Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Lasteyrie, Ferdinand de: La peinture sur verre au dix-neuvième siècle
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0146

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
W GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

On a voulu reprendre aussi en Allemagne le genre de tableaux sur
verre connus sous le nom de vitraux suisses. Un pauvre diable de peintre
de Fribourg en Brisgau, nommé Helmeling, en avait fait sa spécialité
avant même que son art ne fût redevenu à la mode. C'étaient de petites
miniatures sur verre traitées avec beaucoup de finesse, mais dépourvues
de style. Bien que leur auteur les vendît assez cher, il ne fit pas fortune,
et mourut sans laisser d'élèves, il y a une vingtaine d'années.

Quelques verriers de Berne, de Fribourg (canton) et de Zurich ont
aussi essayé de faire revivre le vitrail suisse, — avec plus de zèle que de
succès, j'ai regret de le dire.

Enfin l'Italie elle-même a pris part à ce mouvement. Ses premiers
essais n'avaient pas été fort heureux ; mais aujourd'hui Milan possède,
dans la personne de M. Bertini, un artiste très-distingué qui a su plier
son talent à toutes les exigences de la peinture sur verre, et produire quel-
ques œuvres dont on ne saurait méconnaître la valeur.

En somme, partout où l'art religieux a repris faveur depuis un demi-
siècle, une large part a été faite à la peinture sur verre, et de notables
progrès, dus à l'étude autant qu'à la pratique, ont été accomplis dans ces
dernières années.

On avait d'abord placé la perfection là où elle ne saurait être; mais
l'erreur s'est peu à peu dissipée. Des glaces peintes on est revenu à
l'emploi du verre teint dans la masse; de l'emploi d'un verre mince et de
première qualité à celui des verres épais et grossièrement fabriqués. Les
plombs, d'abord méprisés et proscrits, ont été reconnus comme un élé-
ment indispensable du vitrail. L'ornementation a été mieux comprise, et
l'on a senti enfin qu'il ne fallait pas trop peindre le verre.

Sans doute on fait encore beaucoup plus de mauvais vitraux que de
bons; mais du moins on est aujourd'hui dans la bonne voie, dans celle où
marchaient les artistes du moyen âge. L'étude de leurs œuvres est cer-
tainement l'enseignement le plus utile qu'on puisse recommander aux
peintres verriers de notre époque. Ceux qui s'adonnent particulièrement
à la restauration des anciennes verrières ne sauraient trouver ailleurs
les éléments de leur délicate besogne; et ceux qui aspirent à créer ne sau-
raient, eux non plus, puiser à une meilleure source les principes d'un art
auquel il ne leur restera plus ensuite qu'à donner, s'ils en sont capables,
leur cachet personnel.

Mais, il ne faut pas l'oublier, la peinture sur verre a besoin d'autres
encouragements que de ceux des particuliers. Elle rentre essentiellement
dans l'art monumental, qui ne peut vivre, se développer et prospérer
qu'avec l'appui du gouvernement ou des villes. Pour se manifester dans
 
Annotationen