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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Blanc, Charles: Une biographie de Phidias: Phidias, sa vie et ses ouvrages, par M. de Ronchaud
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0486

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m GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

héros éponymes des tribus de l'Attique avec des héros fabuleux, tels
qu'Êrechthée, Pandion, Codrus, Thésée, ensuite un Apollon en bronze,
surnommé Parnopien (destructeur de sauterelles), qui était placé dans
l'Acropole, le front tourné vers le soleil levant, enfin la Vénus Uranie
qu'on voyait à Athènes dans le temple de cette déesse, et une statue
de la mère des dieux que Phidias avait sculptée pour le Métroum
d'Athènes.

Comme on le voit, la première époque de cette illustre vie ne nous est
connue que par des œuvres dont le souvenir seul nous a été conservé.
Aucun fait de la jeunesse de Phidias n'est arrivé jusqu'à nous. Sa biogra-
phie proprement dite ne commence qu'au moment où son ami Périclès
propose aux peuples de la Grèce de rebâtir à frais communs les sanctuaires
détruits par les barbares, et donne l'exemple en faisant décréter par
les Athéniens la reconstruction du Parthénon. « L'amitié de Périclès, dit
Plutarque, avait mis Phidias à la tête de tous les travaux ; tout reposait
sur lui ; il dirigeait tous les artistes, et cependant il en avait de bien grands
sous ses ordres. » Phidias avait alors environ quarante ans, si l'on doit
placer la construction du Parthénon dans la 83e olympiade, de /1/18 à
h!\b ans avant notre ère.

L'histoire de la Minerve d'or et d'ivoire est racontée avec complaisance
par M. de Ronohaud; le temple qui était la demeure de la déesse est dé-
critparlui dans tous ses détails, d'un style pur, élégant, chaleureux etpar-
fois ému. Mais voulant ici retracer en quelques traits la vie de Phidias,
nous n'avons pas à analyser la partie esthétique du volume, qui échappe
d'ailleurs à toute analyse. Les amis de l'art grec trouveront un grand
charme à lire en entier, dans le livre de M. de Ronchaud, ses apprécia-
tions savantes et profondément senties. Pour en revenir donc à la biogra-
phie pure, nous voyons naître les malheurs de Phidias de sa gloire même.
Dans cette Athènes ombrageuse, jalouse, prompte à l'ostracisme, et qui,
hélas ! sous tant de rapports, ressemble à la nôtre, il se trouva des hommes
qui accusèrent Phidias d'avoir détourné une partie de l'or qu'on lui avait
confié pour l'exécution de la statue. Mais l'artiste demanda que l'or em-
ployé par lui aux vêtements de la Minerve fût pesé publiquement, et
l'accusation tomba ainsi d'elle-même. Les ennemis de Périclès, car c'était
lui qu'on poursuivait dans*la personne de son ami, c'était lui qu'on vou-
lait frapper dans ses affections, inventèrent alors un autre crime. Ils accu-
sèrent Phidias de sacrilège pour avoir sculpté son propre portrait et celui
de Périclès sur le bouclier de la déesse. Bientôt le philosophe Anaxagore,
le précepteur de Périclès, fut accusé, comme plus tard Socrate, de nier
l'existence des dieux. Puis, « les coups se rapprochant du cœur, » un
 
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