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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 6
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Mouvement des arts et la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0387

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MOUVEMENT DES ARTS.

une observation que l'on peut faire sur l'ensemble de l'ouvrage. Une exécution trop
précieuse, un dessin trop cherché dans les détails, atténuent parfois, aux dépens de l'effet
général et de la silhouette, ce que l'on appelle le caractère. M. Carderera, qui a pris
le parti de faire exécuter les planches à Madrid et sous ses yeux, devra, ce nous semble,
exiger plus de liberté et d'entrain des artistes qu'il a rassemblés. Il ne faut pas seule-
ment que Y Iconographie soit le monument historique le plus sérieux de l'Espagne, il
faut encore et surtout que, par les souvenirs qu'il réveille, les exemples qu'il met sous
les yeux, l'émulation qu'il doit exciter, il soit au delà des Pyrénées l'aube d'une résur-
rection de l'art.

Mais si nous recommandons aussi sincèrement cette publication à nos lecteurs, c'est
qu'elle n'intéresse pas seulement les Espagnols; les souvenirs qu'elle évoque avec une
érudition souple et fine, les détails de mœurs, de costumes, d'usages civils ou mili-
taires qu'elle détaille avec une abondance de bon aloi, les monuments ou les portraits
qu'elle met sous les yeux, sont dignes de piquer en tout pays l'intérêt des érudits et la
curiosité des gens du monde.

PH, BURTY.

La discussion de l'adresse pour le paragraphe qui concernait le budget des missions
et des musées a produit une vive sensation parmi les artistes. Nous avons applaudi avec
eux aux excellents discours de M. le prince Poniatowski et de M. Mérimée, qui l'un et
l'autre demandaient une augmentation des crédits relatifs aux lettres et aux arts. Yoici
un fragment du discours de M. Mérimée :

« Les missions scientifiques ont produit sans doute de grands résultats : je pourrais
les citer; mais si je viens à comparer ce qui se fait par le gouvernement français avec
ce qui se fait pour des missions semblables dans d'autres pays, alors, messieurs, j'avoue
que cette comparaison est fort à notre désavantage. C'est ainsi que des savants ont été
obligés d'abandonner Ninive faute de fonds au moment où ils venaient de découvrir
des palais nouveaux, de nouveaux trésors pour l'archéologie; tandis que le gouverne-
ment anglais envoie une expédition à laquelle il ne manque rien, ni les hommes, ni l'ar-
gent, ni les ressources de tout genre.

« Elle enrichit le Musée britannique d'une grande quantité de monuments de la
plus haute importance, de telle sorte que si l'on veut étudier l'art assyrien, on est
obligé d'aller à Londres. Récemment encore, il y a environ trois ans, le gouvernement
anglaisa envoyé une expédition à l'ancienne Halicarnasse, et un archéologue éminent,
M. Newton, qui dirigeait cette expédition, bien muni d'argent, escorté d'une escouade
de soldats du génie, ayant à ses ordres quarante matelots anglais très-intelligents, aux-
quels il adjoignit des travailleurs turcs, a pu trouver le tombeau de Mausole bâti par
la reine Artémise.

« Et maintenant, le pays qui possède les fragments le plus beaux de Phidias possède
encore des marbres nouveaux de Praxitèle, de Scopas et de Pythis. Si vous voulez étu-
dier l'art grec, n'allez pas à Paris, n'allez pas en Grèce, allez au Musée britannique;
c'est toujours ce qu'il faut dire si on vient à parler d'art et de sciences.

« M. le ministre d'État (je parle du dernier) s'est occupé avec un zèle très-louable
de la restauration de la Bibliothèque impériale qui tombait en ruines. Le ministre de
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