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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Les trésors sacrés de Cologne: dessinés et décrits par Franz Bock
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0235

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LES TRÉSORS SACRÉS DE COLOGNE. 227

ger sans avoir assez de loisirs pour le faire en flânant, et qui vous a fait
partir, un Guide sous le bras, pour aller le plus rapidement possible
d'abord au but, puis cle là au point de départ, passant alternativement
du chemin de fer au domestique de place, et du domestique de place au
cicérone, sans avoir le loisir de vous égarer un peu et d'envoyer au
diable livres et gens pour errer à l'aventure et faire vous-même vos dé-
couvertes. Comme, en effet, un monument dont on voudrait bien se
croire le Bougainville vous semble mille fois plus beau ou plus inté-
ressant! On l'aurait édifié soi-même qu'on ne serait pas plus fier.

Mais lorsque, s'étant quelque peu familiarisé avec le réseau des rues
de Cologne, on ne voit plus dans celles-ci qu'un moyen, souvent fort dé-
tourné, pour aller d'un point à un autre; lorsque l'on a un peu calmé la
mauvaise humeur que vous ont causée certaines vanteries à l'égard de
la cathédrale; pour peu que l'on soit arrivé par hasard sur la place de
l'Hôtel-de-Ville, auquel sert de péristyle un charmant portique à deux
étages construit pendant la Renaissance et qu'entoure un nombre fort
respectable de vieilles constructions pittoresques et délabrées ; pour peu
enfin que l'on ait aperçu l'abside circulaire de quelqu'une des nom-
breuses églises romanes qui illustrent la cité, on se familiarise avec la
ville des Jean-Marie Farina. L'on regrette même de la quitter lorsque l'on
s'est pris à étudier ses églises si intéressantes, son musée si précieux
pour l'histoire de l'école de Cologne, et les magnifiques pièces d'orfévre-
rie du moyen âge qu'elle possède.

La plus belle comme la plus importante cle ces dernières est la Châsse
des Rois mages que renferme la cathédrale. Elle affecte la forme peu ordi-
naire d'une église à trois nefs, ayant la nef centrale beaucoup plus éle-
vée que les bas côtés que recouvre un toit en appentis. Les flancs laté-
raux inférieurs, ce qui dans une église serait le mur des bas-côtés, est
orné de six arcades trilobées abritant chacune la statue assise d'un
prophète. Les flancs latéraux supérieurs, ce qui correspondrait aux
fenêtres hautes de la nef, est décoré de six arcs plein cintre où sont assis
les douze apôtres tenant d'une main le simulacre de l'église qu'ils ont
fondée, et parfois de l'autre l'instrument de leur martyre. Les extrémi-
tés, qui s'élèvent sur un seul plan vertical, sont également divisées en
deux étages d'arcatures plus ou moins larges. Au centre de l'une des
extrémités, la Vierge tenant l'enfant Jésus est assise recevant l'adoration
des trois rois placés dans l'arcade adjacente. Le baptême du Christ est
figuré dans l'arcade correspondante. Au-dessus, le Christ bénit, assis
entre deux anges. Entre les deux étages où sont placées ces figures, une
large zone ornée de pierres fines s'enlève à volonté et laisse voir les crânes
 
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