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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

DOI issue:
Nr. 9-10
DOI article:
Deglane, Henri: Le palais des Césars au Mont Palatin, [3]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0239

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LE PALAIS DES CESARS AU MONT PALATIN

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maisons romaines, elle s’ouvre largement, dans l’axe de l’édifice, au fond du péristyle.
Mais ce qui affirme encore plus sa destination, c’est la disposition des parois latérales de
la salle, percées de deux grandes portes et de trois fenêtres descendant bas, pour per-
mettre à la vue de jouir de ce qui se passe au delà.

Ces fenêtres et ces portes donnent en effet sur une salle présentant tous les caractères
d'un nymphéum : au milieu, on voit les restes d’une élégante fontaine de forme elliptique,
ornée de deux ordres de petites niches dont l’inférieur plonge dans un bassin en
contrebas du sol. Le fond et les parois du bassin étaient revêtus de marbre blanc et le
pavé de la salle environnante d’albâtre oriental. On a trouvé également dans les fouilles
deux gros fragments de colonnes en jaune-brecciato et une gracieuse statue de l’Amour
avec de grandes ailes, actuellement au musée du Louvre. La paroi de la salle faisant face
aux ouvertures du Triclinium est courbe et décorée de trois absides et de deux portes.
Sur les parois de retour, deux autres portes donnent accès, l’une au peristylium, l’autre
à Y area du temple de Jupiter Vainqueur. Sur la paroi courbe du nymplieum, dans le
piédroit, entre l’abside centrale et la porte adjacente, on remarque les traces d’une petite
niche flanquée de deux trous rectangulaires où devaient s’encastrer des consoles sup-
portant des colonnettes. Cette décoration de niches ornées de colonnes devait se répé-
ter tout autour de la salle. Les deux fragments de colonnes de brèche africaine, men-
tionnés plus haut, appartenaient à un léger portique contournant le nymplieum sur trois
côtés et venant aboutir aux deux portes de la paroi latérale du triclinium. Ce portique,
noyé de verdure et de fraîcheur, servait à la communication entre la salle des repas et
les cuisines ou offices qui se trouvaient en contrebas au delà de la paroi courbe du
nymphéum.

Pour en revenir au triclinium, nous avons insisté sur le percement latéral de cette
salle pour justifier de sa destination. Cette disposition, en effet, répond exactement à celle
des salles grecques nommées cyzicènes, dont parle Vitruvefliv. IV, cap. III). « Ces salles,
« dit le savant architecte, sont toujours tournées au septentrion; on fait aussi en sorte
« qu’elles aient vue sur les jardins et que leurs portes soient dans le milieu. Ces salles
« doivent être assez larges pour contenir deux tables à trois lits, opposées l’une à l’autre,
« avec la place qui est nécessaire tout autour pour le service. Elles ont à droite et à
« gauche des fenêtres qui s’ouvrent comme des portes afin que, de dessus les lits,
« on puisse voir dans les jardins. La hauteur de ces salles est d’une fois et demie
« leur largeur, etc. »

Comme on le voit, le triclinium du palais de Domitien était conçu dans les règles de
l’art. L’espace manquant pour des jardins, l’architecte y avait suppléé en flanquant la
salle des repas de deux nymphées où la verdure devait aussi jouer un grand rôle.

Nous disons deux nymphées, car on peut voir d’après notre plan que, du côté
gauche du triclinium, à l’intérieur de la villa Mills, la disposition du nymplieum se
reproduit telle qu’elle existe du côté droit et que les deux portes percées dans la paroi
 
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