Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (11.1886)

CHRONIQUE

Dans la séance du 4 juin de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, M. Schlumberger
a présenté un grand et superbe plateau d'argent
antique, rapporté de Milan par M. Piot. Il a 40
centimètres de diamètre et pèse 3 kilos 150
grammes environ ; il appartient à la classe des
grands plats d'argent destinés à bgurer
dans les festins de l'époque impériale. On en
connaît une dizaine qui sont tous célèbres, et
Longpérier en a publié deux dans la
de 1879. Divers textes nous ont
conservé le souvenir de quelques autres qui, au
moyen-âge, faisait partie de trésors royaux et
des trésors d'églises. Le sujet représenté sur le
missorium de M. Piot est la lutte d'Hercule
et du lion de Nemée. L'Hercule rappelle à
M. Piot les traits de certains empereurs de la
fin du deuxième et du commencement du troi-
sième siècle. On pourrait plutôt, suivant
M. Schlumberger, fixer la date du présent objet
à l'époque de la tétrarchie.
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M. Ravaisson a récemment rendu compte à
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
( 4 juin 1886 ) de la visite qu'il a faite aux ruines
découvertes au sommet du Puy-de-Dôme. Ces
ruines sont celles d'un temple consacré à
Mercure, le principal dieu de la Gaule. Des
fouilles ont d'abord été opérées aux alentours,
mais maintenant les débris qui en proviennent
sont abandonnés sans défense à la fantaisie de
tous les visiteurs. M. Ravaisson croit qu'il serait
utile de prendre des mesures protectrices pour
sauver des documents aussi précieux.
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M. Al. Bertrand vient d'enrichir le musée de
Saint-Germain du moulage d'un poignard gau-
lois dont l'original se trouve au musée de Vienne
(Autriche) et a été découvert dans une tombe
du Noricum. Cette arme remonte pour le moins
au troisième siècle avant Jésus-Christ, c'est-

à-dire à lage héroïque de nos pères, celui où
ils promenaient leurs armes victorieuses en
Italie, en Grèce et en Orient. L'influence de l'art
oriental, greffé sur un art plus barbare, se fait
vivement sentir dans l'ornementation de ce poi-
gnard, où à côté de grenats, on remarque de
grossières représentations de serpents et de
figures anciennes du travail le plus primitif.
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i*r iAr
Il y a quelques semaines, on a troué à Apt,
dans la propriété de M. Reboulin, à huit mètres
de profondeur, des substructions antiques avec
une série d'objets remontant à l'époque romaine.
11 y avait vingt-six objets en bronze, savoir : une
lampe à trois becs, sept vases avec anses et becs
relevés, douze œnochoés de formes variées, ornées
de figures d'animaux, de palmettes et masca-
rons, six bassins ou chaudrons. Sur la lampe
on lit l'inscription : GENIO. COL. GIVLIVS.
VALIDAS. EX. VOTO. Parmi les vases, il en
est qui ont jusqu'à 0'" 35 de diamètre sur 0'" 20
de haut. Ces beaux spécimens de la métallur-
gie antique étaient dorés. Une monnaie de
Constantin le Grand a été trouvé dans ce dépôt.
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Dans une petite collection d'antiquités
chypriotes vendues le 29 avril dernier, à l'Hôtel
Drouot, par les soins de MM. Rollin et
Feuardent, experts, nous avons remarqué une
œnochoé en terre émaillée, portant sur la panse,
au dessous du col, la légende : BAClAéCOC-
nTOAéMAlOY <DlAOnATOPOC, en deux lignes
écrites avant la cuisson du vase et avant que la
couche d'émail y ait été appliquée. Ce vase,
trouvé à Curium, dans un grand tombeau, ne
parait pas être antérieur à l'époque romaine ; il
a été adjugé à M. Hoffmann pour le prix de
910 francs.
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M. Edmond Pottier, qui a publié dans la


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