Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (9.1861)

LA CHROMOLITHOGRAPHIE. 225

Il vient enfin d'entreprendre une publication considérable, celle de
la Légende de sainte Ursule, d'après les anciens tableaux de l'église de
Sainte-Ursule de Cologne.

Cette légende, peinte au xve siècle sur vingt-sept volets ou panneaux,
par un ou plusieurs artistes dont le nom est demeuré inconnu, a été
tirée de la poussière et de l'oubli par M. Weyer, architecte honoraire de
la ville de Cologne, qui, à ses frais, sous sa direction et sous ses yeux,
a fait réparer ces précieuses peintures. Mais, avant tout essai de restaura-
tion, il avait eu le soin de les faire photographier, puis, sur la photogra-
phie elle-même, de faire appliquer à la gouache les couleurs de l'original.

M. Weyer vint ensuite à Paris montrer à tous cette reproduction des
curieux tableaux de l'église de Cologne, et M. Kellerhoven en a entrepris
le fac-similé en chromolithographie. M. Dutron, de son côté, s'est chargé
de raconter, comme accompagnement et explication des peintures, la
légende de sainte Ursule. Ce texte est entouré d'encadrements dont tous
les sujets sont empruntés à l'histoire légendaire de la sainte, et qui
varient de dix pages en dix pages. C'est à cet encadrement que sont prises
les quelques gravures sur bois qui accompagnent cet article.

Quatre des vingt-trois chromolithographies dont se composera la
Légende de sainte Ursule ont déjà paru, et l'on peut affirmer qu'il n'avait
encore été publié rien d'aussi parfait. Un artiste qui a entrepris de tels
travaux avec courage, à l'aide de ses seules ressources, mérite des en-
couragements que ni l'État ni les particuliers ne lui refuseront.

PAUL CHÉRON.

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