DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Claudet, Antoine: La photographie dans ses relations avec les beaux-arts
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0119
DISCOURS
SUR
LA PHOTOGRAPHIE.
113
Qu'une semblable confusion puisse s'élever dans l'histoire des deux
deux découvertes, cela sera moins surprenant que de savoir que non-
, seulement elles ont été faites indépendamment l'une de l'autre, mais
encore qu'elles seraient restées pendant dix années sans être réunies d'une
manière pratique et générale, quoique, à l'époque où toutes les deux
furent bien comprises, on pût déjà considérer la photographie comme
étant le moyen le plus parfait de produire les deux épreuves identiques, à
différents points de vue nécessaires pour le stéréoscope, et que le stéréo-
scope devait recevoir de la photographie son application la plus précieuse.
Wheatstone fut; en réalité, le premier qui profita des essais les plus
précoces delà photographie, afin d'obtenir des épreuves pour son stéréo-
scope, et moi-même j'ai eu le plaisir de lui fournir, dans le même but et
sur sa demande, des tableaux daguerréotypes dès l'année
Mais pendant longtemps le daguerréotype fut le seul procédé généra-
lement employé en photographie, et ces sortes d'épreuves, à cause de la
réflexion de la surface métallique, ne pouvaient être bien examinées que
dans une certaine inclinaison ; elles ne pouvaient, en outre, subir un
examen convenablement rapproché dans un instrument laissant pénétrer
la lumière de tous côtés. Ces défauts engagèrent un autre savant dis-
tingué à tourner son attention vers ce sujet, et ce fut seulement en 18Ù9
que sir David Brewster lut, devant l'Association anglaise, à Birmingham,
un mémoire sur l'application du stéréoscope à la photographie. 11
présenta à l'assemblée un instrument très-ingénieux qu'il appela sté-
réoscope semi - lenticulaire, particulièrement adapté à l'examen des
épreuves daguerréotypes et possédant l'avantage de les grossir. Depuis
ce moment les photographes tournèrent leur attention vers l'application
de la photographie au stéréoscope. Aujourd'hui cet instrument, source
inépuisable de jouissances, se trouve par tous les pays, dans toutes les
familles, depuis le palais de la royauté jusque dans la plus humble des
chaumières.
Le stéréoscope est le panorama général du monde. Il nous offre, sous
une forme très-portative et au meilleur marché possible, non-seulement la
reproduction, mais encore le modèle, dans une proportion tangible, de
tout ce qui existe dans les différentes contrées de l'univers. Il nous fait
pénétrer en des lieux connus seulement par les relations imparfaites
des voyageurs; il nous place devant les ruines cle Y architecture ancienne,
nous expliquant ces archives historiques des premières civilisations, dispa-
rues aujourd'hui, le génie, le goût et la puissance des âges passés, avec les-
quels nous sommes aussi familiarisés que si nous avions visité ces ruines.
Au sein de notre foyer, nous avons l'avantage de les examiner sans être
ix. 4 5
SUR
LA PHOTOGRAPHIE.
113
Qu'une semblable confusion puisse s'élever dans l'histoire des deux
deux découvertes, cela sera moins surprenant que de savoir que non-
, seulement elles ont été faites indépendamment l'une de l'autre, mais
encore qu'elles seraient restées pendant dix années sans être réunies d'une
manière pratique et générale, quoique, à l'époque où toutes les deux
furent bien comprises, on pût déjà considérer la photographie comme
étant le moyen le plus parfait de produire les deux épreuves identiques, à
différents points de vue nécessaires pour le stéréoscope, et que le stéréo-
scope devait recevoir de la photographie son application la plus précieuse.
Wheatstone fut; en réalité, le premier qui profita des essais les plus
précoces delà photographie, afin d'obtenir des épreuves pour son stéréo-
scope, et moi-même j'ai eu le plaisir de lui fournir, dans le même but et
sur sa demande, des tableaux daguerréotypes dès l'année
Mais pendant longtemps le daguerréotype fut le seul procédé généra-
lement employé en photographie, et ces sortes d'épreuves, à cause de la
réflexion de la surface métallique, ne pouvaient être bien examinées que
dans une certaine inclinaison ; elles ne pouvaient, en outre, subir un
examen convenablement rapproché dans un instrument laissant pénétrer
la lumière de tous côtés. Ces défauts engagèrent un autre savant dis-
tingué à tourner son attention vers ce sujet, et ce fut seulement en 18Ù9
que sir David Brewster lut, devant l'Association anglaise, à Birmingham,
un mémoire sur l'application du stéréoscope à la photographie. 11
présenta à l'assemblée un instrument très-ingénieux qu'il appela sté-
réoscope semi - lenticulaire, particulièrement adapté à l'examen des
épreuves daguerréotypes et possédant l'avantage de les grossir. Depuis
ce moment les photographes tournèrent leur attention vers l'application
de la photographie au stéréoscope. Aujourd'hui cet instrument, source
inépuisable de jouissances, se trouve par tous les pays, dans toutes les
familles, depuis le palais de la royauté jusque dans la plus humble des
chaumières.
Le stéréoscope est le panorama général du monde. Il nous offre, sous
une forme très-portative et au meilleur marché possible, non-seulement la
reproduction, mais encore le modèle, dans une proportion tangible, de
tout ce qui existe dans les différentes contrées de l'univers. Il nous fait
pénétrer en des lieux connus seulement par les relations imparfaites
des voyageurs; il nous place devant les ruines cle Y architecture ancienne,
nous expliquant ces archives historiques des premières civilisations, dispa-
rues aujourd'hui, le génie, le goût et la puissance des âges passés, avec les-
quels nous sommes aussi familiarisés que si nous avions visité ces ruines.
Au sein de notre foyer, nous avons l'avantage de les examiner sans être
ix. 4 5