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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 6
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Mouvement des arts et la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0388

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378

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l'instruction publique s'est occupé de la réorganisation de cette même bibliothèque; il
y a introduit des améliorations très-bonnes ; mais ni l'un ni l'autre n'ont pu réaliser
une amélioration importante : donner à cet établissement un fonds d'entretien qui pût
le mettre au courant des livres qui se publient dans le monde, des manuscrits et des
estampes qui paraissent dans les ventes, des cartes de géographie qui viennent à pa-
raître dans différents pays,

«Le Musée britannique dispose annuellement de 250,000 francs pour acquisitions
d'imprimés, 250,000 francs pour reliure et 50,000 francs pour acquisitions de manu-
scrits. Je crois que l'an dernier nous avons dépensé à peine 25,000 francs pour acheter
des imprimés, et, pour les reliures, à peine 15,000 francs.

«Quand je vois le Musée britannique doté de cette manière large et noble, j'admire
la grandeur du pays qui l'a créé; mais quand je vois la Bibliothèque impériale, la col-
lection encyclopédique par excellence de France, si pauvrement dotée, je ne puis
m'empêcher de dire que les subventions sont insuffisantes.

« Je dirai la même chose de nos musées. Tout musée qui ne se complète pas, qui
ne fait pas tous ses efforts pour se tenir au courant de la science, perd petit à petit son
importance. Au contraire, un musée qui travaille à s'enrichir tous les jours finit par
occuper le premier rang. C'est ce qui est arrivé au Musée britannique, que je cite sans
cesse.

« Notre Musée impérial de France se trouve dépassé maintenant, à certains égards
et pour certaines collections, par des musées qui n'existaient pas il y a quelques an-
nées : en Allemagne, par exemple, le musée de Munich, grâce aux encouragements
vraiment royaux donnés par le roi Louis de Bavière, a pris une place considérable en
Europe.

« Nous avons ici un musée créé nouvellement, particulièrement créé pour le peuple,
et qui doit exercer une très-grande influence sur notre industrie nationale; je veux
parler du musée de Cluny, qui intéresse au même degré les amis des arts et les ou-
vriers. Les ouvriers viennent y prendre des leçons pour leur industrie.

« Tout le monde sait que les arts ont une influence considérable sur la fabrication
de la France. C'est peut-être au bon goût de nos ouvriers, à leur aptitude naturelle
pour l'ornementation qu'ils doivent la préférence que l'on donne à leurs produits sur
les marchés de l'Europe.

« Savez-vous ce que le musée de Cluny a de fonds d'entretien? 4 0,000 francs!
C'est une somme tellement faible pour ses besoins, que c'est à peine si elle suffit pour
acheter des armoires et des vitrines convenables. Je ne parle pas des objets qu'il faut
disputer dans les ventes aux amateurs... »

Aux chiffres si éloquents cités par M. Mérimée, nous pouvons ajouter que la dota-
tion du Cabinet des estampes qui, en 4 807, s'élevait à 17,300 francs, ne s'est élevée l'an
dernier qu'à 7,000 francs, et cela dans le temps où une seule estampe, le Bourgmestre
Six, était achetée par un particulier 5,500 francs.

Mais le beau discours de M. Mérimée a été en pure perte, le Sénat ayant jugé, avec
M. le ministre d'État votant contre lui-même, que les crédits étaient plus que suffisants !

Le rédacteur en chef : CHARLES BLANC.

Le directeur - gérant : ÉDOUAliD HOUSSAYE.
 
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