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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 1
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Campori, Giuseppe: Nouveaux documents biographiques relatifs à Léonard de Vinci
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0045

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40

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

portant pour l’histoire de l’art; mais combien ne reste-t-il pas encore à
trouver et à apprendre pour arriver à une pleine connaissance de ce grand
homme dans toutes les phases de sa précieuse existence !

Les documents et les renseignements en petit nombre que j’ai puisés
dans les archives palatines de Modène, et que je viens présenter au lec-
teur, sans ajouter beaucoup à ce qu’on savait déjà, ne paraîtront pas, je
l’espère, indignes d’attention.

II.

On sait par l’histoire que Léonard s’étant rendu, vers 1483, à la cour
de Ludovic Sforza, dit le More, à Milan, fut employé par ce prince dans
toutes les branches de la science et de l’art, peinture, sculpture, archi-
tecture, décoration, art hydraulique, fortification, mécanique, spectacles,
musique, poésie et le reste.

Parmi les ouvrages dont l’exécution lui fut confiée, un des plus im-
portants était la statue de François Sforza, fondateur de la dynastie,
ouvrage dont les dimensions devaient surpasser celles de tous les monu-
ments modernes du même genre, et je suis disposé à croire que ce fut
pour cet objet que le More l’appela à Milan. En effet, les artistes floren-
tins étaient alors en grande réputation et occupaient le premier rang
dans l’art de modeler et de couler en bronze.

Déjà Donatello à Padoue, Baroncelli à Ferrare, Verrocchio à Venise,
en avaient donné 'd’illustres modèles dans les statues équestres de Gat-
tamelata, de Nicolas III d’Este, et de Bartolommeo Colleoni.

Léonard multiplia les essais : c’était un homme qui, en toute chose,
visait à la perfection et n’était jamais satisfait de son travail. Après plu-
sieurs années d’efforts, il termina le modèle de cette œuvre gigantesque
dont la fonte devait employer 200,000 livres de bronze.

En 1493, ce modèle fut exposé aux regards du public, sous un arc de
triomphe élevé sur la place du château de Milan, pour fêter le mariage
de Bianca Maria Sforza avec l’empereur Maximilien. Il fut certainement
au nombre des choses les plus admirées, parmi les constructions décora-
tives et d’apparat dont Léonard, dans des occasions analogues, fournit
l’idée première et entreprit la haute direction. Ce modèle, grâce à la
lenteur naturelle de l’artiste; ou, ce qui est plus probable, par suite des
embarras financiers et politiques qui assaillirent les dernières années du
gouvernement du More, ne fut jamais coulé en bronze. Fluat œs, criait au
More un poète contemporain, inspiré sans doute par les formes classiques
 
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