HYPNOS, DIEU DU SOMMEIL
SES REPRESENTATIONS DANS LES MUSEES ET COLLECTIONS DU SUD-EST.
(Planche G.)
Avec leur habitude de tout personnifier, les anciens n’avaient certes eu garde d’oublier
le Sommeil, cette puissance bienfaisante à laquelle dieux et mortels sont également sou-
mis1. Parèdre d’Esculape et d’Hygie1 2, Hypnos visitait les malades couchés dans l’en-
ceinte de l’Asc-lepieion et leur versait ses sucs narcotiques3. Il avait à Trézène sa statue à
côté de celles des Muses4, et était ailleurs en rapport intime avec Bacchus et Ariadne5;
compagnon habituel de l’ivresse, n’était-il pas naturel qu’il eût sa place marquée auprès
des divinités qui symbolisent la résurrection?
Hypnos avait des représentations diverses : tantôt c’était un jeune garçon ailé, les pau-
pières fermées, tenant un flambeau éteint et renversé6; tantôt c’était un enfant blanc,
reposant sur le sein de sa mère la Nuit, à côté d’un enfant noir, image effrayante de la
Mort7 ; d’autres fois encore, c’était un homme barbu8, ou un génie ailé au corps vigou-
reux 9.0. Jalm10, et, après lui, M. Winnefeld ont étudié par le détail ces différentes figura-
tions11. Dans celles que nous avons sous les yeux, Hypnos apparaît sous l’aspect d’un
jeuite homme à la marche rapide, aux traits allanguis, à la bouche souriante.
Le Musée de Lyon possède deux statuettes d’Hvpnos en bronze, qui sont inédites12 :
l’une mesure 0m 19; elle est d’un beau caractère artistique, mais d’une conservation
imparfaite (voir planche 6, n° 1). H y a tout lieu de croire qu’elle a été trouvée dans
la région. Nous en rapprochons une figurine, découverte à Ossy en Val-Romey,
près de Vieu (Ain); celle-ci fait partie de la collection de M. Desjardins, de Lyon, qui a
1. Iliade, XIV, 23.
2. Pausanias, II, 10, 2.
3. Preller, Rômische Mythologie, II, 244.
4. Pausanias, II, 31,5.
5. Silius Italiens, les Puniques, VII, 205.
6. Décharme, Mythologie de la Grèce antique, p. 393, et
Miiller-Wieseler, Denkmaler der allen Kunst; II, n»s 875,
877, 879.
7. Pausanias, V, 18, 1. — Cl. Gerhard, llypnos unil
Thanatos, dans YArchiiologische Zeitung, 1862.
8. Zœga, Bassirelievi, II, 93.
Gazette archéologique. — Année 1888
9. Sur Hypnos et Thanatos, voir A. Dumont, Vases
peints de la Grèce propre, extrait de la Gazette des Beaux-
Arts, 1873, et Collignon, Catalogue des vases peints de la
Société archéologique d’Athènes, nos 630 et 631. — Cf.
Iliade, XVI, 671 et Hésiode, Théogonie, 758 et suivants.
10. O. Jahn, Archiiologische Beitrage, 53, sqq.
IL II. Winnefeld, Hypnos, Ein archiiologische Versucli.
Stuttgart, Spemann, gr. in-8 (trois planches).
12. Benndorf, Museograpliisches, dans YArchaologischer
Anzeiger, 1865, p 301, les signale seulement.
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SES REPRESENTATIONS DANS LES MUSEES ET COLLECTIONS DU SUD-EST.
(Planche G.)
Avec leur habitude de tout personnifier, les anciens n’avaient certes eu garde d’oublier
le Sommeil, cette puissance bienfaisante à laquelle dieux et mortels sont également sou-
mis1. Parèdre d’Esculape et d’Hygie1 2, Hypnos visitait les malades couchés dans l’en-
ceinte de l’Asc-lepieion et leur versait ses sucs narcotiques3. Il avait à Trézène sa statue à
côté de celles des Muses4, et était ailleurs en rapport intime avec Bacchus et Ariadne5;
compagnon habituel de l’ivresse, n’était-il pas naturel qu’il eût sa place marquée auprès
des divinités qui symbolisent la résurrection?
Hypnos avait des représentations diverses : tantôt c’était un jeune garçon ailé, les pau-
pières fermées, tenant un flambeau éteint et renversé6; tantôt c’était un enfant blanc,
reposant sur le sein de sa mère la Nuit, à côté d’un enfant noir, image effrayante de la
Mort7 ; d’autres fois encore, c’était un homme barbu8, ou un génie ailé au corps vigou-
reux 9.0. Jalm10, et, après lui, M. Winnefeld ont étudié par le détail ces différentes figura-
tions11. Dans celles que nous avons sous les yeux, Hypnos apparaît sous l’aspect d’un
jeuite homme à la marche rapide, aux traits allanguis, à la bouche souriante.
Le Musée de Lyon possède deux statuettes d’Hvpnos en bronze, qui sont inédites12 :
l’une mesure 0m 19; elle est d’un beau caractère artistique, mais d’une conservation
imparfaite (voir planche 6, n° 1). H y a tout lieu de croire qu’elle a été trouvée dans
la région. Nous en rapprochons une figurine, découverte à Ossy en Val-Romey,
près de Vieu (Ain); celle-ci fait partie de la collection de M. Desjardins, de Lyon, qui a
1. Iliade, XIV, 23.
2. Pausanias, II, 10, 2.
3. Preller, Rômische Mythologie, II, 244.
4. Pausanias, II, 31,5.
5. Silius Italiens, les Puniques, VII, 205.
6. Décharme, Mythologie de la Grèce antique, p. 393, et
Miiller-Wieseler, Denkmaler der allen Kunst; II, n»s 875,
877, 879.
7. Pausanias, V, 18, 1. — Cl. Gerhard, llypnos unil
Thanatos, dans YArchiiologische Zeitung, 1862.
8. Zœga, Bassirelievi, II, 93.
Gazette archéologique. — Année 1888
9. Sur Hypnos et Thanatos, voir A. Dumont, Vases
peints de la Grèce propre, extrait de la Gazette des Beaux-
Arts, 1873, et Collignon, Catalogue des vases peints de la
Société archéologique d’Athènes, nos 630 et 631. — Cf.
Iliade, XVI, 671 et Hésiode, Théogonie, 758 et suivants.
10. O. Jahn, Archiiologische Beitrage, 53, sqq.
IL II. Winnefeld, Hypnos, Ein archiiologische Versucli.
Stuttgart, Spemann, gr. in-8 (trois planches).
12. Benndorf, Museograpliisches, dans YArchaologischer
Anzeiger, 1865, p 301, les signale seulement.
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