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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

DOI issue:
Nr. 3-4
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Théoxénou, M.: Les fouilles récentes de l'Acropole d'Athénes, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0097

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LES FOUILLES RÉCENTES DE l’aCROPOLE D’ATHÈNES 83

bien sur la bande du khi ton, ici du cinabre assez clair, là un ton qui Hotte aujourd’hui
entre differentes nuances de vert et de bleu. Le bracelet du bras droit est vert foncé.

Faute de pouvoir décrire longuement la polychromie des œuvres archaïques en
Attique, je me borne aux indications utiles. La tête Jakobsen garde une peinture
qui n’est guère effacée, grâce au séjour prolongé qu’elle a dû faire dans le sol.
« Les cheveux, dit Ravel, en sont d’un rouge brun encore assez vif. Les globes des yeux sont
cernés, le long des paupières, d’une ligne rouge très apparente. Les lèvres ont conservé
une teinte rosée. Les chairs sont toujours restées blanches. » Ajoutons que la prunelle
paraît avoir été peinte, bien que la trace laissée par la couleur soit presque imper-
ceptible. — La tête Rampin est de même. « Les cheveux gardent de nombreuses traces
d’une teinte rouge, ainsi que la barbe. Au dessus de la lèvre supérieure, un trait de la
même couleur indique un léger duvet. L’iris était également rouge ; la pupille noire.
Une ligne en creux, tracée très finement, entoure l’iris; une ligne semblable se
remarque aux sourcils qui probablement avaient reçu une coloration comme la barbe
et la chevelure1 ». Le reste du visage était blanc, suivant Dumont; il n’a reçu, d’après
Rayet, « qu’une teinte extrêmement légère et qui n’a laissé aucune trace. » — La tête du
Louvre ne présente plus un vestige de coloration. Néanmoins on ne doute pas qu’elle
n’ait eu la chevelure peinte, peut-être en brun rouge. — La tète d’Aristion par Aristoklès
a des traces visibles de peinture. La crainte de les endommager avait empêché de prendre
un moulage; l’expédition prussienne en 1862 n’hésita pas à le faire, et l’on sait de
quel air triomphant Overbeck loue « cette énergie » qui aurait pu porter atteinte à une
si belle œuvre2. Les cheveux et la barbe sont brunâtres, la cuirasse bleu-noir, le fond
de la stèle rouge, et le nu n’a pas de traces de couleur.

L’œil est une des parties du corps qui ont le plus embarrassé les maîtres archaïques de
ce pays : pour le rendre, ils ont eu recours à divers moyens. L’intérieur èn est tantôt
concave, comme dans beaucoup de statues de l’époque romaine, tantôt convexe avec des
traces de couleur qui indiquent l’iris. Tantôt c’est du vermillon qui finit par devenu
brun; tantôt, d’une manière plus soignée, la ligne des paupières et des sourcils est
relevée par une couleur sombre, le cristallin est cerclé de noir et rempli de vermillon,
le noir de l’œil est indiqué. Ce travail des yeux est très intéressant. La tète du Louvre a
les yeux bien ouverts, fendus en amandes, très saillants, enchâssés entre des paupières
minces que cernent des arêtes vives ; les prunelles en sont indiquées par une saillie légère
et ménagée sur le globe. Les yeux gros et proéminents sont tout à fait obliques sur les
vieilles métopes de Sélinonte; en Attique aussi, dans les commencements de l’école,
on rencontre ces yeux circulaires et très écarquillés, puis ce sont les yeux en amande et
allongés. Un procédé fréquent est de faire presque rectiligne la paupière inférieure et de
couder l’arc supérieur d’une manière excessive : de cette façon s’explique l’épithète
homérique éXtxoêAÉipapoç. Ceux du Moskliophore rappellent enfin l’une de curieuses

1. Rayet.

■J. Overbeck.
 
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