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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 5
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Darcel, Alfred: Du style des deux Holbein: dix feuilles d'un livre d'esquisses de Jean Holbein
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0290

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DU STYLE DES DEUX H0LBE1JN. 281

Ainsi se trouvent commentés et décrits les dessins qui accompagnent
ces lignes, ainsi pourrait-on commenter les beaux dessins exposés au
Louvre. Ces derniers, tracés à la mine d'argent sur papier préparé,
représentant des têtes, puis des mains de grandeur naturelle, ne mon-
trent en effet « aucune hachure inutile » parmi tous ces traits dont la
direction suit les formes de l'objet tandis que leur masse en accentue le
modelé. Parfois Holbein mêle les couleurs du pastel aux traits du
crayon, le tout vigoureusement massé ainsi que dans le grand dessin
qu'il fit d'après Th. Morrett, avant que de peindre son portrait, dessin
qui est presque égal au portrait lui-même, à côté duquel il est placé
dans le musée de Dresde.

Quelquefois aussi, dans un contour à peine tracé, sur des linéaments
à peine indiqués, il se contente d'étendre quelques légers frottis de
pastel ; mais la touche est si juste, les clairs sont si habilement réservés,
le travail est si franc, que sous cette poussière imperceptible qu'un
souffle semblerait pouvoir enlever, la limpidité du regard, les plis de l'œil,
les commissures de la bouche, les cartilages du nez, les plans divers du
front et des joues sont aussi nettement indiqués que dans la peinture la
plus voulue.

Les dessins qui nous rendent confidents de la pensée des maîtres et
témoins de leurs tâtonnements, de leurs hésitations, et du développe-
ment qu'ont reçu leurs œuvres embryonnaires, nous offrent, mieux que ces
œuvres elles-mêmes , le moyen de les connaître tout entiers. De plus,
les fac-similé et la photographie rendent la comparaison des dessins plus
facile que celle des tableaux. Aussi ne saurait-on trop encourager et faire
connaître les entreprises qui se fondent pour répandre la connaissance
des dessins des maîtres. Le Cabinet d'estampes de Copenhague, pensant
être trop éloigné pour que l'on allât à lui, a voulu aller vers les autres,
et ses directeurs ont conçu l'heureuse pensée de faire photographier les
quarante dessins qui couvrent les feuillets d'un livre de croquis de Hans
Holbein le jeune, et de les offrir en échange aux collections publiques et
même aux cabinets privés de l'Europe. La première livraison de ce « don
international » se compose de dix pièces. C'est parmi ces premières pho-
tographies que nous avons choisi les deux fac-similé reproduits dans le
présent article. M. Schlossery a mis, on le voit, tout le talent d'un artiste
qui avait à glorifier, dans un simple croquis de Holbein, tout le génie de
la patrie allemande.

ALFRED D ARC EL.

IX.
 
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