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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 11.1886

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Bouchot, Henri: Le portrait de Louis II d'Anjou, Roi de Sicile: a la Bibliothèque Nationale
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https://doi.org/10.11588/diglit.25604#0074

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LE PORTRAIT DE LOUIS II D'ANJOU, ROt DE SIC!LE

A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
(PLANCHE 8.)

En 138(E R reine Jeanne 1 de Naples désignait pour son successeur au trône de Sicile
un des fils du roi Jean, Louis, duc d'Anjou. Ce prince ambitieux et entreprenant s'était
trouvé, l'année précédente, mêlé aux négociations touchant le royaume d'Adria que le
pape Clément VII voulait créer en sa faveur sur les terres du Patrimoine, occupées par
l'antipape Urbain VI b Mais Padoption de la reine de Sicile détourna facilement Louis
de cette aventure. Il ne songea plus guère alors qu'à rendre réelle, les armes à la main,
une mise en possession nominale et un peu illusoire. Il commençait à joindre les
actions aux paroles , quand il mourut dans la Pouille, le 20 septembre 1384, à quarante-
cinq ans-; son corps, rapporté à Angers, fut enterré à Saint-Maurice, au côté droit de
l'autel. Il avait épousé, le 9 juillet 1360, la fille du duc de Bretagne, Marie de Chatillon,
dite de Blois, qui lui donna deux fils, Louis 11 et Charles.
Telle fut l'origine des prétentions de la maison d'Anjou sur Naples, et les
premières revendications armées, préludes de guerres lointaines où les successeurs de
Louis I allaient engloutir de grosses sommes de deniers. Au contact des splendeurs
italiennes, le fils du roi Jean avait senti s'accroître son goût naturel pour le luxe, en
même temps que le sentiment lui venait de son infériorité artistique T 11 n'y avait point
très grand temps alors que les peintres fussent venus à la cour de France ; les plus
habiles d'entre eux s'exercaient bien à décorer les palais ou les églises, d'autres
laissaient le genre étroit de la miniature pour s'essayer aux portraits, mais la compa-
raison avec l'Italie leur était défavorable, et Louis le sentait mieux que personne. H
allait cependant se passer plus d'un siècle avant que les Italiens eussent une influence

1. Cou su) ter à ce sujet P. Durrieu , Le d'Adha.
Paris, Palmé , 1880 , in-iE.
2. La mention de sa mort est donnée par une note du
livre d'heures dont nous aurons à parler ci-après, et qui
avait appartenu à René d'Anjou. On lit, à la date du 20
septembre, dans le calendrier: M Lan UE lUE' 1U1
trespassa Loys père de Loys second , jadis duc d'Anjou et
depuis Roy de Sicile, w (Bibl. Nat., ms. 1156 A, fol. 9 v°.)
3. La Bibliothèque Nationale conserve un ms. l'r.

(n° 403) qui est <( l'Apocalipse en françois toute figurée
et historiée en prose B. Ce manuscrit, du commencement
du XHU siècle, passait au Moyen-Age pour avoir été fait
en l'honneur de l'empereur Charlemagne. Il fut prêté par
Charles V à son frère Louis d'Anjou pour lui servir à
faire confectionner une tapisserie conservée à la cathé-
drale d'Angers. La note mentionnant le prêt du ms.
porte que le roi Charles V donna le livre à * Monseigneur
f< d'Anjou pour faire faire son beau tappis ".
 
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