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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 11.1886

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Odobescu, Alexandru: Coupe d'argent de la déesse Nana-Anat, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25604#0021

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COUPE D ARGENT DE LA DEESSE NANA-ANAT. 11
et terminer cette description, en procédant à l'analyse des ligures symétriques, dont le
sujet principal est entouré.
Celles-ci, nous l'avons dit, sont au nombre de huit, disposées par couples alïrontés,
sur tout le périmètre intérieur du vase. Toutes, sans exception, prouvent par les poses
et les inflexions de leurs jambes, tantôt croisées, tantôt écartées, qu'elles sont en train
d'exécuter des mouvements chorégraphiques. En même temps, six d'entre elles
portent dans leurs mains des vases sacrés ou des offrandes, tandis que deux seulement
simulent par des gestes conventionnels, le respect et l'adoration.
Leur costume consiste en une robe qui, après avoir couvert la poitrine et les bras, se
resserre à la taille et descend jusqu'aux chevilles, sous forme de jupon bridé. Chez quatre
de ces figures c'est cette robe elle-même qui compose, de chaque côté des pieds, un
paquet de plis bouffants, assez sembfablesà ceux qui terminentlesvêtements flottants des
guerriers sassanides sur les bas-reliefs des rochers de la Perse ou sur les ciselures des
coupes d'argent, où sont représentées les chasses royales des successeurs d'Ardéchir
Babékan. Cependant, la plupart des personnages de la patère de Nana-Anat, c'est-à-dire
cinq sur les huit qui ornent son contour, sont revêtus d'un second jupon s'arrêtant, avec
une double touffe de plis latéraux, un peu au dessous des genoux. Toutes les tuniques
à jupons doubles ou simples semblent être en étoffes assez légères pour laisser voir les
formes du corps et simuler un sillon qui sépare les cuisses. C'est un détail de costume
qui n'est pas étranger non plus aux personnages figurés en pied sur les monnaies d'or
de provenance sassanide. Aucune des étoffes n'est unie : les unes sont plissées transver-
salement ; d'autres sont garnies de doubles rayures dans le genre des tissus algériens ;
enfin la plupart sont semées de petits points, de rosaces, d'annelets disposés en trèfles
et de fleurettes trilobées. Chacun des personnages porte, de plus, sur l'épaule ou sur la
poitrine, une sorte d'écharpe fortement plissée, dont les extrémités flottent au dessus
ou en dessous de leurs bras et dénotent, l'agitation qui anime toute cette troupe en
mouvement.
Quoique la bande de danseurs soit séparée en quatre groupes symétriques et que
dans chaque groupe, les deux figures se fassent vis à vis, on peut dire que chacune
d'elles a une allure, une pose et un costume, différant quelque peu de ceux des autres;
mais c'est surtout par leurs coiffures et par les attributs qu'elles portent dans leurs
mains que ces huit figures se distinguent entre elles. En examinant attentivement
leurs têtes, on est disposé à croire que les deux groupes qui se trouvent, l'un au dessus
de la tête de la déesse Nana, et l'autre au dessous de ses pieds, sont formés par des
femmes; quant aux deux autres groupes, ceux dont les pieds convergent horizonta-
lement vers la scène centrale, ils semblent composés de personnages dont le sexe est
tout au moins douteux. En effet, chez les quatre premières figures, on distingue de
larges tresses de cheveux s'échappant de la calotte ronde qui enserre leur tête. A
l'exception d'une seule, elles portent, par dessus leurs cheveux, des voiles dont les
 
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