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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 1
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Darcel, Alfred: Musée rétrospectif, [8], Le Moyen Âge et la Renaissance: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0064

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58

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

revêtus des émaux les plus éclatants dont les paillons exaltent encore les
couleurs, se meuvent sur des fonds d’un vert uniformément acide, ne
nous semblent ni des plus plaisants, ni des plus estimables. Cependant
tout amateur veut en posséder. M. Basilewski a prêté un petit plat, qui
représente les Femmes israélites allant au-devant de David vainqueur;
et M. E. Dutuit a exposé un plateau ovale et une aiguière en forme de
casque où l’histoire de Cadmus, de la vache et du dragon, des dents de
ce dernier, des combattants qui en naissent, et finalement de la fonda-
tion de Thèbes, est deux fois racontée en style héroïque.

S’il n’était si froid dans ses grisailles, nous lui préférerions presque
Jean Laudin qui, vers la fin du xvne siècle, essaya de galvaniser le
cadavre de la vieille émaillerie limousine. Ce qu’il nous montre est d’un
dessin très-correct, et souvent choisi aux meilleurs endroits; l’émail est
bien fondu, et d’une belle qualité; mais à tout cela il y a un irrémédiable
défaut, comme à la jument de Roland qui était la meilleure bête du
monde : cela est mort. Il ne faut point cependant omettre de signaler
une Diane au bain, émail très-important de la collection Le Carpentier,
qui nous semble éxécuté d’après la composition de l’Albane; une Distri-
bution d’aumônes, d’après le Dominiquin, de la collection Czartoryski, où
nous voyons encore un Neptune qui présente cette particularité d’être
glacé de vert turquoise dans les ombres, absolument comme le petit
Combat de cavalerie de Léonard Limousin qui est exposé à côté.

Noël Laudin est l’auteur d’une belle suite des Douze Césars à cheval,
exécutés en émaux de couleur, d’après les estampes de Tempesta,
croyons-nous, et possédés par M. Mordret, d’Angers.

De l’atelier des Laudin doit être sorti l’auteur d’un bénitier d’ap-
plique exposé par M. Germeau, bénitier décoré d’une grisaille repré-
sentant la Sainte Famille, signée du monogramme F A. M. P, dont l’A
et l’M sont enchevêtrés l’un dans l’autre.

Il nous faut un peu revenir sur nos pas pour noter les trois émaux de
H. Poncet, que possède M. Le Carpentier, et que M. le comte de Laborde
a, du reste, notés dans son livre. Ce sont les portraits de saint Ignace de
Loyola et de saint François-Xavier; le premier, signé en toutes lettres au
revers; l’autre des seules initiales, ainsi que l’est une grisaille repré-
sentant le Repentir de saint Pierre. Les deux premières plaques, qui sont
postérieures à l’année 1622, date de la canonisation de saint Ignace,
montrent encore une pratique habile de la grisaille. Des glacis d’émaux
translucides colorent les vêtements, et de légers frottis de bistre modè-
lent les carnations, dont les ombres sont quelque peu enfumées.

Nous n’avons point le temps de nous lamenter sur la mort de cet art
 
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