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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 11-12
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Heiss, Aloïss: Plat celtibérien en terre cuite: decouvert a Ségovie
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0343

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PLAT CELT1BÉRIEN EN TERRE CUITE 313

deux Castilles, la province de Valence et l’Andalousie sont frappés de l’identité de forme
de la céramique actuelle avec celle des peuples qui vinrent successivement s’établir dans
la Péninsule ibérique.

Si le plat de Ségovie, par la saillie de son umbo, par les palmettes qui décorent ses
bords, n’est pas sans analogie avec certaines faïences liispano-moresques, il n’en faut
pas conclure que, les Maures ayant remplacé les Arabes en Espagne seulement au
xme siècle, notre plat ne puisse remonter au delà de cette date.

Les Maures, aussi bien que les Carthaginois, eurent des relations commerciales très
suivies avec les différents peuples de l’ibérie longtemps avant l’invasion des Arabes,
laquelle n’eut lieu, comme on sait, qu’au vine siècle de notre ère. Juba II, roi de Mau-
ritanie, fut créé par Auguste duumvir quinquennalis et patronus colonise1 de
Carthago nova. Le nom de Juba II et celui de son fils Ptolémée sont inscrits, avec le
premier de ces titres, sur des bronzes frappés dans cette ville2. Ces distinctions dont
Auguste honora le roi et le prince royal de la Mauritanie indiquent suffisamment les
rapports intimes et, suivant Strabon, la parenté qui existaient entre les Turdétans et les
Liby-phéniciens d’Afrique, dont les deux races étaient tellement mêlées que, du temps
d’Auguste, la majorité des habitants de la Turdétanie était devenue phénicienne.

Les plats hispano-moresques ne seraient donc que la tradition de la céramique des
anciens Africains établis en Espagne et dont le plat de Ségovie nous offre un précieux
spécimen.

Les lettres inscrites sur ce plat sont très saillantes; elles appartiennent à l’écriture
ibérienne des médailles autonomes de l’Espagne et des inscriptions lapidaires de la
môme époque. Malheureusement plusieurs lettres sont effacées et d’autres ne nous
offrent que des fragments insuffisants pour les reconstituer. Le personnage armé d’une
lance et de trois javelots rappelle le guerrier qu’on voit au revers des bronzes de
Ventipo2.

Monnaie de Ventipo.

Enfin la terre du plat n’a aucunement l’apparence d’une fabrication moderne, et, sui-
vant nous, l’authenticité de ce monument ne nous parait pas discutable.

1. A. Ileiss. Description générale des monnaies antiques | 2. A. Heiss, op. cit., pl. xxxv.

d’Espagne, p. 273.

Gazette ARqiiF.oi.OGiQu::. — Ann'ke 1888.
 
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