Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Delécluze, Étienne Jean: Fêtes à Pékin à l'occasion de l'anniversaire de jour de naissance de l'empereur de la Chine (1722)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0463

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
FÊTES A PÉKIN.

dont ils sont entourés, et entre autres une magnifique litière de relais
destinée sans doute à l'empereur dans le cas où on en aurait besoin.

11 serait trop long et fastidieux d'insister sur ce qui est représenté
jusqu'à la page 53, dont les détails ne prennent d'intérêt que par l'art
tout à fait remarquable avec lequel l'artiste chinois en a varié les aspects.
Mais ici la scène change et s'anime. Autour d'un théâtre, les spectateurs
sont tout à coup distraits par le bruit que font en galopant cinq ou six cava-
liers tartares. Tous les yeux se portent vers le point d'où ils sont partis,
et le peuple se met à genoux. Bientôt tout le monde se prosterne, jus-
qu'aux spectateurs et aux acteurs d'un théâtre. Apparaît alors la litière
oi'i l'empereur est enfermé. Seize hommes sont chargés du fardeau impé-
rial, et sept ou huit petites voitures à deux roues, traînées chacune par
six hommes, complètent les véhicules de la cour; suivent quelques cava-
liers, sans doute de haute importance, puis un demi-cercle de hallebar-
diers, puis le groupe des chevaux des mandarins suivant l'empereur à
pied.

Ici, l'art du compositeur ranime la scène en la renouvelant. Toute la
population, qui s'était jetée à plat ventre, se relève peu à peu, à mesure
que le cortège s'éloigne. Cette pantomime est très-spirituellement expri-
mée. Les premiers lèvent seulement les yeux, les autres la tète, puis
finissent par se relever en s'appuyant sur leurs genoux, et enfin à reprendre
leurs habitudes, à se rapprocher même des théâtres et à écouter de nou-
veau les acteurs, qui s'étaient aussi prosternés devant le cortège impérial.

Les habitants de Pékin, respirant en liberté et libres de la contrainte
que leur avait imposée la cérémonie, parcourent alors la partie de leur
ville dont les habitants avaient déployé le plus de luxe et où les diver-
tissements sont le plus variés. Là les habitations somptueuses sont en
grand nombre, les arcs se multiplient, et l'on arrive sur une espèce
d'esplanade à peu près de niveau avec le chemin de ronde d'un immense
mur de fortification d'où l'on descend, jusqu'à sa base, par un grand
escalier, où un autre mur, bâti à angle droit, est percé d'une grande
porte environnée de soldats et de corps de garde. Ici se termine, à la
78'' page double, ce qui complète 156 compositions, la partie de l'ou-
vrage que je possède.

Je ferai seulement observer que pour simplifier cette description j'ai
passé très-légèrement sur le haut et le bas des compositions de ce livre
curieux et plein d'intérêt. Le parti pris de représenter les objets à vol
d'oiseau donne naturellement beaucoup de développement à ce qui est
près de l'horizon et à ce qui est au bas du tableau. Cette vaste composi-
tion, qui n'a pas moins de 'lh mètres de long sur un peu plus de 3 cen-
 
Annotationen