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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Les trésors sacrés de Cologne: dessinés et décrits par Franz Bock
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0236

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228

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

des trois rois. Sur l'autre face, on voit le Christ en croix, entre la Yierge
et saint Jean, ainsi que la flagellation, et l'archevêque qui transporta les
reliques des rois mages de Milan à Cologne. Au sommet, le Christ dans
sa gloire remet la couronne des bienheureux à deux saints guerriers.

Les toits du grand comble et des bas côtés sont modernes, en argent
repoussé, et possèdent le grand mérite de ne point trop se faire voir.

Nous concevons l'opposition des prophètes aux apôtres, que l'on
trouve sculptée deux fois à la cathédrale de Bamberg, et que l'on voit
presque partout figurée dans les pièces un peu importantes de l'ancienne
orfèvrerie allemande. Mais, à part VAdoration des Mages, nous avouons
ne plus comprendre le reste du système iconographique de cette châsse
destinée à renfermer les reliques de ces trois princes, sectateurs de
Zoroastre, qui vinrent les premiers saluer l'enfant-Dieu, eux qui, comme
les juifs, croyaient au Dieu unique, et qui, avant l'institution eucharis-
tique, participaient à une communion divine en buvant le suc du homa.

Cette châsse, qui dut être construite sous Othon 1Y, vers 1198, fut
remaniée et diminuée au commencement du siècle, ce qui ne l'empêche
pas d'avoir encore lm,80 de longueur sur 0m,90 de hauteur. Toutes les
ligures que nous avons indiquées sont en or ou en argent doré, et toute
l'architecture qui les enserre, arcs, colonnes de support, corniches, ban-
deaux, soubassements, est en émail, en argent repoussé et ciselé; le tout
orné de pierres ou antiques ou précieuses.

Aussi resplendit-elle d'un merveilleux éclat lorsque l'on illumine la
sombre chapelle où elle est conservée, lourd et laid édicule, verrouillé
et grillagé, qui obstrue l'entrée de la chapelle absidale. Je m'étais donné
le luxe de la faire illuminer pour moi seul, moyennant la somme assez
ronde que j'avais donnée afin de voir le trésor; mais l'heure du dîner
avait sonné, et les Allemands sont d'une exactitude terrible lorsque sonne
cette heure bienheureuse. D'ailleurs, tous ces gens qui font métier de
montrer les trésors ou les collections à la curiosité banale des touristes
font une moue affreuse à celui qu'ils voient ouvrir un album pour une
note ou pour un croquis. 11 semble que tout le temps que l'on séjourne
avec eux, au delà de celui qu'ils ont fixé pour réciter leur petite leçon,
soit un vol fait à leur préjudice. La grimace que fit le sacristain de
Cologne, le coutre du trésor d'Aix-la-Chapelle me la fit aussi, imitant en
cela le sacristain bossu et idiot qui lui sert de coadjuteur.

L'heure du dîner avait donc fait fermer mon album, éteindre le gaz
et verrouiller les portes plus tôt que je ne l'aurais voulu ; aussi je revins
le lendemain, jour de l'Epiphanie, afin de la revoir gratis avec la foule des
fidèles, à la vénération desquels elle devait être exposée. Tandis que le
 
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