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Chabouillet, Anatole: Étude sur quelques camées du Cabinet des Médailles, [2]
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ÉTUDE SUR QUELQUES CAMÉES
DU CABINET DES MEDAILLES
En ce qui concerne !e camée qui nous occupe, les difficultés de l'attribution que l'on
voudrait pouvoir proposer s'augmentent de l'ignorance où l'on est de son histoire ou
plutôt de sa provenance. Contrairement à ce qui se passe généralement pour les morceaux
de cette importance, ce monument a surgi, il y a environ trente ans, sans papiers,
sans précédents. Nous avons vu au début de cette notice que ce camée faisait partie
des collections célèbres formées par le duc de Luynes et que le noble Mécène donna
de son vivant au Cabinet de France. M. de Luynes avait obtenu ce précieux monu-
ment au moyen d'un échange avec un amateur parisien qui l'avait acquis à vil prix à
une vente où il n'y avait pas de connaisseurs et où, seul des assistants, il avait su en
apprécier la valeur b Cet acquéreur n'était pas un érudit; il n'avait été tenté que
par la beauté du camée au point de vue de l'art, mais aussitôt qu'il fut sorti de
ses mains et qu'il eut été vu par les savants admis à admirer les merveilles de la
collection de Luynes, on chercha naturellement à lui donner une attribution, mais,
si plusieurs opinions furent risquées verbalement, une seule, à ma connaissance, obtint
les honneurs de la publicité. Dans une description très succincte des principaux monu-
ments du Cabinet des Médailles, rapidement improvisée en vue de l'Exposition
universelle de 1867, notre camée est ainsi décrit : <( Séleucus ?**, roi de Syrie, tète
casquée. Fragment-sardonyxb " Il faut le dire, cette attribution ne fut consignée
dans cet opuscule que parce que l'on savait, au Cabinet des Médailles, qu'elle
s'était présentée à l'esprit du duc de Luynes. Pouvait-on contredire, sans la discuter,
une attribution inédite, mais écrite de la main du savant bienfaiteur de l'établissement?
1. M. de Luynes donna en échange, à cet amateur,
un autre camée représentant l'AMwe sar MM acquis
par lui à Rome longtemps auparavant. Cette Aarorc,
gravée sur une riche sardonyx à trois couches, plus
flatteuse pour l'œil des iMafcnn&'fes que la pierre presque
monochrome de notre camée, appartient aujourd'hui à
M. le baron Roger au père duquel elle fut vendue à un
prix très élevé à la vente de la collection Louis Fould.
On peut voir la reproduction de ce camée dans la
DcscWph'oM mh/yMffcs... rfc I/. Loais FoMM, par M. Cha-
houillet. (Un vol. in-D maximo. V. pi. n° 901, p. 36.) vtn,
2. Cette notice est intitulée : « Bibliothèque Impériale.
Département des médailles, pierres gravées et antiques.
Description sommaire des monuments exposés. 1867, in-
12. (V. p. 140, n° 13.)
DU CABINET DES MEDAILLES
En ce qui concerne !e camée qui nous occupe, les difficultés de l'attribution que l'on
voudrait pouvoir proposer s'augmentent de l'ignorance où l'on est de son histoire ou
plutôt de sa provenance. Contrairement à ce qui se passe généralement pour les morceaux
de cette importance, ce monument a surgi, il y a environ trente ans, sans papiers,
sans précédents. Nous avons vu au début de cette notice que ce camée faisait partie
des collections célèbres formées par le duc de Luynes et que le noble Mécène donna
de son vivant au Cabinet de France. M. de Luynes avait obtenu ce précieux monu-
ment au moyen d'un échange avec un amateur parisien qui l'avait acquis à vil prix à
une vente où il n'y avait pas de connaisseurs et où, seul des assistants, il avait su en
apprécier la valeur b Cet acquéreur n'était pas un érudit; il n'avait été tenté que
par la beauté du camée au point de vue de l'art, mais aussitôt qu'il fut sorti de
ses mains et qu'il eut été vu par les savants admis à admirer les merveilles de la
collection de Luynes, on chercha naturellement à lui donner une attribution, mais,
si plusieurs opinions furent risquées verbalement, une seule, à ma connaissance, obtint
les honneurs de la publicité. Dans une description très succincte des principaux monu-
ments du Cabinet des Médailles, rapidement improvisée en vue de l'Exposition
universelle de 1867, notre camée est ainsi décrit : <( Séleucus ?**, roi de Syrie, tète
casquée. Fragment-sardonyxb " Il faut le dire, cette attribution ne fut consignée
dans cet opuscule que parce que l'on savait, au Cabinet des Médailles, qu'elle
s'était présentée à l'esprit du duc de Luynes. Pouvait-on contredire, sans la discuter,
une attribution inédite, mais écrite de la main du savant bienfaiteur de l'établissement?
1. M. de Luynes donna en échange, à cet amateur,
un autre camée représentant l'AMwe sar MM acquis
par lui à Rome longtemps auparavant. Cette Aarorc,
gravée sur une riche sardonyx à trois couches, plus
flatteuse pour l'œil des iMafcnn&'fes que la pierre presque
monochrome de notre camée, appartient aujourd'hui à
M. le baron Roger au père duquel elle fut vendue à un
prix très élevé à la vente de la collection Louis Fould.
On peut voir la reproduction de ce camée dans la
DcscWph'oM mh/yMffcs... rfc I/. Loais FoMM, par M. Cha-
houillet. (Un vol. in-D maximo. V. pi. n° 901, p. 36.) vtn,
2. Cette notice est intitulée : « Bibliothèque Impériale.
Département des médailles, pierres gravées et antiques.
Description sommaire des monuments exposés. 1867, in-
12. (V. p. 140, n° 13.)