CHRONIQUE
ÉGYPTE. — Les travaux de déblaiement du
sphinx de Ghizeh sont poussés avec activité. Le
monstre de pierre se dégage peu à peu. Le déblai
a actuellementmis à jour les pattes antérieures et
une partie du flanc droit. Les pattes ne sont pas,
comme le reste du monument, taillées en plein
roc ; elles sont formées d'un assemblage de
briques cuites, de grandes dimensions, d'un
rose pâle, dont la coloration reste assez bien
dans la tonalité générale de la pierre calcaire
qu'elles remplacent.
Jusqu'à présent, la vue d'ensemble des parties
découvertes est peu satisfaisante. Il y a dans les
lignes de réelles disproportions qui laissent à
croire que ce sphinx est d'un âge antérieur à
celui des Pyramides et remonte à une époque à
laquelle l'art égyptien balbutiait encore. A com-
bien de mille ans cela nous remonte-t-il? M. Gré-
baut, directeur du musée de Boulaq, n'a pas en-
core perdu l'espoir de trouver une ouverture dans
le flanc droit. Mais le sable est un ennemi avec
lequel il faut compter, et il se passera encore
quelque temps avant qu'on ait pu le vaincre et
lui arracher le secret de l'intéressant monument
qu'il enserre depuis tant de siècles.
*
LE VOL DES RELIQUES. — Dans la séance de
l'Académie des inscriptions du 5 novembre 1886,
M. Le Blant a lu un mémoire intitulé : /a Lcd
da? dans lequel il cite un certain
nombre de cas où, au Bas-Empire et au Moyen-
Age, des reliques ont été volées, soit par des
personnes qui en faisaient commerce, soit par
des fidèles qui n'avaient pas d'autre but que
d'ôtre en possession d'objets dignes de leur
vénération. Les esprits éclairés considéraient de
tels actes comme condamnables; mais bien des
gens n'envisageaient pas ces larcins de la même
façon. Ce qui le prouve, c'est que l'indulgence
du grand nombre semblait acquise aux auteurs
de semblables méfaits. Si l'on en juge d'après
un passage d'Eginhard, ceux qui violaient les
églises et les catacombes pour s'emparer des
corps saints, n'encouraient nullement le blâme;
on ne flétrissait guère que le voleur de seconde
main, qui osait soustraire au premier une part
de son bien.
* *
UNE NOUVELLE IXSCRIPTIOX GAULOISE. - Dans
la séance de l'Académie des Inscriptions du 26
novembre 1886, M. Bertrand a fait une commu-
nication sur une inscription gauloise qui a été
signalée aux environs de Nimes dans la recon-
struction d'un mur, à Saint-Cornes, dans la
propriété de M. Fabre. On y lit le nom de
fils de Purcxxox, puis le mot
ArotomAf qui parait signifier pûry'upcmanq.
*
* *
STATUE ARCHAÏQUE D'APOLLON. — M. Boileau
a communiqué à l'Académie des Inscriptions
(5 novembre 1886) un fragment de statue ar-
chaïque trouvé en Béotie, sur l'emplacement du
sanctuaire d'Apollon Ptoos. Cette statue repré-
sente Apollon debout, entièrement nu. Elle rentre
dans une série de figures archaïques d'Apollon,
de la seconde manière. Ce fragment a beaucoup
d'analogie avec lApollon de Piombino ( du
Louvre) et l'Apollon Strangford (du British
Muséum), ce qui donne à penser que ces diffé-
rents monuments sont des reproductions d'un
même original. Il y a grande apparence que cet
original est la statue d'Apollon Didvmëen, œuvre
de Kanakhos de Sicvone, consacrée dans le tem-
ple des Branchides, près de Milet. Une inscrip-
tion gravée sur les jambes du fragment découvert
en Béotie, permet d'affirmer qu'il n'est pas posté-
rieur au milieu du v° siècle avant Jésus-Christ.
11 remonte peut-être à la fin du vP siècle.
* *
LES ARTISTES GRECS AU SERVICE DES PERSES. -—-
M. fleuzey, à l'occasion des découvertes de la
mission Dieulaf'ov, en ëusiane, vient de publier
ÉGYPTE. — Les travaux de déblaiement du
sphinx de Ghizeh sont poussés avec activité. Le
monstre de pierre se dégage peu à peu. Le déblai
a actuellementmis à jour les pattes antérieures et
une partie du flanc droit. Les pattes ne sont pas,
comme le reste du monument, taillées en plein
roc ; elles sont formées d'un assemblage de
briques cuites, de grandes dimensions, d'un
rose pâle, dont la coloration reste assez bien
dans la tonalité générale de la pierre calcaire
qu'elles remplacent.
Jusqu'à présent, la vue d'ensemble des parties
découvertes est peu satisfaisante. Il y a dans les
lignes de réelles disproportions qui laissent à
croire que ce sphinx est d'un âge antérieur à
celui des Pyramides et remonte à une époque à
laquelle l'art égyptien balbutiait encore. A com-
bien de mille ans cela nous remonte-t-il? M. Gré-
baut, directeur du musée de Boulaq, n'a pas en-
core perdu l'espoir de trouver une ouverture dans
le flanc droit. Mais le sable est un ennemi avec
lequel il faut compter, et il se passera encore
quelque temps avant qu'on ait pu le vaincre et
lui arracher le secret de l'intéressant monument
qu'il enserre depuis tant de siècles.
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LE VOL DES RELIQUES. — Dans la séance de
l'Académie des inscriptions du 5 novembre 1886,
M. Le Blant a lu un mémoire intitulé : /a Lcd
da? dans lequel il cite un certain
nombre de cas où, au Bas-Empire et au Moyen-
Age, des reliques ont été volées, soit par des
personnes qui en faisaient commerce, soit par
des fidèles qui n'avaient pas d'autre but que
d'ôtre en possession d'objets dignes de leur
vénération. Les esprits éclairés considéraient de
tels actes comme condamnables; mais bien des
gens n'envisageaient pas ces larcins de la même
façon. Ce qui le prouve, c'est que l'indulgence
du grand nombre semblait acquise aux auteurs
de semblables méfaits. Si l'on en juge d'après
un passage d'Eginhard, ceux qui violaient les
églises et les catacombes pour s'emparer des
corps saints, n'encouraient nullement le blâme;
on ne flétrissait guère que le voleur de seconde
main, qui osait soustraire au premier une part
de son bien.
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UNE NOUVELLE IXSCRIPTIOX GAULOISE. - Dans
la séance de l'Académie des Inscriptions du 26
novembre 1886, M. Bertrand a fait une commu-
nication sur une inscription gauloise qui a été
signalée aux environs de Nimes dans la recon-
struction d'un mur, à Saint-Cornes, dans la
propriété de M. Fabre. On y lit le nom de
fils de Purcxxox, puis le mot
ArotomAf qui parait signifier pûry'upcmanq.
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STATUE ARCHAÏQUE D'APOLLON. — M. Boileau
a communiqué à l'Académie des Inscriptions
(5 novembre 1886) un fragment de statue ar-
chaïque trouvé en Béotie, sur l'emplacement du
sanctuaire d'Apollon Ptoos. Cette statue repré-
sente Apollon debout, entièrement nu. Elle rentre
dans une série de figures archaïques d'Apollon,
de la seconde manière. Ce fragment a beaucoup
d'analogie avec lApollon de Piombino ( du
Louvre) et l'Apollon Strangford (du British
Muséum), ce qui donne à penser que ces diffé-
rents monuments sont des reproductions d'un
même original. Il y a grande apparence que cet
original est la statue d'Apollon Didvmëen, œuvre
de Kanakhos de Sicvone, consacrée dans le tem-
ple des Branchides, près de Milet. Une inscrip-
tion gravée sur les jambes du fragment découvert
en Béotie, permet d'affirmer qu'il n'est pas posté-
rieur au milieu du v° siècle avant Jésus-Christ.
11 remonte peut-être à la fin du vP siècle.
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LES ARTISTES GRECS AU SERVICE DES PERSES. -—-
M. fleuzey, à l'occasion des découvertes de la
mission Dieulaf'ov, en ëusiane, vient de publier