LE REPOS D HERCULE
DISQUE EN BRONZE DU MUSEE BRITANNIQUE
(PLANCHE 6.)
Les monuments antiques nous montrent souvent Hercule à demi couché sur la peau
de lion ; son arc, ses llèches, sa massue sont près de lui. Les Charités, vêtues de longues
robes plissées à la manière archaïque, apparaissent quelquefois auprès du héros ' ; ou
bien il est accompagné de petits amours qui s'emparent de ses armes. Sur quelques-unes
de ces scènes on le représente couronné de feuillage et tenant un scyplros, ce qui les
a fait classer parmi celles qui se rapportent à l'ivresse d'Herculeh Cependant la présence
des Charités fait naître une pensée plus aimable ; la vue des amours désarmant Hercule
évoque aussi une autre idée, qui apparaît dans l'antiquité sous bien des formes, celle
de la Force subjuguée par l'Amour. Le vin et l'amour sont souvent complices; les
artistes et les poètes de tous les temps les ont célébrés et associés dans leurs œuvres.
Sous ce rapport l'humanité n'a pas changé. Quoi qu'il en soit, la réunion de Dionysos
et d'Ëros est assez fréquente pour qu'on ne puisse douter du mutuel secours qu'ils se
prêtent.
Les peintures, les marbres, les pierres dures, les bronzes, les poteries nous ont
conservé des représentations de cette scène^ dans lesquelles on constate des diffé-
rences qui ne sont pas de nature à faire repousser l'idée d'une composition originale
ayant donné naissance à des interprétations variées. En classant ces monuments, il serait
facile d'établir des séries dans lesquelles, au point de vue chronologique, il convien-
drait certainement de placer au premier rang ceux qui se distinguent par la présence
des Charités.
Le Musée Britannique possède un disque en bronze (voy. pl. 6) dont la provenance
est malheureusement inconnue ; il nous offre une belle répétition de ce sujet h Hercule,
entièrement nu, est nonchalamment étendu sur la peau de lion, la jambe droite
1. Cf. un bas-relief, en marbre blanc, récemment entré
au Louvre, dont j'ai donné la description dans la Ca,sgMg
argdg'oZo^Mg, t. IX, 1884, p. 249.
2. Voir le travail de M. Minervini, L'Erco/g Eido
Monaco e /fmorg cire wg rapisgoao ig anai m aEwb
dipiaE Pmajjgiaai, inséré dans les Naaag yagamrig deE'
/as'O'L digorr. argdgoL, p. 159 à 171 ; tav. vu.
3. Pour la bibliographie de ce sujet, voy. Ea^. a/'gdeaL,
t. VI, 1880, p. 179-180 et p. 188.
4. Prient Masgaat. .1 paidg io idg d/aa^g rama ta idg
dapa/d/agai a/' pregd aad raa/aa aatqadE.s, 1871, p. 43,
n. 30.
S
DISQUE EN BRONZE DU MUSEE BRITANNIQUE
(PLANCHE 6.)
Les monuments antiques nous montrent souvent Hercule à demi couché sur la peau
de lion ; son arc, ses llèches, sa massue sont près de lui. Les Charités, vêtues de longues
robes plissées à la manière archaïque, apparaissent quelquefois auprès du héros ' ; ou
bien il est accompagné de petits amours qui s'emparent de ses armes. Sur quelques-unes
de ces scènes on le représente couronné de feuillage et tenant un scyplros, ce qui les
a fait classer parmi celles qui se rapportent à l'ivresse d'Herculeh Cependant la présence
des Charités fait naître une pensée plus aimable ; la vue des amours désarmant Hercule
évoque aussi une autre idée, qui apparaît dans l'antiquité sous bien des formes, celle
de la Force subjuguée par l'Amour. Le vin et l'amour sont souvent complices; les
artistes et les poètes de tous les temps les ont célébrés et associés dans leurs œuvres.
Sous ce rapport l'humanité n'a pas changé. Quoi qu'il en soit, la réunion de Dionysos
et d'Ëros est assez fréquente pour qu'on ne puisse douter du mutuel secours qu'ils se
prêtent.
Les peintures, les marbres, les pierres dures, les bronzes, les poteries nous ont
conservé des représentations de cette scène^ dans lesquelles on constate des diffé-
rences qui ne sont pas de nature à faire repousser l'idée d'une composition originale
ayant donné naissance à des interprétations variées. En classant ces monuments, il serait
facile d'établir des séries dans lesquelles, au point de vue chronologique, il convien-
drait certainement de placer au premier rang ceux qui se distinguent par la présence
des Charités.
Le Musée Britannique possède un disque en bronze (voy. pl. 6) dont la provenance
est malheureusement inconnue ; il nous offre une belle répétition de ce sujet h Hercule,
entièrement nu, est nonchalamment étendu sur la peau de lion, la jambe droite
1. Cf. un bas-relief, en marbre blanc, récemment entré
au Louvre, dont j'ai donné la description dans la Ca,sgMg
argdg'oZo^Mg, t. IX, 1884, p. 249.
2. Voir le travail de M. Minervini, L'Erco/g Eido
Monaco e /fmorg cire wg rapisgoao ig anai m aEwb
dipiaE Pmajjgiaai, inséré dans les Naaag yagamrig deE'
/as'O'L digorr. argdgoL, p. 159 à 171 ; tav. vu.
3. Pour la bibliographie de ce sujet, voy. Ea^. a/'gdeaL,
t. VI, 1880, p. 179-180 et p. 188.
4. Prient Masgaat. .1 paidg io idg d/aa^g rama ta idg
dapa/d/agai a/' pregd aad raa/aa aatqadE.s, 1871, p. 43,
n. 30.
S