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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 11.1886

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Molinier, Émile: Les architectes du Château de Fontainebleau
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https://doi.org/10.11588/diglit.25604#0054

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LES ARCHITECTES DU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU

(PREMIER ARTTCLE)

De tous les châteaux élevés en France à l'époque de la Renaissance, Fontainebleau
est peut-être celui sur lequel on a le plus écrit. C'est cependant un de ceux dont
rhistoire est, à l'heure qu'il est, la moins faite. Les descriptions qu'en ont données
le Père Dan, l'abbé Guillebert et tant d'autres après eux, pour intéressantes qu'elles
sont, surtout la première, ont le défaut, de nous présenter des solutions toutes faites et
souvent peu raisonnées aux problèmes qui se posent à notre esprit après une visite du
château. Or, ces auteurs avaient-ils entre les mains les éléments indispensables pour
résoudre ces problèmes? Les avons-nous davantage aujourd'hui? Il serait bien téméraire
de le penser.
Le Père Dan s'est fait l'écho de certaines traditions qui avaient cours de son temps
sur la date et l'attribution à tel ou tel architecte de l'ensemble des constructions du
château ; mais, pour ce qui est des remaniements opérés sur certains points au xvu°
siècle, il est évident qu'il a eu à sa disposition des pièces comptables. Tout ce qu'il
raconte des constructions de l'époque de Henri IV et de Louis XIII peut donc, sauf de
très rares exceptions, être considéré comme exact. Mais pour ce qui est du xvf siècle,
il est loin d'en être de même. Et il faut avouer que, malgré tous les documents relatifs
aux bâtiments royaux qui ont vu le jour à notre époque, on est encore loin d'être
sulbsamment éclairé sur ces constructions b Les Compas au
xvF siècle ne nous sont parvenus que sous forme d'extraits souvent bien incomplets,
toujours fort peu explicites. C'est donc presque toujours les monuments eux-mêmes
qu'il faut interroger. Et, là encore, que d'écueils ne rencontre-t-on pas ! Il faut alors se
débrouiller au milieu de deux ou trois restaurations successives, véritables mutila-
tions, et dont une dernière restauration, celle-là prudente et intelligente et qu'on
attend encore, devrait faire disparaître les traces. Celui qui l'entreprendrait serait
le véritable historien de Fontainebleau; mais c'est là un titre dont aucun architecte
ne paraît jusqu'ici s'être soucié. Nous ne l'ambitionnons pas davantage?.

1. Un très curieux recueil récemment acquis par la
Bibliothèque Nationale, le CoMgctaHeorww Poîây/'op/M
de Nicole Volkyr de Séronville, imprimé à Paris
en 1523 (Réserve, U 67938), contient un petit texte
intéressant relatif à l'état de Fontainebleau à cette époque :
c'est une lettre à JeanRobertet, du 10 août 1523, au
sujet d'un opuscule que l'auteur avait présenté le 2 août
au roi, dans le château de Fontainebleau, A/'s veMPowâiMS
upCssb/m, jomdMdMH peupMs db'M/a. Ce texte nous a été

obligeamment signalé par le savant directeur de la Biblio-
thèque Nationale, M. Léopold Delisle.
2. Si dans ce travail il nous arrive de contredire parfois
l'ouvrage de M. Léon Palustre sur la Renaissance en
France, nous tenons dès l'abord à déclarer ici que ce n'est
point avec un parti pris de dénigrement. Nous sommes tout
disposé à reconnaître la haute valeur du monument qu'il
élève à la Renaissance française, sans souscrire cependant
à toutes ses théories.
 
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