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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Revillout, Eugène: Sur un prétendu sceau Hittite: trouvé près de Tarse
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0013

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SUR UN PRETENDU SCEAU HITTITE

3

Reste le fameux triangle. Eli bien ! ce triangle n’est pas autre chose que le signe ti Q)
qui très souvent, large du bas, a des angles égaux dans les représentations de ce genre.
Ce signe A avait certainement au dessous de lui, dans l’original primitif, le signe anyt (f)
figuré lui-même au dessus du sa, comme dans une intéressante figurine de Thoueris
en émail d’un bleu profond qui se trouve dans la vitrine du Panthéon (salle à colonnes).
Nous en donnons une reproduction sous le n° 4 de notre planche. C’est certainement
ce signe ^ que, soit le copiste asiatique, soit le dessinateur moderne du Record a
confondu avec un objet oblong tenu dans le poing fermé de la déesse.

Nous avons ainsi la figure de Thoueris, avec son symbole complémentaire, le sa, comme

d’ordinaire, devant ses pieds et au dessus la légende | = tiany « donne la vie », prière

qui, en Egypte, est gravée tantôt sur Je socle des statues divines, tantôt dans les bas-
reliefs, devant la figure de la divinité qu’on invoque. Souvent après tian\, en Egypte,
on met le nom de celui qui a fait ou fait faire le monument en question. Mais souvent
aussi, dans les objets de pacotille, surtout dans ceux qui étaient destinés à l’exportation,
on n’écrit que le souhait en sous-entendant le nom. Les imitateurs phénico-asiatiques
procèdent habituellement, de même, et cela se comprend d’autant mieux qu’ils n’auraient
su écrire en hiéroglyphes le nom de celui qui faisait la commande.

Mais, me dira-t-on, vous oubliez que le triangle, le chapeau pointu1 surmonte une

fois directement le signe sa dans une des reproductions du Record, A cela je

répondrai que cette reproduction nous donne seulement le signe sa lui-même, dont le
sommet est un peu anguleux, au lieu d’être rond, ainsi que cela est fréquent.

Et la gravure de la page 309 du 3e volume de l’histoire de l’Art de MM. Perrot et
Chippiez2? — Elle n’a aucun rapport avec la question qui nous occupe; car elle ne porte
nullement le signe en question, mais un autel égyptien de forme vulgaire3 que M. Perrot
a voulu, à tort, décomposer pour en faire un « cône sacré avec des bras et avec une
tête » (??!!) C’est tout simplement une grosse erreur.

1. « A very curions Symbol, winch appears to dénoté

life generally, or at leasl the primordial principle of
human life. On another face of the seal this symbol is
without the triangular cap (wich however is above it).»

2. « The évolution of this curious symbol would seem

to be this. The triangle was regarded as sacred, as repre-
senting the primordial principle of things. As such it is
found in India, and, remarkably, it is to bee seen also on
a stele of Lilybaeum, wich bears a Phœnician inscription,
but here the triangle lias a head and arms. (See the bas-
relief figured in Perrot and Chipier’s Histoire de l'Art
(vol. III, p. 309) from the Corp inscr sem.) According to
P. and C. p. 308, analogous examples exist « sur les mon-

naies de certaines villes de l’Asie», but hâve been uuable
to find them.

3. Sous cette stèle un Phénicien est placé devant un
autel à feu (a/j et a plus loin devant lui la table d’offrande
ou de propitiation en question. Il y a daus ce dessin un
essai de perspective intéressant. La table d’offrandes
située plus loin est placée plus haut dans le tableau et avec
des dimensions proportionnelles plus petites. Quant à
tous les égyptologues savent que c’est une
des formes fréquentes de l’autel d’offrandes
qui est ainsi figuré dans l’écriture ÈJÎ ,ou

bien ou bien ^ (Conf. Brugsch, sup.
au lexique, p. 42).
 
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