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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 1-2
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Revillout, Eugène: Sur un prétendu sceau Hittite: trouvé près de Tarse
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0014

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SUR UN PRÉTENDU SCEAU HITTITE

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Quant aux dieux ou aux hommes à queue1 de M. Tyler, il faut s’en défier. Je sais bien
que certains anciens, Grecs ou Romains, ont affirmé l’existence d’hommes à queue et de
Satyres dans diverses régions d’Ethiopie. Mais les Egyptiens et les Ethiopiens ne les ont
jamais connus, et c’est à un détail de costume, fréquent dans les représentations égyp-
tiennes, qu’il faut attribuer cette erreur. Ainsi le dieu Bes lui-même n’a pas de queue,
quoi qu’il en paraisse tout d’abord. Ce que l’on prenait pour une queue de Bes n’est pas
autre chose que la queue de la peau de léopard dont il se ceint les reins, à la façon de
Bacchus et d’Hercule2. On peut s’en assurer au Louvre soit par la belle statue du Sera-
peum (S. 962), soit dans la vitrine E des dieux (salle à colonnes).

11 est vrai que la confusion dont nous parlions tout à l’heure paraît avoir existé déjà
dans les imitations asiatiques; car le dieu Bes, ainsi que l’a fort bien dit M. Heuzey, est,
avec Horus, un des dieux égyptiens qui ont été le plus fabriqués en Phénicie, en Asie, etc.,
souvent d’une façon bien imparfaite.

Les Egyptiens humains ont souvent une queue eux-mêmes. Je citerai, par exemple,
les prêtres en costume de sam, revêtus, à la manière de Bes, d’une peau de léopard,
pour les cérémonies sacrées. Parfois aussi une queue semblerait exister pour des Egyp-
tiens revêtus de la simple shenti, comme dans le bas-relief C 4 de la XIIe dynastie. Cela
tenait à la manière dont on attachait la ceinture; car cette manière variait beaucoup.
Nous reviendrons d’ailleurs bientôt sur ce sujet.

Je ne parlerai pas ici des autres figures mythologiques énumérées par AI. Tyler. 11
faudrait pour cela en avoir la reproduction. D’ailleurs n’oublions pas que très souvent,
dans les intailles asiatiques, les dieux égyptiens étaient associés à d’autres dieux, soit
chaldéens, soit locaux. J’ai failli ainsi acheter pour mon département, au Louvre, un très
curieux cylindre exécuté par l’ordre d’un Phénicien qui avait mis son nom en caractères
cunéiformes et qui avait fait représenter des dieux égyptiens, particulièrement un Horus,
attaqué par derrière par le dieu asiatique Reslipu, c’est-à-dire par celui-là même qui est
représenté, avec la même mitre blanche et le même bâton, à côté de la déesse asiatique
Qadèsh (ou Astarté) et du dieu égyptien Amon, dans la stèle G 86 (vitrine du Panthéon,
salle à colonnes). Evidemment le Phénicien qui avait commandé le cachet en question
(maintenant en la possession de M. de Clercq) était un partisan des Ninivites, pendant les
grandes luttes entre les Assyriens et les Egyptiens se disputant l’hégémonie du monde.
Dernièrement3, M. Heuzey nous a présenté et il a fait acheter pour le Louvre un autre
cylindre du même genre, provenant également de Phénicie et représentant le dieu
égyptien Ra à genoux, semblant demander grâce.

1. « Thisfigure lies, moreover, o pigtail, ou appendoge
wich is found witte at least on other figure ».

2. Notons d’ailleurs que les mythes de Bacchus et

d’Hercule sont des adaptations diverses du mythe de Bes,

qui est à la fois dieu des plaisirs bruyants et dieu de la
guerre.

3. Depuis la composition même de ce mémoire.
 
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