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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Recherches sur l'histoire de l'orfèvrerie française, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0020

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16 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

espérons qu'un écrivain de bonne volonté se rencontrera qui, ajoutant ses
propres recherches à celles qui ont déjà été faites, mettra en ordre les
découvertes de l'érudition moderne, classera les faits épars et jettera un
peu de lumière sur les points restés obscurs. Pour nous, une telle tâche
nous épouvante : le livre qu'il y aurait à faire sur l'orfèvrerie française,
ce n'est pas nous qui l'écrirons. Toutefois, comme nous avons depuis
longtemps recueilli des notes sur ce sujet, nous nous décidons à les
imprimer aujourd'hui, dans la pensée qu'elles pourront n'être pas inu-
tiles aux travailleurs courageux.

Mais hâtons-nous de le dire, on ne trouvera ici qu'un chapitre de
l'histoire de l'orfèvrerie ; c'est, il est vrai, celui de tous qui a été fouillé
le moins profondément et qui, à ce titre, pourrait donner lieu aux révé-
lations les plus nouvelles. En effet, si nous essayons de nous rendre
compte des travaux qu'on a publiés sur l'histoire de l'orfèvrerie en
France, nous devons être frappés de ce fait que cet art a surtout été étu-
dié de près pour la période qui a précédé le xvr siècle: sur cette intéres-
sante époque, nous possédons déjà un ensemble de recherches d'une
incontestable valeur. Le regrettable abbé Texier, clans son Dictionnaire
d'orfèvrerie chrétienne-, M. Didron et les écrivains habiles qui rédigent
avec lui les Annales archéologiques $ M. Paul Lacroix, dans son Histoire
de l'orfèvrerie-joaillerie, et bien d'autres qu'il serait trop long, mais bien
juste de citer, ont raconté l'histoire de l'orfèvrerie depuis ses origines
jusqu'à la fin du xve siècle, et ils ont exposé avec détail la législation spé-
ciale qui régissait la corporation des orfèvres. Dans ses belles Recherches
sur la peinture en émail, M. Jules Labarte a eu naturellement occasion
de parler des bijoux du moyen âge; M. le comte de Laborde, dans ses
Ducs de Bourgogne et dans le Glossaire qu'il a joint à son catalogue des
émaux du Louvre, a réuni une foule de noms d'artistes et a indiqué un
nombre considérable de ces œuvres qui, fragiles et précieuses, avaient une
double raison de périr. Enfin des bataillons intelligents de dessinateurs,
de graveurs, de photographes, ont visité les églises, les musées, les col-
lections particulières, et nous ont révélé l'existence de bien des trésors,
merveilles heureusement échappées à l'avide creuset du fondeur. Mais
jusqu'à présent le moyen âge a paru être le but préféré de ces savantes
recherches : à l'exception de M. P. Lacroix, qui a poussé son enquête jus-
qu'à 1789, les récents historiens de l'orfèvrerie s'arrêtent volontiers au
règne de Louis XII, les puristes de l'archéologie étant d'accord pour pré-
tendre que le mouvement inauguré par la Renaissance fut une calamité
et marqua la première étape de l'art dans la voie de la décadence. Ce
dédain ne nous paraît pas mérité. Quand bien même — ce que nous con-
 
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