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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 2
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Blanc, Charles: Grammaire des arts du dessin, 1, Architecture, 8-10: architecture, sculpture, peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0157

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GRAMMAIRE DES ARTS DU DESSIN.

151

par des ressauts, que la décoration soit sobre, c'est-à-dire que les parties
lisses devront l'emporter de beaucoup sur les parties ornées ; qu'il en soit
enfin du monument comme de ce pbilosophe qui, suivant le mot du père
André, ne doit pas avoir l'air d'un petit-maître... Vérités évidentes! véri-
tés banales! pensera peut-être le lecteur. Mais quoi! elles sont tous les
jours méconnues, ces vérités, chez les peuples les plus éclairés du monde.
Eh! ne voyons-nous pas au milieu de ce Paris même, si célèbre et tant
vanté, un barbare mélange, dans tel édifice, du style chrétien et du style
païen, tel vieux monument restauré ou achevé à la moderne, telle église
gothique s'ouvrant par un portail grec ou romain?... Non, il n'est jamais
inutile de rappeler aux architectes que toutes les œuvres de la nature, la
plus belle surtout, leur offrent, par analogie, des modèles à étudier de
cette harmonie sans contrainte, de cet enchaînement facile en apparence,
mais rigoureux au fond, qui est un des principes inviolables de leur art
et le secret de leur puissance morale. « Le doigt d'un homme, dit l'anato-
miste Sue, ne saurait s'ajuster exactement à la main d'un autre homme.
Chaque partie d'un tout organique est semblable à l'ensemble et en porte
le caractère. Tout devient ovale si la tête est ovale; si elle est ronde, tout
s'arrondit; tout est carré si elle est carrée; il n'y a qu'une forme com-
mune, un esprit commun, une commune racine ; c'est ce qui fait que
chaque corps organique compose un tout dont on ne peut rien retrancher
et auquel on ne peut rien ajouter sans en troubler l'harmonie, sans qu'il
en résulte de la difformité ou du désordre. Tout ce qui tient à l'homme
dérive d'une même source, tout est homogène en lui : la forme, la stature,
la couleur, les cheveux, la peau, les veines, les nerfs, les os, la voix, la
démarche, les manières, le style, les passions, la haine et l'amour. 11 est
toujours un, toujours le même. »

Voilà le modèle éternel de l'architecture. Là sont marquées avec évi-
dence les lois d'une harmonie qui n'est pas l'uniformité, mais l'accord ;
qui n'est pas l'unisson, mais le concert.

CllAIlMiS BLANC.
 
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