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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 1
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Vitet, Louis: De quelques moulages d'après l'antique exposés à l'École des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0027

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GAZETTE DES BEAUX-AKTS.

vraie chronologie. Et ce n'est pas seulement dans la Grèce elle-même,
dans l'Archipel et sur les côtes de l'Asie Mineure, c'est au cœur même
du continent asiatique que ce genre d'enseignements se produit. A
mesure qu'on exhume l'art assyrien et l'art persépolitain, ces bizarres
mélanges d'habileté technique et d'aveugle routine, d'imitation savante
et de barbare imagination, on s'aperçoit qu'ils sont liés à l'art grec par
des rapports que personne n'avait jusque-là soupçonnés. Si, en 1818,
Quatremère de Quincy, jetant son premier coup d'œil sur les restes au-
thentiques des sculptures du Parthénon, écrivait de Londres à Canova,
avec une bonne foi touchante, que tout était à refaire, et dans l'histoire
et dans la théorie de l'art grec, que ne dirait-il pas aujourd'hui ! Que de
points obscurs à éclaircir, que de lacunes à combler! Il faut peut-être
cinquante ans, et cinquante ans d'heureuses découvertes, avant qu'on
soit en mesure d'écrire pertinemment sur ce vieux et admirable texte. Le
rôle de notre époque, en attendant, est de chercher avec ardeur, d'enre-
gistrer avec patience les faits et les témoignages, sans généraliser trop
tôt et sans se hâter de conclure.

Aussi tout ce qui tend à abréger cette sorte d'initiation nouvelle aux
mystères de .l'art grec doit être accueilli par nous avec reconnaissance.
Nous applaudissons donc à la mission donnée l'année dernière à un
jeune archéologue, M. François Lenormant, mission qui avait d'abord
pour but de continuer à Eleusis les fouilles si heureusement commencées
par son père et inaugurées, comme on sait, par la découverte d'un chef-
d'œuvre, puis de rapporter en France les plâtres, soit des sculptures
qu'on trouverait dans ces fouilles, soit d'autres monuments encore incon-
nus à Paris.

Nous ne parlerons ici que sommairement du résultat des fouilles,
laissant au jeune explorateur le soin de déterminer lui-même, avec la
précision et les développements qu'un tel sujet comporte, le caractère
et l'étendue des substructions découvertes par lui. Ce qu'il nous appar-
tient de dire, par ce que nous en avons jugé nous-même, c'est que les
plâtres qu'il rapporte, et qui, depuis quelque temps, sont exposés à
l'Ecole des beaux-arts, valent qu'on les examine avec un soin curieux.
C'est une collection bien choisie, utile à l'art et à l'histoire de l'art; vous
n'y trouvez pas une perle aussi fine, aussi rare que le Triptolème entre
les deux déesses; mais, sans atteindre à cette exquise distinction, il y a
là plus d'un marbre qui mérite une étude attentive, et dont on peut tirer
un enseignement nouveau. Nous allons signaler ceux qui nous ont le
plus intéressé.

Mais, avant tout, deux mots sur les fouilles d'Éleusis.
 
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