CHRONIQUE.
27H
BIBLIOGRAPHIE
197. AûOLPH (A.). ArchaologischeGlossen zur
Urgeschichte. Moses — Herodot — Mvtholo-
gisches. Thorn, Lambeck^ in-8°.
1 98. BELLOU (A.). Notice historique et archéo-
iogique sur le bourg de Formerie (Oise). Beau-
vais, Père, in-8°, 72 p., pl.
199. BERNOULLI (J.-J.). Bdmischelkonogra-
phie. Tome II. Die Bildnisse der rômischen
Kaiser. 1. Das Julisch-Claudische Kaiserhaus.
Stuttgard, Spemann, in-8".
200. BERTOLOTTi (A.). Artisti francesi in
Borna nei secoli XV, XVI eXVII; ricerche e
studi negli archivi romani. Mantova, Mondovi,
in-8°, 256 p.
Les nombreuses publications de M. Bertolotti sur les
artistes italiens ou étrangers établis à Rome ont déjà mis
au jour de nombreux et précieux documents; les Français
seront particulièrement reconnaissants à l'auteur de ne les
avoir point oubliés dans cette série d'études. Sans doute,
si la France n'a point, sauf exception, fourni aux Papes
des artistes de premier ordre, le nombre des noms que
M. Bertolotti a relevés prouve amplement qu'ils prirent
une part assez active aux travaux de tous genres exécutés
à Rome du xv° au xviu siècle. Le nom de Jean B'ouquet,
que Filarète loue pour ses portraits, montre bien que,
même en plein xv° siècle, les artistes français n'étaient
point méprisés en Italie. Les livres du genre de M. Berto-
lotti sont de ceux qu'il est impossible d'analyser ; il faut
les lire et les dépouiller en entier. Citons toutefois, parmi
les documents les plus intéressants qu'il renferme, un
inventaire des collections d'antiques du cardinal du Bellay
(1560) et de nombreux textes relatifs au transport d'objets
d'art antiques ou modernes en France (par ex. p. 49, 50,
100, 178 et suiv.), aux imprimeurs, à Antoine La Frérie,
éditeur d'estampes, aux imprimeurs de musique; men-
tionnons enlin un testament fait à Rome par Le Poussin,
en 1643, et le testament de Claude Lorrain, etc. Voilà
certes de quoi mettre en goût les amateurs de documents.
E. MOL1N1ER.
201. BLANKENSTEiN (II.). XuwelchemSwecke
sludiren wir die griechische Baukunst. Festrede.
Berlin, Korn, in-8°.
202. BüHLER (G.). Ueber eine Inschrift des
Konigs Dharasena IV von Valabhî. Vienne,
Gerold, in-8°.
203. CiiANTRÉ (E.). Le Dauphiné préhisto-
rique. Paris, Ghaix, in-8°, 22 p.
204. ÜLAUDET (M.). La jeunesse de J.-J.
Perraud. statuaire, d'après des manuscrits.
Salins-les-Bains, David-Mauvas, in-8°, 80 p.,6g.
205. CoLLiGNON(ktAX.) Phidias. Paris, Rouam,
in-8° de 127 p. et grav.
Le public ami de l'art et de l'archéologie, ne peut
manquer d'accueillir avec faveur la collection de biogra-
phies et de notices sur les artistes célèbres, dont la librai-
rie Rouam entreprend la publication, si chacun des vo-
lumes qui doivent la composer est rédigé avec autant
de soin, de compétence et de goût que celui que nous
avons sous les yeux. Al. Collignon, qui connait son sujet
en érudit, vient de le traiter en vulgarisateur; tout en
se référant aux travaux et aux documents essentiels, il
a dépouillé son exposition d'un trop grand appareil scien-
tifique et du luxe des notes : les lecteurs auxquels il
s'adresse lui en sauront gré; ce qui leur importe, c'est de
connaitre, avec les principales circonstances de la vie de
Phidias, le milieu dans lequel s'est développé le génie du
plus grand des artistes de la Grèce, les sculptures dues à
son ciseau, la place qu'il occupe dans l'histoire générale
de l'art, l'influence de ses œuvres. AI. Collignon rappelle
et décrit les premiers chefs-d'œuvre de Phidias pendant
le gouvernement de Cimon, tels que le groupe votif de
Delphes et l'Athena Promachos. Nous montons ensuite
avec lui sur l'Acropole, et nous pénétrons dans l'atelier
où Phidias travaille à la statue chryséléphantine d'Athéna
Parthenos que tant d'auteurs et d'artistes se sont évertués
à reconstituer en s'aidant des monuments et des textes
anciens. Les frontons et les sculptures du Parthénon
forment naturellement le noyau du livre et la partie sur
laqueile l'attention du lecteur se concentre davantage. On
sait que bien des points restent encore obscurs et que les
archéologues sont divisés sur la solution à donner à plu-
sieurs problèmes importants. AI. Collignon nous tient au
courant de ces questions et il les aborde discrètement en
formulant son opinion particulière. Par exemple, la main
droite d'Athéna Parthénos qui tient une victoire était-elle
supportée par une colonnette, comme nous le feraient
croire les reproductions antiques qu'on en possède?
AI. Collignon pense que ce support disgracieux n'existait
pas à l'origine, et qu'il a été ajouté après coup, au moment
d'une de ces nombreuses restaurations dont la statue eut
besoin de très bonne heure. Quant au mythe de la nais-
sance d'Athéna, représenté sur le fronton oriental du
Parthénon, on discute encore la. question de savoir quel
moment de la naissance de la déesse Phidias avait
traduit. Les éléments font défaut pour reconstituer la
scène, car des dix-neuf ligures que comportait ce fronton,
onze seulement, et encore plus ou moins mutilées, sont
parvenues jusqu'à nous : AI. Collignon propose des restau-
rations et des interprétations de toutes ces ligures dont il
fait surtout admirer l'art sobre, nerveux. Le fronton occi-
dental est, on le sait, encore plus mutilé; il représentait
la querelle de Poséidon et d'Athéna pour la possession de
l'Attique. L'auteur analyse en détail cette gigantesque
composition. Enlin, il se pose cette question essentielle:
Quelle part revient à Phidias, dans la conception et dans
l'exécution de ces grandioses sculptures? La réponse de
AI. Collignon à cette question que d'autres se sont faite
avant lui est celle-ci : « Nous imaginons volontiers, dit-il,
Phidias déterminant le plan des frontons, exécutant de sa
main les modèles en terre et distribuant entre les sculp-
teurs de son atelier la tâche beaucoup plus longue de les
rendre en marbre. Nous irons même plus loin, et nous
reconnaîtrons la main et le coup de ciseau du maitre dans
les morceaux de maîtrise, tels que les groupes de Déméter
et Coré, celui des Kharites et le Céphise. " Quant aux
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BIBLIOGRAPHIE
197. AûOLPH (A.). ArchaologischeGlossen zur
Urgeschichte. Moses — Herodot — Mvtholo-
gisches. Thorn, Lambeck^ in-8°.
1 98. BELLOU (A.). Notice historique et archéo-
iogique sur le bourg de Formerie (Oise). Beau-
vais, Père, in-8°, 72 p., pl.
199. BERNOULLI (J.-J.). Bdmischelkonogra-
phie. Tome II. Die Bildnisse der rômischen
Kaiser. 1. Das Julisch-Claudische Kaiserhaus.
Stuttgard, Spemann, in-8".
200. BERTOLOTTi (A.). Artisti francesi in
Borna nei secoli XV, XVI eXVII; ricerche e
studi negli archivi romani. Mantova, Mondovi,
in-8°, 256 p.
Les nombreuses publications de M. Bertolotti sur les
artistes italiens ou étrangers établis à Rome ont déjà mis
au jour de nombreux et précieux documents; les Français
seront particulièrement reconnaissants à l'auteur de ne les
avoir point oubliés dans cette série d'études. Sans doute,
si la France n'a point, sauf exception, fourni aux Papes
des artistes de premier ordre, le nombre des noms que
M. Bertolotti a relevés prouve amplement qu'ils prirent
une part assez active aux travaux de tous genres exécutés
à Rome du xv° au xviu siècle. Le nom de Jean B'ouquet,
que Filarète loue pour ses portraits, montre bien que,
même en plein xv° siècle, les artistes français n'étaient
point méprisés en Italie. Les livres du genre de M. Berto-
lotti sont de ceux qu'il est impossible d'analyser ; il faut
les lire et les dépouiller en entier. Citons toutefois, parmi
les documents les plus intéressants qu'il renferme, un
inventaire des collections d'antiques du cardinal du Bellay
(1560) et de nombreux textes relatifs au transport d'objets
d'art antiques ou modernes en France (par ex. p. 49, 50,
100, 178 et suiv.), aux imprimeurs, à Antoine La Frérie,
éditeur d'estampes, aux imprimeurs de musique; men-
tionnons enlin un testament fait à Rome par Le Poussin,
en 1643, et le testament de Claude Lorrain, etc. Voilà
certes de quoi mettre en goût les amateurs de documents.
E. MOL1N1ER.
201. BLANKENSTEiN (II.). XuwelchemSwecke
sludiren wir die griechische Baukunst. Festrede.
Berlin, Korn, in-8°.
202. BüHLER (G.). Ueber eine Inschrift des
Konigs Dharasena IV von Valabhî. Vienne,
Gerold, in-8°.
203. CiiANTRÉ (E.). Le Dauphiné préhisto-
rique. Paris, Ghaix, in-8°, 22 p.
204. ÜLAUDET (M.). La jeunesse de J.-J.
Perraud. statuaire, d'après des manuscrits.
Salins-les-Bains, David-Mauvas, in-8°, 80 p.,6g.
205. CoLLiGNON(ktAX.) Phidias. Paris, Rouam,
in-8° de 127 p. et grav.
Le public ami de l'art et de l'archéologie, ne peut
manquer d'accueillir avec faveur la collection de biogra-
phies et de notices sur les artistes célèbres, dont la librai-
rie Rouam entreprend la publication, si chacun des vo-
lumes qui doivent la composer est rédigé avec autant
de soin, de compétence et de goût que celui que nous
avons sous les yeux. Al. Collignon, qui connait son sujet
en érudit, vient de le traiter en vulgarisateur; tout en
se référant aux travaux et aux documents essentiels, il
a dépouillé son exposition d'un trop grand appareil scien-
tifique et du luxe des notes : les lecteurs auxquels il
s'adresse lui en sauront gré; ce qui leur importe, c'est de
connaitre, avec les principales circonstances de la vie de
Phidias, le milieu dans lequel s'est développé le génie du
plus grand des artistes de la Grèce, les sculptures dues à
son ciseau, la place qu'il occupe dans l'histoire générale
de l'art, l'influence de ses œuvres. AI. Collignon rappelle
et décrit les premiers chefs-d'œuvre de Phidias pendant
le gouvernement de Cimon, tels que le groupe votif de
Delphes et l'Athena Promachos. Nous montons ensuite
avec lui sur l'Acropole, et nous pénétrons dans l'atelier
où Phidias travaille à la statue chryséléphantine d'Athéna
Parthenos que tant d'auteurs et d'artistes se sont évertués
à reconstituer en s'aidant des monuments et des textes
anciens. Les frontons et les sculptures du Parthénon
forment naturellement le noyau du livre et la partie sur
laqueile l'attention du lecteur se concentre davantage. On
sait que bien des points restent encore obscurs et que les
archéologues sont divisés sur la solution à donner à plu-
sieurs problèmes importants. AI. Collignon nous tient au
courant de ces questions et il les aborde discrètement en
formulant son opinion particulière. Par exemple, la main
droite d'Athéna Parthénos qui tient une victoire était-elle
supportée par une colonnette, comme nous le feraient
croire les reproductions antiques qu'on en possède?
AI. Collignon pense que ce support disgracieux n'existait
pas à l'origine, et qu'il a été ajouté après coup, au moment
d'une de ces nombreuses restaurations dont la statue eut
besoin de très bonne heure. Quant au mythe de la nais-
sance d'Athéna, représenté sur le fronton oriental du
Parthénon, on discute encore la. question de savoir quel
moment de la naissance de la déesse Phidias avait
traduit. Les éléments font défaut pour reconstituer la
scène, car des dix-neuf ligures que comportait ce fronton,
onze seulement, et encore plus ou moins mutilées, sont
parvenues jusqu'à nous : AI. Collignon propose des restau-
rations et des interprétations de toutes ces ligures dont il
fait surtout admirer l'art sobre, nerveux. Le fronton occi-
dental est, on le sait, encore plus mutilé; il représentait
la querelle de Poséidon et d'Athéna pour la possession de
l'Attique. L'auteur analyse en détail cette gigantesque
composition. Enlin, il se pose cette question essentielle:
Quelle part revient à Phidias, dans la conception et dans
l'exécution de ces grandioses sculptures? La réponse de
AI. Collignon à cette question que d'autres se sont faite
avant lui est celle-ci : « Nous imaginons volontiers, dit-il,
Phidias déterminant le plan des frontons, exécutant de sa
main les modèles en terre et distribuant entre les sculp-
teurs de son atelier la tâche beaucoup plus longue de les
rendre en marbre. Nous irons même plus loin, et nous
reconnaîtrons la main et le coup de ciseau du maitre dans
les morceaux de maîtrise, tels que les groupes de Déméter
et Coré, celui des Kharites et le Céphise. " Quant aux