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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 1.1875

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Nr. 2
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Witte, Jean de: Cronos et Rhéa
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https://doi.org/10.11588/diglit.25048#0039

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— 31

chez les Grecs. Pausanias (i) mentionne toutefois à Athènes un naos
consacré à Gronos et à Rhéa. Quant au mythe dans lequel il est dit
que Saturne dévorait ses propres enfants, il a son origine dans les
sacrifices d’enfants que les Phéniciens et les Carthaginois avaient
l’habitude d’offrir à Moloch. En Grèce, les sacrifices humains se re-
trouvent dans file de Crète.
Je ne connais qu’un seul monument ancien qui montre Saturne
recevant de Rhéa la pierre emmaillotée qu’elle lui présente à la place
du petit Jupiter. C’est l’autel à quatre faces du Capitole (2). Pausa-
nias (3) mentionne un groupe analogue, que l’on voyait dans le tem-
ple d’Héra, à Platées.
Le vase peint (amphore kélébé), à figures rouges, de fabrique sici-
lienne (4), gravé sur notre pl. g, est le premier monument grec qui re-
produit ce sujet. On y voit Cronos debout, en costume royal, enveloppé
dans un ample manteau, et s’appuyant de la main gauche sur un
sceptre surmonté d’une fleur, et en face de lui Rhéa, vêtue d’une
tunique talaire et d’un péplus, qui lui apporte la pierre emmaillo-
tée (5). La scène est parfaitement caractérisée. U y a deux particulari-
tés à remarquer : les cheveux et la barbe de Saturne, qui sont rouges,
comme la teinte générale des figures, et les pieds à peine indiqués.
Nous reviendrons tout à l’heure sur ces détails.
A la suite du groupe que nous venons de décrire, sont représen-
tées deux jeunes filles, vêtues de tuniques et de péplus, et les cheveux
ornés de bandelettes. La première, tout en s’éloignant, se retourne
vers Saturne et Rhéa, en relevant des deux mains son péplus, mouve-
ment qui rappelle le geste nuptial propre à Aphrodite. Mais ce geste
n’aurait-il pas ici une intention particulière? La jeune fille ne soulè-
verait-elle pas son péplus pour dérober aux regards de Saturne la vue
de sa compagne? La seconde jeune fille, reléguée à l’extrémité de la

(1) I, 18, 7.
(2) Mus. Capit., IV, pl. vi. — Millin, Galer.
myth., III, 16. — K.-O. Müller, Denkm. der al-
ten Kunst, II, pl. lxii, n° 804.
(3) IX, 2, 5.
(4) Autrefois de la collection Pourtalès (Cata-

logue de vente, 1863, n° 133). Ce vase appartient
aujourd’hui à M. le comte Edmond de Pourtalès.
Hauteur des figures : 20 centimètres.
(5) On montrait à Delphes la pierre (PamiX&ç)
qui avait été présentée à Saturne. Paus., X.
24, 3.
 
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