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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 5
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Blanc, Charles: Une biographie de Phidias: Phidias, sa vie et ses ouvrages, par M. de Ronchaud
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0484

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sur les sculpteurs que sur les peintres; mais ces deux grands hommes
ont eu des successeurs d'une infériorité incontestable et qui sont devenus
de plus en plus indignes de les continuer.

Il était réservé à notre époque de posséder, de comprendre le génie
de Phidias, de retrouver en partie et de ressaisir son œuvre à demi rui-
née, d'en pénétrer la beauté profonde, la majesté pleine de douceur, la
dignité remplie de chaleur et de grâce. Aussi la première biographie de
Phidias a-t-elle été composée de nos jours. Platon, Aristote, Aristo-
phane, Plutarque, Diodore, Gicéron, Pline, Arrien, Lucien, Pausanias,
Martial, l'empereur Julien, Tzetzès et autres ont parlé plus ou moins
longuement de Phidias, mais toujours incidemment. Aucun écrivain de
l'antiquité n'a consacré au sculpteur athénien un livre séparé ou même
un chapitre spécial; aucun n'a essayé de reconstituer l'histoire de sa vie
et de ses ouvrages. C'est de nos jours seulement, après plus de deux
mille ans, qu'on s'est occupé de rechercher, à travers tant de siècles, les
éléments de cette histoire. Histoire est ici le mot propre, car la vie d'un
homme tel que Phidias est plus qu'une biographie, c'est l'histoire de
l'art grec à son apogée.

Avant M. de Ronchaud, deux critiques éminents, illustres même,
Ottfried Millier à Gœttingue, Émcric David à Paris, avaient publié une
biographie de Phidias. Mais celle de Millier, écrite en latin (Dr Pkidiœ
vilâ et operibus, 1827), était fort peu connue, en France, de ce qu'on ap-
pelle le public. Celle d'Émeric David, insérée dans la Biographie univer-
selle de Michaud, était le seul document qui pût être consulté par ceux
qui n'avaient pas le loisir de dépouiller les anciens textes et de réunir
des renseignements épais dans un si grand nombre d'auteurs. Mais le
travail d'Émeric David, fait pour un dictionnaire biographique, était ren-
fermé dans les étroites proportions d'un simple article, tandis que l'ou-
vrage que M. Louis de Ronchaud a publié vers la fin de l'année dernière
est tout un livre, un noble livre, où la richesse du fond le dispute à la
beauté de la forme, un livre important par son étendue, parle cercle des
études qu'il embrasse, par l'abondance des documents qui s'y trouvent
coordonnés, par la vive et chaude lumière qui en rejaillit sur l'œuvre du
plus grand artiste que la terre ait connu.

Phidias a été pour l'écrivain le centre rayonnant de l'art grec. Autour
de ce héros sont venus se grouper tous les artistes qui ont été ses pré-
curseurs, ses rivaux, ses parents ou ses élèves. On voit figurer, clans le
livre de M. de Ronchaud, Pythagore de Rhegium etCalamis, qui ouvrirent
le beau siècle de la sculpture en Grèce; Hégias et Agéladas, qui furent les
maîtres du grand maître; Polygnotc, qui lui enseigna peut-être la pein-
 
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