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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 1-2
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Bazin, Hippolyte: Hypnos, dieu du sommeil: ses representations dans les musées et collections du sud-est
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0037

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HYPNOS, DIEU DU SOMMEIL. 27

pour contempler son gracieux amant; Endymion est étendu sur un rocher au pied d’un
arbre, et Hypnos répand sur lui l’éternel repos.

Il y a au Musée de Florence une statuette d’Hypnos en bronze', remarquable par son
beau caractère et la disposition toute particulière de sa coiffure; il tient une corne de
la main droite, et, de la gauche, une baguette, ou peut-être une tige de pavots. Une autre
statuette, également en bronze, du Musée de Vienne-, a perdu cette tige.

La belle statue en marbre d’Hypnos, presque de grandeur humaine, qui se trouve au
Musée de Madrid3, a les deux bras brisés à leur naissance, mais est bien remarquable à
plusieurs points de vue : c’est une œuvre de la nouvelle école attique, une proche parente
de l’Apollon Sauroctone. La franchise des contours, le naturel de la pose, la mettent en
première ligne parmi les représentations du Sommeil; elle nous montre que nos petits
bronzes sont la reproduction d’originaux importants, comme ces grandes statues que
Pausanias signale à Sicyone, à Trézène et à Sparte4.

Après ce coup d’œil rapide jeté sur les monuments les plus importants relatifs à
Hypnos, nous sommes suffisamment éclairé pour aborder directement l’étude de nos
figurines de Lyon et de Vienne et en interpréter la posture, les attributs et le caractère.

Un des traits les plus saillants de leur attitude, c’est l’écartement des jambes : l’un des
pieds est posé sur le sol, l’autre est fortement ramené en arrière pour figurer la rapidité
de la marche du dieu et les précautions qu’il prend pour étouffer le bruit de ses pas.

Leviter suspenso poplité transi,

lui fait dire Stace6.

Autre signe d’une allure vive et dégagée, les bras étaient portés l’un en avant, l’autre
en arrière, et faisaient ainsi contre-poids à la position excentrique du corps; d’une main,

Hypnos tenait la corne6 pour verser le sommeil, infundere somnum, de l’autre la

*

baguette7 ou la branche de pavots8.

Ses tempes sont ornées d’ailes, ces ailes qu’il balançait silencieusement, à la manière
d’un éventail, près des yeux qu’il voulait fermer9; sa tète est penchée; ses formes un
peu grasses sont celles que procure généralement un repos prolongé.

Les visages d’Hypnos ont tous un air aimable et les traits fatigués : tantôt c’est le
premier des caractères qui prédomine, tantôt c’est le second. L’Hypnos de Neuville-sur-
Ain serait plutôt triste et allangui; celui d’Ossy est plus particulièrement gracieux. On
aime à penser que, le sourire aux lèvres, il va, de son pas agile, fermer la paupière
rose des petits enfants. Hippoi.yte BAZIN.

1. Flasch. o. c. p. 221, pl. clviii.— Cl'. Zanoni, Gallena
di Firenze, IV, 138. et Panofka, Merkw. Marmorw., Taf.
2, 2.

2. O.Jahn, Berichte der sàchs. Geselschaft der Wissens-
chaflen, 1853. p. 112.

3. Flasch. o. c. p 217, p. cl vu. — Cf. Clarac, Musée
de sculpture, 606, C 1512 C.

4. Pausanias, 11, 10, 2; 31, 5: III, 18, 1.

5. Stace, Silv., F, 1, 29.

G. Enéide, I, 692; VI, 891. Servius dit expressément
dans son Commentaire .- Somnus sic pingilur quasi somnum
infundat. — Cf. Stace, Tltéb., VI, 27.

7. Silius Italiens, Puniques, X, 357.

8. Enéide, V, 251.

9. .lahn, Archaologischc Bcitrâge, p. 55.
 
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