : sa mort si inattendue leur a causé
à tous un chagrin profond.

Le peintre Ti/noléonLobrichon vient de mourir
dans sa quatre-vingt-deuxième année. Il était né à
Cornod, dans le Jura, le 26 avril 1831. Élève de
Picot, il débuta au Salon en 1859 par un tableau
d’histoire, La Vision d’Ezéchiel, et par deux
autres : Le Défilé du Pilier-Noir et La Courte-
paille. Parmi ses autres œuvres, on cite : Rêverie,
Vapeurs du matin, Fuite des Vaudois pendant
les massacres de Mérindol et de Cabrières, Après
 
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