DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Chéron, Paul: La chromolithographie
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0232
22k GAZETTE DES BEAUX - ARTS.
un artiste de Cologne, M. Kellerhoven, fixé depuis quelcjues années à
Paris. Non-seulement il a pris une part considérable à tous les travaux
énumérés plus haut , mais encore il a fait à lui seul toutes les planches
des Peintures Scandinaves primitives, publiées à Copenhague par M. Mal-
delgreen ; de la Wilhelma, palais moresque du roi de Wurtemberg, dans
le même style que XAlhambra d'Owen Jones, mais qui lui est bien supé-
rieur ; du Palais d'hiver de l'empereur de Russie; du livre intitulé : Les
arts et l'industrie, collection curieuse de fac-similé de tapisseries et
d'étoffes, publiée par Gide et Baudry, et des Mystères de la vierge Marie,
de Charpentier de Nantes.
M. Kellerhoven est aussi le dessinateur de presque toutes les plan-
ches de deux publications célèbres du libraire Curmer, Y Imitation de
Jésus-Christ, dont chaque page offre un entourage en couleur d'après
une miniature de manuscrit, et la reproduction en fac-similé du Livre
d'Heures de la reine Anne, ce magnifique manuscrit que le musée des Sou-
verains a emprunté à la Bibliothèque impériale.
Mais, dans toutes les publications faites aux frais des libraires, l'artiste
est presque toujours gêné par des exigences industrielles auxquelles il
est bien forcé de se soumettre. Il arrive souvent qu'en lui donnant une
miniature à reproduire ^ l'éditeur, pour diminuer d'autant ses frais de
dessin et de tirage, limite le nombre des pierres et en impose huit par
exemple, pour la reproduction de tel tableau dont le complet fac-similé
en exigerait le double.
C'est pour échapper à ces exigences que M. Kellerhoven a voulu se
faire éditeur lui-même. Il a publié à ses frais la Vierge tenant l'enfant
Jésus, adoré par deux saintes et deux anges, du Pérugin, tableau acheté
par le musée du Louvre à la vente du roi du Pays-Bas, Guillaume II
(n° Zi/r2 de la 12e édition du livret de l'école italienne) ; le Couronnement
de la Vierge et les miracles de saint Dominique de Fra Giovanni da Fiesole
(n° 214 de la 12e édition du livret de l'école italienne). —Il n'y a qu'un
reproche à faire à cette chromolithographie, c'est d'aviver peut-être un
peu trop les tons fort éteints de l'original ; c'est du reste une reproduc-
tion d'une curieuse fidélité et l'expression de douce béatitude des têtes
est très-scrupuleusement conservée;—et une vierge d'après un tableau à
l'huile d'Ittenbach, peintre de Dusseldorf, où dans les chairs, et surtout
dans les étoffes, l'artiste est arrivé à reproduire presque complètement
la transparence des tons de l'original. M. Kellerhoven a ouvert là une
nouvelle voie à la chromolithographie, qui jusqu'ici convenait bien mieux
aux tons mats des miniatures ou des fresques, qu'à ceux de la peinture
à l'huile.
un artiste de Cologne, M. Kellerhoven, fixé depuis quelcjues années à
Paris. Non-seulement il a pris une part considérable à tous les travaux
énumérés plus haut , mais encore il a fait à lui seul toutes les planches
des Peintures Scandinaves primitives, publiées à Copenhague par M. Mal-
delgreen ; de la Wilhelma, palais moresque du roi de Wurtemberg, dans
le même style que XAlhambra d'Owen Jones, mais qui lui est bien supé-
rieur ; du Palais d'hiver de l'empereur de Russie; du livre intitulé : Les
arts et l'industrie, collection curieuse de fac-similé de tapisseries et
d'étoffes, publiée par Gide et Baudry, et des Mystères de la vierge Marie,
de Charpentier de Nantes.
M. Kellerhoven est aussi le dessinateur de presque toutes les plan-
ches de deux publications célèbres du libraire Curmer, Y Imitation de
Jésus-Christ, dont chaque page offre un entourage en couleur d'après
une miniature de manuscrit, et la reproduction en fac-similé du Livre
d'Heures de la reine Anne, ce magnifique manuscrit que le musée des Sou-
verains a emprunté à la Bibliothèque impériale.
Mais, dans toutes les publications faites aux frais des libraires, l'artiste
est presque toujours gêné par des exigences industrielles auxquelles il
est bien forcé de se soumettre. Il arrive souvent qu'en lui donnant une
miniature à reproduire ^ l'éditeur, pour diminuer d'autant ses frais de
dessin et de tirage, limite le nombre des pierres et en impose huit par
exemple, pour la reproduction de tel tableau dont le complet fac-similé
en exigerait le double.
C'est pour échapper à ces exigences que M. Kellerhoven a voulu se
faire éditeur lui-même. Il a publié à ses frais la Vierge tenant l'enfant
Jésus, adoré par deux saintes et deux anges, du Pérugin, tableau acheté
par le musée du Louvre à la vente du roi du Pays-Bas, Guillaume II
(n° Zi/r2 de la 12e édition du livret de l'école italienne) ; le Couronnement
de la Vierge et les miracles de saint Dominique de Fra Giovanni da Fiesole
(n° 214 de la 12e édition du livret de l'école italienne). —Il n'y a qu'un
reproche à faire à cette chromolithographie, c'est d'aviver peut-être un
peu trop les tons fort éteints de l'original ; c'est du reste une reproduc-
tion d'une curieuse fidélité et l'expression de douce béatitude des têtes
est très-scrupuleusement conservée;—et une vierge d'après un tableau à
l'huile d'Ittenbach, peintre de Dusseldorf, où dans les chairs, et surtout
dans les étoffes, l'artiste est arrivé à reproduire presque complètement
la transparence des tons de l'original. M. Kellerhoven a ouvert là une
nouvelle voie à la chromolithographie, qui jusqu'ici convenait bien mieux
aux tons mats des miniatures ou des fresques, qu'à ceux de la peinture
à l'huile.