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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Delécluze, Étienne Jean: Fêtes à Pékin à l'occasion de l'anniversaire de jour de naissance de l'empereur de la Chine (1722)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0464

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/i/if) GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

timètres de haut, peut donc, pour être mieux comprise, être divisée dans
sa longueur en trois zones : celle du milieu, la grande rue de Pékin, que
nous avons essayé de décrire; le paysage et les quartiers de la ville
s'éloignant du centre vers l'horizon; puis les maisons particulières, pla-
cées en bas du tableau, dans l'intérieur desquelles on voit des scènes fami-
lières et de ménage. Quant aux vues lointaines de paysages et d'édifices
plus ou moins remarquables, elles sont en général très-pittoresques et
traitées avec beaucoup de délicatesse. La région du bas, opposée très-
habiletnent, par sa simplicité extrême, à l'éclat de la grande rue de
Pékin en un jour de fête, présente un véritable intérêt. Dans l'intérieur
de ces maisons particulières, qui toutes n'ont qu'un rez-de-chaussée, on
y surprend souvent le Chinois et la Chinoise dans leurs habitudes journa-
lières. Ce sont des hommes qui mangent, boivent ou se reposent, qui
soignent leurs chevaux, réparent leurs outils, ou des femmes occupées
de leur ménage, soignant et caressant leurs enfants, depuis leur première
enfance jusqu'au moment où ils réclament des soins plus sérieux. En
somme, outre l'intérêt que présente cette grande composition comme
objet d'art, les milliers de personnages des deux sexes, de tous rangs et
de toutes conditions qui y sont représentés peuvent servir à faire con-
naître les mœurs et les habitudes des Chinois.

Quant à la question que nous avons posée en commençant, nous ne
sommes pas encore en mesure pour la résoudre, et, sur les essais anciens
d'un art libéral en Chine, nous n'avons d'autres témoignages que ceux
rapportés par M. Stanislas Julien, qui nous apprennent « que la première
esquisse des compositions que nous venons de décrire date de 960 à
1278 de notre ère. »

Mais chez toutes les nations, l'art de la sculpture précède celui de la
peinture. Or, il existe un fort bel ouvrage, tes Vases antiques chinois, en
quarante volumes avec texte, renfermant la représentation, très-délicate-
ment gravée, de vases de toutes les formes imaginables, depuis les plus
pures, trouvées parles Grecs, jusqu'aux plus bizarres, inventées en Chine.
Si, comme le disent les sinologues, la fabrication de ces objets d'art
remonte à une antiquité très-reculée, il serait bon d'en connaître pré-
cisément la date comme point de départ pour étudier la question qui nous
intéresse.

Ë.-J. DELÉCLUZE.
 
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