VASES POLYCHROMES SUR FOND NOIR
DE LA PÉRIODE ARCHAÏQUE
[Suite et fin').
(Planches 22 et 23.)
Si des doutes sur la provenance des vases du premier groupe sont sinon permis,
du moins possibles, il n’en est pas de même du groupe suivant, dont la provenance
athénienne est si bien constatée que de peu d’autres. Il sera peut-être plus difficile de
persuader le lecteur de son antiquité réelle. O11 est trop accoutumé à ne voir sortir des
mains des potiers de cette époque qu’un travail inimitable de délicatesse et de précision,
pour se faire d’abord à l’idée qu’une peinture, aussi négligée que celle-ci, est leur œuvre.
Mais, disons-le de suite, si la peinture en général est fort mauvaise, l’ouvrage du potier
ne laisse rien à désirer.
Ces petites phialés, d’une vingtaine de centimètres environ de diamètre, sont
légères et admirablement lisses à l’extérieur et le vernis noir est souvent bien réussi.
Toutes celles que j’ai vues présentent à l’extérieur le même aspect, une surface
unie, d’une belle couleur de terre cuite, sans vernis transparent, avec une bordure
noire, large de deux à deux centimètres 1/2. Toutes, ou presque toutes, ont un
omphalos. Citons encore parmi les signes distinctifs, que les figures peintes à
l’intérieur ont toujours la tête vers le centre, les pieds vers le bord et que bien souvent
l’omphalos est entouré de rayons, peints avec plus de négligence que le reste et
qui se répètent quelquefois dans une bande qui entoure le sujet. C’est surtout cette
1. Voyez plus haut. Gazette archéologique, p. 193.
Après l’impression de la première partie de cet article,
j’appris de M. van Branteghem que le lécythe décrit sous
le n° XII est entré dans sa collection et qu’il lit, outre les
légendes mentionnées dans le texte, d’un côté de la kitha-
ristria KAbE et de l'autre les lettres EM, probablement
le reste d’un nom de femme.
Du reste, je ne puis m’empècher de communiquer au
lecteur la description d’un lécythe, que je viens de trouver
au Museo Civico de Bologne, vu qu’il conserve le style
des vases à figures noires plus pur encore que les autres.
I bis Lécythe, de la même forme que les n°* II et III.
haut de 18 centim. 1/2; Musée de Bologne, de la coll.
P. Palaci, n° 1170, provenance inconnue.
Combat, à la lance, d’un guerrier, à droite, contre une
Amazone, à gauche. Il est tout noir (profil ordinaire des
fig. noires), elle a les chairs blanches. Du reste étaient
peints soit en blanc, soit en rouge brique , les contours des
cimiers, les lances, les épisèmes, celui du bouclier (en
profil) du guerrier, une (demie) tête de bœuf, celui de
l’Amazone, deux dauphins, les courroies de la gaine du
guerrier, les liserés et les légendes vides de sens :
+ ISVTIS et +OPO+NI5-|- Tout le reste est indiqué
en lignes gravées, vigoureuses pour les contours, légères
pour les détails. Il est à noter que l’œil du guerrier est
rond , celui de l’Amazone en amande. Une observation que
j’ai faite la première fois sur ce vase est que l’on retrouve
partout une première esquisse fort légère, du genre de celle
que l’on connaît aux vases rouges, mais tracée à la pointe.
Sur l’épaule, l’ornement usuel des boutons de fleurs.
Gazette archéologique. — Année 1888.
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DE LA PÉRIODE ARCHAÏQUE
[Suite et fin').
(Planches 22 et 23.)
Si des doutes sur la provenance des vases du premier groupe sont sinon permis,
du moins possibles, il n’en est pas de même du groupe suivant, dont la provenance
athénienne est si bien constatée que de peu d’autres. Il sera peut-être plus difficile de
persuader le lecteur de son antiquité réelle. O11 est trop accoutumé à ne voir sortir des
mains des potiers de cette époque qu’un travail inimitable de délicatesse et de précision,
pour se faire d’abord à l’idée qu’une peinture, aussi négligée que celle-ci, est leur œuvre.
Mais, disons-le de suite, si la peinture en général est fort mauvaise, l’ouvrage du potier
ne laisse rien à désirer.
Ces petites phialés, d’une vingtaine de centimètres environ de diamètre, sont
légères et admirablement lisses à l’extérieur et le vernis noir est souvent bien réussi.
Toutes celles que j’ai vues présentent à l’extérieur le même aspect, une surface
unie, d’une belle couleur de terre cuite, sans vernis transparent, avec une bordure
noire, large de deux à deux centimètres 1/2. Toutes, ou presque toutes, ont un
omphalos. Citons encore parmi les signes distinctifs, que les figures peintes à
l’intérieur ont toujours la tête vers le centre, les pieds vers le bord et que bien souvent
l’omphalos est entouré de rayons, peints avec plus de négligence que le reste et
qui se répètent quelquefois dans une bande qui entoure le sujet. C’est surtout cette
1. Voyez plus haut. Gazette archéologique, p. 193.
Après l’impression de la première partie de cet article,
j’appris de M. van Branteghem que le lécythe décrit sous
le n° XII est entré dans sa collection et qu’il lit, outre les
légendes mentionnées dans le texte, d’un côté de la kitha-
ristria KAbE et de l'autre les lettres EM, probablement
le reste d’un nom de femme.
Du reste, je ne puis m’empècher de communiquer au
lecteur la description d’un lécythe, que je viens de trouver
au Museo Civico de Bologne, vu qu’il conserve le style
des vases à figures noires plus pur encore que les autres.
I bis Lécythe, de la même forme que les n°* II et III.
haut de 18 centim. 1/2; Musée de Bologne, de la coll.
P. Palaci, n° 1170, provenance inconnue.
Combat, à la lance, d’un guerrier, à droite, contre une
Amazone, à gauche. Il est tout noir (profil ordinaire des
fig. noires), elle a les chairs blanches. Du reste étaient
peints soit en blanc, soit en rouge brique , les contours des
cimiers, les lances, les épisèmes, celui du bouclier (en
profil) du guerrier, une (demie) tête de bœuf, celui de
l’Amazone, deux dauphins, les courroies de la gaine du
guerrier, les liserés et les légendes vides de sens :
+ ISVTIS et +OPO+NI5-|- Tout le reste est indiqué
en lignes gravées, vigoureuses pour les contours, légères
pour les détails. Il est à noter que l’œil du guerrier est
rond , celui de l’Amazone en amande. Une observation que
j’ai faite la première fois sur ce vase est que l’on retrouve
partout une première esquisse fort légère, du genre de celle
que l’on connaît aux vases rouges, mais tracée à la pointe.
Sur l’épaule, l’ornement usuel des boutons de fleurs.
Gazette archéologique. — Année 1888.
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