Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (9.1861)

MOUVEMENT DES ARTS.

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Rubens (Pierre-Paul). — Portrait d'homme. En buste de trois quarts, à droite;
la tête nue, moustache et pointe de barbe à la mode Louis XITI; col uni rabattu, pour-
point noir. Fond neutre. Peinture rude et noire. (Haut. 0,62. Long. 0,51.) 3,000 fr.

Venne (Adrien Van der). —La Kermesse de Ryswïck. Sur la place du village, le
prinec-stathouder Maurice de Nassau et son frère le prince Frédéric-Henri, dans une
voiture de cour attelée de six chevaux blancs et escortée de cavaliers richement costu-
més, viennent recevoir le roi et la reine de Bohême, debout sur la droite. Le carrosse
est au milieu, les chevaux vus presque de face. Un aide de camp à cheval, le chapeau
à la main, salue le roi et la reine. Tout ce cortège de cour est noyé au milieu des per-
sonnages qui affluent à la kermesse. Au premier plan, à droite, une auberge ombragée
de grands arbres; quantité de paysans derrière le roi et la reine, et, tout à fait en avant,
une marchande de fruits et de légumes étalés par terre. A gauche, des cavaliers, des
chevaux en liberté, et diverses figurines. Au second plan, derrière le carrosse, des
tentes surmontées de leur pavillon, les maisons du village, et au milieu son clocher
pointu. Par là surtout circulent des personnages innombrables, hommes et femmes qui
fêtent la kermesse. Il y a peut-être un millier de figurines, toutes vivement tournées,
ajoutait le rédacteur de la notice, mais qui, à nos yeux, sont peintes avec peine, sans
perspective aérienne, sans unité de ton. Parfaite conservation. Signé AV (l'A et le
V accolés.) VENNE. F*. A0 1618. Au dos du panneau était collée une inscription en
hollandais, d'après laquelle avait été décrit le sujet. Ce tableau, qui fut peint assuré-
ment pour le prince Maurice, protecteur de Van der Venne, peut, comme le tableau
du même maître, du musée d'Amsterdam, provenir du château du Loo, près de La
Iïaye, ancienne résidence des princes d'Orange. B. (Haut. 0,54. Long. 1,33.) 40,000 fr.

Weenix (Jean-Baptiste). — Groupe d'animaux. En avant, un bélier blanc, à la
toison épaisse, est couché, la tête à droite. Près de lui, une chèvre brune, debout. Un
peu en arrière, deux moutons et une chèvre qui broute les bas rameaux de grands
arbres qui occupent la droite. A gauche, un jeune homme debout, avec une toque rose
à plume blanche, un costume gris et des bottes en chamois. Les animaux et le person-
nage sont de grandeur naturelle, largement peints sur un ciel d'une belle couleur. Plu-
sieurs maîtres hollandais, habitués aux petits tableaux, ont fait ainsi parfois des figures
et des animaux grands comme nature, Paul Potter, Karel du Jardin, Berghem et
autres; mais ce sont des raretés dans leur œuvre. La signature entière, bien authen-
tique, était griffonnée en haut, à droite. Par une singularité inexplicable, sur le col du
jeune homme, en pleine pâte, était gravé le nom de Van der Helst, à qui l'on a attribué
cette figure ; mais elle peut bien être de Weenix lui-même. C'était peut-être la meil-
leure toile de la vente entière, avec une brillante esquisse attribuée à Van Dyck et
représentant une Distribution d'amours. 2,150 fr.

Quelques jours avant cette vente, M. Rouillard en dirigeait une qui, pour être plus
modeste d'ailleurs, n'en renfermait pas moins d'excellents morceaux. Un Vase de fleurs,
par Van Dael, a atteint 5.300 fr. Les papillons voltigeaient alentour, ou se posaient
dans les calices, et, sur une table de marbre, des pêches et des raisins complétaient
l'harmonie de cette composition habile,mais froidement peinte.—Un affreux tableau de
Swebach, la Levée d'ion camp, pâle, blême, mou, avec de grands hussards en culotte
beurre frais et des vivandières prétentieuses, a eu grand'peine- à arriver à 961 fr. Le
catalogue faisait les yeux doux au Louvre. Que le ciel protège le Louvre! — Un char-
mant Paysage de Fragonard, pimpant, gai, clair, avec des laveuses à la jupe coquette-
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